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Le verre d’eau du célibataire coûte plus cher, son électricité aussi

Les factures d’énergie et d’eau des célibataires ne sont pas en proportion de leurs consommations. En cause: les frais fixes des réseaux et les taxes.

Généralement, pour un célibataire, les mensualités à rembourser pour son habitation (loyer ou prêt hypothécaire) sont bien plus dures à assumer qu’un couple qui, par définition, bénéficie d’un double revenu. Et quand il faut chauffer l’habitation, il n’y a pas de différence significative qu’on vive seul ou à plusieurs. Le nombre de mètres carrés à chauffer reste identique.

Électricité

Autre source de frustration, les factures d’énergie ne sont pas en proportion des consommations réelles. Prenons l’électricité. Selon l’électricien Engie, un célibataire a des besoins en électricité de 1.200 kWh par an. La consommation moyenne d’un ménage atteint les 3.500 kWh par an. Si vous pensez-vous que la facture d’électricité de la personne vivant seule sera réduite en proportion, vous avez tort. Aussi économe qu’une personne seule peut l’être, elle payera des coûts fixes presque aussi élevés qu’une famille nombreuse. Car les coûts de l’énergie varient en fonction de plusieurs critères défavorables aux personnes seules. L’énergie réellement consommée représente moins de 40% de la facture. Le reste est composé de coûts de distribution et de taxes comme le montre ce tableau (source CREG).

Les coûts de l’énergie consommée représentent 38% de la facture
Les coûts de distribution : 43% de la facture
Les taxes et cotisations : 19% de la facture

Ce constat posé, la marge de manoeuvre pour le consommateur pour réduire sa facture est finalement assez faible. Même s’il change de fournisseur, il ne pourra gagner que quelques euros sur 38% de sa facture et non sa totalité grevée des coûts fixes.

Gaz

Concernant le gaz, on estimera à 50% le montant de la consommation réelle du client. Les 50 autres pour cent concerneront la TVA, les redevances des autorités publiques et les coûts de transport et réseau des intercommunales. Notons à ce sujet, que se sont souvent les intercommunales flamandes qui proposent des coûts annuels de distribution moindres. La facture d’énergie des Flamands est souvent plus légère que celles des Wallons et des Bruxellois.

Pour la Creg (Commission de régulation de l’électricité et du gaz), les ménages qui chauffent leur habitation au gaz naturel consacrent 5% de leurs revenus à cette énergie. Mais en ce qui concerne les célibataires, ce pourcentage passe à 8%, voire plus.

Eau

Il en va de même pour la facture d’eau. Car avant même de tirer une seule goutte au robinet, le client (qu’il soit seul ou vivant en famille) devra s’acquitter de redevances concernant des coûts de distribution et d’assainissement des eaux usées. Il n’est plus question de verre d’eau à moitié plein ou à moitié vide. Non, le verre d’eau du célibataire coûtera toujours plus cher!

  • 96 litres: c’est la consommation moyenne d’eau par personne et par jour en Belgique. Cela représente une consommation annuelle d’environ 34 m³ pour un célibataire. (Belgaqua)
  • 33%: un tiers des dépenses des ménages belges (c’est une moyenne, donc avec d’énormes disparités) est consacré à l’habitation : loyer/hypothèque, eau, énergie, entretien et autres frais. (Stabel)
  • 40% : c’est le pourcentage de femmes seules qui sont particulièrement vulnérables à la précarité énergétique contre 30% des hommes isolés. Cette précarité, c’est notamment le fait de consacrer une plus grande part de son budget que la moyenne à l’énergie. Les femmes de 65 ans et plus qui occupent seules l’ancien logement familial sont particulièrement touchées. (Fondation Roi Baudouin, Université d’Anvers et ULB).

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