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Le Brexit booste la seconde résidence

Le marché de la seconde résidence en France est chambardé par les Britanniques. Une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les Belges?

De nombreux Belges n’ont pas une mais deux briques dans le ventre. Une dans leur pays et une autre à l’étranger, dont en France où ils sont nombreux à posséder une seconde résidence. Mais un événement politique vient les tracasser. Il s’agit du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Pourquoi? Car les ressortissants britanniques sont les premiers étrangers à investir dans l’immobilier français, en particulier dans les zones rurales et de villégiature. Ils sont par exemple 13.000 en Bretagne, 40.000 en Nouvelle-Aquitaine, dont 10.000 dans le seul département de la Dordogne rebaptisé « Dordogneshire ». Alors là, quand les Anglais éternuent, c’est tout l’immo qui prend froid.

DANS CERTAINES RÉGIONS DE FRANCE, QUAND LES ANGLAIS ÉTERNUENT, C’EST TOUT LE SECTEUR IMMOBILIER QUI PREND FROID !

Autant écrire que l’annonce du Brexit en 2016 a méchamment soulevé des craintes chez les professionnels de l’immobilier. Car les pensionnés britanniques expatriés en France ont vu leur pension amputée de parfois 200 € par mois. Et ce, à cause de la dévaluation de la livre. Des prévisionnistes ont donc annoncé que les prix immobiliers, dans les régions à forte présence britannique, allaient baisser de 20% (10% pour l’ajustement de la perte de pouvoir d’achat et de 10% supplémentaires à cause de l’augmentation de l’offre des biens à vendre). Il n’en fut rien.

Certes, il y a eu une période d’incertitude où les sujets de sa gracieuse Majesté se sont demandés s’il fallait vendre leur maison et rentrer au pays. D’autres ont attendu avant d’acheter. Mais après cette période de  » wait and see « , c’est tout l’inverse qui s’est produit. D’une part, les Britanniques ont décidé de rester. Ainsi, dans le Limousin, les demandes de titres de séjour ont explosé l’an passé, avec plus de 1.200 contre une centaine à l’accoutumée. D’autre part, avant que les règles ne changent, et avant qu’ils ne perdent éventuellement des facilités à cause d’un Brexit dur, les Britanniques ont concrétisé leur projet de venir s’installer en France de manière anticipée. Et pas seulement à la côte d’Opale ou d’Azur.

Paris a été la première région à en bénéficier avec l’arrivée des travailleurs londoniens de la finance. Neuilly est devenu l’endroit le plus cher de France. Et dans le Marais, certains biens atteignent des 25.000 € le m2. Un industriel qui a fui Londres a acheté un appartement pour 39 millions d’euros dans le 7e arrondissement! Le bureau Deloitte estime donc que  » le Brexit est une opportunité pour le marché immobilier français. « 

DES VENTES DOPÉES

Tout cela nous éloigne des secondes résidences. Mais le Brexit pousse aussi les prix à la hausse dans les régions rurales. « On n’a jamais eu autant d’affaires », s’exclame Trevor Legett, un Anglais actif dans l’immobilier français. Il explique qu’on atteint des chiffres records depuis le début de l’année. Les ventes ont augmenté de près de 30% en Limousin ou en Dordogne, tirant les prix vers le haut. Ce sont surtout des retraités qui arrivent et le lot ne risque pas de se tarir.

Les sites d’annonces immobilières constatent jusqu’à 75 % de visites en plus depuis l’Angleterre. Quelle conclusion faut-il en tirer pour les Belges ? Tout dépend de leur situation. Ceux qui possèdent déjà une seconde résidence peuvent se frotter les mains. Leur bien « risque » de prendre plus de valeur que prévu. Mais pour ceux qui comptent s’acheter une maison de campagne, c’est plutôt une mauvaise nouvelle. Ils devront davantage délier les cordons de la bourse

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