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La retraite à 67 ans inquiète les indépendants

Avec la crise sanitaire, les indépendants réalisent que les indemnités forfaitaires sont insuffisantes. Ils demandent davantage de protection sociale en cas de perte de revenus. Autre constat : ils craignent de ne plus pouvoir travailler en bonne santé jusqu’à l’âge de la retraite.

L’UCM qui représente et accompagne les indépendants en Wallonie et à Bruxelles interroge chaque année les indépendants en matière de protection sociale*. Le tableau qui vient de sortir est plus sombre qu’à l’accoutumée. C’est la crise sanitaire qui plombe leur moral. Les indépendants sont nombreux à avoir dû interrompre leur activité. La faiblesse des indemnités de remplacement est montrée du doigt. Et en lien, le report de l’âge de la retraite à 67 ans inquiète de plus en plus.

« En ce qui concerne la pension, la principale préoccupation des indépendants reste son montant trop bas (86 %) », détaille l’UCM dans un communiqué. Mais, « la suppression du coefficient dit de correction pour les années travaillées va petit à petit améliorer la situation en rendant la retraite proportionnelle aux cotisations versées. »

67 ans : prêts à accepter un montant plus bas

L’allongement de la carrière (66 ans en 2025 et 67 ans en 2026) pose problème à 42 % des indépendants (+ 15 % par rapport à la dernière enquête). La question qu’ils se posent est simple : que va-t-il m’arriver si je ne suis pas capable de travailler jusqu’au bout ? Ils sont même prêts à accepter un montant de pension plus bas en cas de départ anticipé. L’UCM propose donc d’aménager les fins de carrière.

Que va-t-il m’arriver si je ne suis pas capable de travailler jusqu’au bout ? Les indépendants sont même prêts à accepter un montant de pension plus bas en cas de départ anticipé.

Une autre protection sociale

L’UCM avance que « cette inquiétude pension a été nourrie par la crise sanitaire. Les indépendants ont réalisé que les indemnités de remplacement (arrêt maladie, interruption forcée, faillite...) sont forfaitaires et donc souvent insuffisantes. Ils demandent à 86 % des prestations sociales davantage proportionnelles à la perte de revenus. »

Quant aux cotisations sociales (20,5 % des revenus au taux de base), elles sont jugées trop lourdes par 34 % des répondants, tandis que 13 % seraient prêts à payer plus en échange de droits sociaux renforcés. Le plafond de cotisations (4.124 € par trimestre) est jugé trop élevé ou suffisant par une très large majorité. Seuls 16 % verraient d’un bon oeil qu’il soit relevé. La solution selon l’UCM : « introduire une proportionnalité dans les montants des indemnités de remplacement. Il est hors de question d’augmenter les cotisations et de relever le plafond. La question du financement doit s’envisager dans un contexte plus large, en se focalisant sur les besoins et moyens spécifiques des indépendants, et en effaçant l’ardoise laissée par la crise sanitaire. »

* Grand baromètre de la sécurité sociale des indépendants, édition 2021. 675 réponses complètes d’indépendants.

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