© iStock

La politique climatique, un critère essentiel pour les travailleurs

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Six travailleurs sur dix affirment que la présence ou l’absence de politique climatique influence leur choix d’un nouvel employeur. C’est ce que révèle pour la première fois une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta.

Les inondations, les violentes tempêtes, les sécheresses importantes, les vagues de chaleur et les feux de forêt rendent les effets du changement climatique très concrets. Tout comme l’ensemble de la société, les entreprises doivent également faire des efforts pour réduire l’impact climatique. Mieux encore : les entreprises qui développent une politique d’entreprise verte bénéficient d’un avantage concurrentiel sur le marché de l’emploi. En effet, 8 travailleurs sur 10 (79%) considèrent qu’il est très important que l’entreprise pour laquelle ils travaillent prenne des mesures pour lutter contre le changement climatique. Près d’un travailleur sur cinq est même prêt à quitter son employeur si celui-ci ne fait pas ou pas assez d’efforts en matière de climat.

On constate que les entreprises sous-estiment l’orientation écologique de leurs travailleurs. C’est ce qu’a montré une étude antérieure réalisée par Acerta en coopération avec la KU Leuven. Seuls un peu plus de six dirigeants d’entreprise sur dix (64%) pensent que la question du climat est importante pour leurs travailleurs, alors que 79% des travailleurs indiquent accorder une (très) grande importance au fait que leur employeur prenne des mesures pour lutter contre le changement climatique. En outre, les entreprises sont convaincues qu’une approche climatique est particulièrement plus soutenue par les jeunes générations, alors que des travailleurs de tous les groupes d’âge affirment y accorder de l’importance.

« Le climat est un critère important pour les travailleurs dans le choix d’un employeur. Ce thème ne fera que gagner en importance dans les années à venir. En général, les entreprises travaillent déjà sur les éléments de base, comme le recyclage et la mobilité verte. Mais elles peuvent encore aller plus loin. Avec les prix élevés de l’énergie, par exemple, il existe des possibilités pour les entreprises d’attirer et de conserver les travailleurs », explique Catherine Langenaeken, experte en rémunération.

Contribuer aux factures d’énergie et à l’énergie verte

Les employeurs se rendent compte que leurs actions en faveur du climat peuvent convaincre des travailleurs de venir travailler pour leur entreprise. 7 entreprises sur 10 (68,7%) sont convaincues qu’une politique climatique favorise les recrutements. Le travailleur belge souhaite surtout que son (futur) employeur fasse des efforts concrets pour l’aider à adopter un mode de vie plus durable. Par exemple, 61% des personnes interrogées ont manifesté leur intérêt pour une participation de l’employeur dans leur facture énergétique. 43% aimeraient une contribution pour conclure un prêt de rénovation écologique et 52% pour souscrire un contrat énergétique ou effectuer un achat groupé d’énergie verte.

« Nous en sommes arrivés à un point où le climat ne se résume pas à la mobilité », selon l’experte. « Les indemnités vélo, le verdissement du parc automobile et les écochèques, par exemple, sont déjà relativement bien intégrés dans les entreprises, mais les prêts à la rénovation, les contributions aux factures d’énergie et les achats groupés d’énergie verte vont beaucoup plus loin. Cependant, les entreprises peuvent jouer un rôle déterminant en aidant leurs collaborateurs à y travailler. Dans les plans cafétéria, par exemple, nous voyons également apparaître de plus en plus d’avantages durables et écologiques. »

null
null© Acerta

Avoir son mot à dire

Enfin, l’enquête révèle que près de la moitié des employeurs (45%) n’impliquent pas leurs collaborateurs dans la politique climatique de leur organisation. Or, 46% de l’ensemble des travailleurs interrogés indiquent qu’ils aimeraient avoir davantage leur mot à dire dans cette politique. Ce sont surtout les travailleurs des catégories d’âge de 18-24 ans (70%) et de 25-35 ans (56%) qui souhaitent participer davantage aux choix écologiques faits (ou non) par l’entreprise.

Et Catherine Langenaeken de conclure: « Tout commence par un débat ouvert et clair sur une politique RH verte. Il est essentiel d’être à l’écoute de ce que les collaborateurs estiment nécessaire et de penser en termes de possibilités plutôt que de limites. »

Contenu partenaire