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La différence d’âge entre les ouvriers et les employés ne cesse de croître

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste

40 % de l’ensemble des travailleurs belges ont plus de 45 ans. Chaque année, l’âge moyen du travailleur belge augmente (41,6 ans actuellement). De plus, un écart d’âge entre les ouvriers et les employés menace d’apparaître prochainement. C’est ce qu’il ressort d’une enquête d’Acerta, menée entre 2013 et 2015.

L’âge moyen du travailleur belge augmente chaque année. S’il n’y pas vraiment de différence entre l’âge à l’emploi des femmes et des hommes, un écart d’âge notable apparaît entre les ouvriers et les employés. Un ouvrier a en moyenne deux ans de plus qu’un employé. Plus d’un quart (28,5 %) des ouvriers a entre 46 et 55 ans, tandis que la majorité des employés appartiennent à la catégorie d’âge des 26-36 ans. Chez les ouvriers, le groupe des moins de 45 ans a baissé de 1,5 % dans la période entre 2013 et 2015. En 2015, 54 % des ouvriers belges avaient moins de 45 ans. Si cette même catégorie a également diminué de 1 % chez les employés, elle représentait encore 63 % du nombre total d’employés dans notre pays en 2015.

L’afflux des moins de 26 ans sur le marché du travail continue de diminuer : ils commencent leur premier emploi plus tard. Cette constatation peut résulter d’un choix propre au jeune (études plus longues ou voyages) ou d’un accès plus difficile au marché du travail après ses études. En Belgique, quatre travailleurs sur dix semblent être âgés de plus de 45 ans. Il convient de souligner que dans la catégorie des 46 à 60 ans, les absences de longue durée ont augmenté de plus de 23 % entre 2013 et 2015. « Aujourd’hui, une maladie de longue durée ne constitue plus un motif de licenciement, c’est une des possibles explications de cette hausse soutenue« , affirme Philippe Depaepe, directeur général d’Acerta Bruxelles-Wallonie.

Des secteurs différents selon l’âge

Nous retrouvons les métiers « jeunes » de notre pays dans les secteurs de la construction, de l’horeca et du commerce de détail. Un tiers des travailleurs du secteur de la construction a moins de 30 ans, et ce domaine n’occupe pratiquement plus aucun ouvrier à partir de 56 ans. « Dans le secteur de la construction, nous observons que le régime du chômage avec complément d’entreprise est constamment appliqué dès cet âge« , remarque Philippe Depaepe. Dans l’horeca, un tiers des travailleurs a même moins de 25 ans. Chez les détaillants, l’âge moyen correspond à 38 ans.

Les secteurs du métal, du textile et de la confection occupent les travailleurs présentant la moyenne d’âge la plus élevée. Un ouvrier du secteur du métal a environ 47 ans en moyenne, tandis qu’un ouvrier de l’industrie textile détient le record absolu de 49,4 ans.

L’employabilité durable, un défi à responsabilité partagée

Le vieillissement de la population active entraîne de nouveaux défis dans la politique RH de toute organisation. En qualité d’employeur, vous devez miser sur le développement de vos travailleurs, lorsqu’ils prennent de l’âge également. Vous devez consacrer de l’attention à leur employabilité durable, de sorte qu’ils puissent travailler avec plaisir plus longtemps. «  Pour ce faire, instaurez en premier lieu un dialogue avec votre travailleur. De ce fait, vous identifiez ses forces et vous pouvez convenir avec lui de la direction dans laquelle il peut évoluer dans son travail et dans l’organisation. L’employabilité durable devient dès lors une responsabilité partagée. »

Une enquête précédente a déjà démontré que les travailleurs plus âgés ne sont pas moins motivés que leurs collègues plus jeunes, en raison de leur âge. Dès lors, il importe aussi grandement de donner l’occasion à cette catégorie de travailleurs d’acquérir de nouvelles expériences au travail, en vue de relever de nouveaux défis. Un employeur engagé par rapport à son entreprise ou son organisation, et donc également aux travailleurs qu’il occupe pour exécuter ses activités, agira de toute manière sur chacun de ces fronts pour améliorer l’employabilité et la satisfaction au travail de l’ensemble de ses travailleurs. Il ne limitera pas ces mesures aux travailleurs qui ont atteint l’âge de 45 ans.

Il ressort de l’étude d’Acerta que quelque 70 % des PDG estiment en faire suffisamment pour augmenter l’employabilité de leurs travailleurs. Toutefois, alors que les dirigeants d’entreprise sont convaincus que les deux parties contribuent activement à cette croissance de l’employabilité durable, 27 % des travailleurs à peine partagent cette conclusion. Une grande majorité des travailleurs juge insuffisantes les mesures de leur employeur en matière d’amélioration de leur employabilité. Mais il y a du pain sur la planche. Si l’employeur devra prendre des mesures pour hausser l’employabilité, il devra également communiquer clairement à ce sujet, de sorte que son travailleur sache que ces investissements sont effectués pour améliorer son employabilité.

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