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L’écart salarial touche davantage les femmes diplômées ayant une longue carrière professionnelle

En Belgique, les femmes continuent de gagner 537 euros bruts de moins que leurs collègues masculins en 2019. C’est une différence de 14,75 %, soit 237 euros nets par mois. En conséquence, l’écart de rémunération brute s’est réduit en moyenne de seulement 3 euros par rapport à l’année dernière. C’est ce que montre l’analyse de 105 000 fiches de paie réalisée par le secrétariat social Partena Professional.

Les femmes âgées ayant fait des études universitaires, et qui restent longtemps chez le même employeur, sont les employées les plus sous-évaluées par rapport à leurs collègues masculins : elles gagnent jusqu’à près de 1 500 euros bruts de moins par mois. C’est en résumé la conclusion de l’étude de Partena Professional.

L’étude a été menée auprès d’employés ayant le statut de cadre. Ces derniers avaient un contrat à durée indéterminée, et travaillaient pendant au moins un an dans un système à temps plein, dans tous les secteurs. Il ne s’agit donc pas d' »égalité de salaire pour l’égalité de travail ».

Les chiffres les plus surprenants viennent des femmes qui travaillent pour le même employeur depuis longtemps. Les femmes diplômées de l’université, qui travaillent « toute leur vie » (plus de 40 ans d’ancienneté) pour le même employeur, gagnent pas moins de 1 471 euros bruts par mois de moins que leurs collègues masculins, soit 22,86% de moins. Cet écart a même augmenté par rapport à l’année dernière. C’est également le cas des femmes qui ont fait des études universitaires et qui travaillent pour le même employeur depuis plus de 30 ans.

Les chercheurs constatent une différence frappante avec les femmes diplômées de la haute école. Elles démarrent leur carrière avec un écart salarial de 14,21 % et terminent avec un écart salarial de 9,81 %. Contrairement aux femmes universitaires avec une longue carrière, les femmes titulaires d’un diplôme de la haute école constatent une légère amélioration de l’écart salarial par rapport à l’année dernière.

L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes se creuse au cours de leur carrière, mais l’inégalité atteint son paroxysme après l’âge de 30 ans. A ce stade, un écart de plus de 300 euros se crée chaque mois, et augmente avec l’âge. Selon Wim Demey, Customer Intelligence Manager chez Partena Professional, « cela prouve que les femmes paient encore le prix fort pour la vie de famille« .

Les différences de salaires entre les hommes et les femmes peuvent s’expliquer de différentes manières. Il est possible que les femmes travaillent aujourd’hui à temps plein, mais qu’auparavant, elles n’ont pas travaillé ou n’ont travaillé qu’à temps partiel. De plus, elles travaillent souvent dans des secteurs qui paient moins et qui ont aussi moins de prestations supplémentaires.

(Source : Partena Professional)

La discrimination salariale et l’écart salarial

La loi interdit toute discrimination fondée sur le sexe. Un employeur doit donc payer de la même façon deux employés ayant le même emploi et les mêmes caractéristiques professionnelles. Malgré ce principe, un écart salarial subsiste. Cet écart est calculé pour l’ensemble des salariés quel que soit leur profession, leur secteur d’activité, leur degré d’autorité, ...

Selon le Vrouwenraad, environ 48 % de l’écart salarial peut s’expliquer par les diverses positions des femmes et des hommes sur le marché du travail. Cependant, une grande partie de l’écart salarial (52%), ne peut être expliquée, même si l’on tient compte de toutes les caractéristiques des salariés. Une part importante de l’écart de rémunération peut être attribuée à des mécanismes cachés, des préjugés et des stéréotypes conduisant à la discrimination basée sur le sexe. (Source : Institut pour l’égalité entre les hommes et les femmes).

Lutte contre l’écart salarial

Depuis 2012, nous avons une loi pour lutter contre l’écart salarial entre les sexes. Depuis lors, des mesures doivent être prises au niveau interprofessionnel, sectoriel et de l’entreprise. Au niveau de l’entreprise, les coûts salariaux doivent être répartis par sexe dans le bilan social. Ainsi, l’écart de rémunération devient visible au sein des entreprises.

Plus d’infos : SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, www.emploi.belgique.be

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