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Garder l’assurance hospitalisation de l’employeur à la pension

De nombreux employeurs offrent l’assurance hospitalisation dans le package salarial. Mais que devient-elle à l’heure de la pension ? Est-elle perdue ? Pensez vite à la police d’attente !

Près de quatre millions de Belges bénéficient d’une assurance hospitalisation collective grâce à leur employeur ou celui de leur partenaire. Mais que se passe-t-il en cas de départ à la retraite, de licenciement, de démission ou encore de divorce ? Tous les avantages de cette assurance sont-ils perdus ?

 » La réponse est non, répond Colette de Dessus les Moustier. Elle est senior sales manager chez Aon. La loi Verwilghen prévoit la possibilité de prolonger, à titre individuel, le contrat lié à l’activité professionnelle. L’employé qui a été affilié à un plan d’assurance de groupe hospitalisation durant un minimum de deux années, a le droit d’obtenir la continuation de son contrat. En clair ? Il peut, à titre individuel, souscrire une police similaire, mais sans devoir repasser des formalités médicales. Et sans stage d’attente aussi. «  Il n’y a en outre pas d’exclusion possible liée à des affections existantes. Les conditions avantageuses de la couverture seront ininterrompues, à vie donc ! C’est l’idéal quand les soucis de santé se multiplient avec l’âge...

Comment bénéficier de La loi Verwilghen ?

L’employeur est tenu d’informer les jeunes pensionnés au plus tard dans les 30 jours après leur départ à la retraite quant à la possibilité de souscrire un nouveau contrat individuel auprès de l’assureur groupe.

Une fois la demande faite, les garanties de l’assurance groupe seront préservées. Alors, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Tout le monde va-t-il garder la même protection aux mêmes conditions ? Oui et non. Certes, vous aller bénéficier de conditions similaires, mais le nouveau tarif risque par contre de vous refroidir. Comme on le détaille chez AG,  » dans le cadre d’une assurance collective, tous les affiliés – jeunes ou vieux – paient une prime moyenne. Mais à partir du moment où l’employé va poursuivre la couverture individuellement (NDLR : à l’heure de la pension, par exemple) l’assureur va adapter la prime à l’âge. «  Autrement expliqué : la prime sera recalculée comme si vous étiez un nouveau client. La prime sera de fait basée sur l’âge et non plus sur les conditions tarifaires d’un contrat collectif. Dans les chiffres, cela signifie souvent que la prime moyenne mensuelle de 25 € liée à l’activité professionnelle va facilement être multipliée par quatre à l’âge de 65 ans.

Que faire pour éviter une augmentation de prix ?

La solution se nomme préfinancement ou police d’attente. Le principe ? L’assureur vous garantit qu’en cas de sortie, le tarif qui vous sera appliqué sera celui de l’âge auquel vous avez souscrit un préfinancement. Très concrètement, vous allez payer une surprime (par exemple 15€ en plus par mois) pour figer votre âge. Donc en payant une police d’attente dès l’âge de 50 ans, le tarif de votre hospitalisation sera figé à 50 ans jusqu’à la fin de votre vie. Comme les primes en matière d’hospitalisation augmentent fortement avec l’âge, le jeu en vaut la chandelle. À condition toutefois que les primes aient été payées sans interruption. Attention aussi : le préfinancement implique que vous devrez être fidèle jusqu’au bout ! Comme le souligne Test Achats,  » si au final, vous ne choisissez pas l’assureur que vous avez préfinancé, vous perdrez tout ce que vous aviez déjà payé. La plupart des assureurs appliquent ce principe-là. « 

Et les mutuelles ?

Certaines proposent des polices d’attente, soit la possibilité de continuer à bénéficier d’une assurance hospitalisation à un bon prix sans aucune interruption ni complication. Un exemple ? Hospitalia Continuité de Partenamut permet le transfert vers ses produits Hospitalia ou Hospitalia Plus dès que votre assurance hospitalisation de groupe prend fin. C’est bien entendu sans questionnaire médical, sans stage et sans surprime. Et c’est accessible jusqu’à 64 ans inclus. Notons cependant que certaines mutuelles peuvent abaisser cet âge de souscription, à 55 ans par exemple. Le tarif ? Prenons un homme de 50 ans, le coût de la police d’attente sera de l’ordre de 19? par mois.

Trop tard pour souscrire une police d’attente ?

L’âge de la pension est si proche que vous n’avez pas pensé à un préfinancement. Vu les tarifs appliqués dans le privé, ne serait-il pas plus intéressant (financièrement parlant) de prendre son hospitalisation auprès d’une mutuelle ? Ou faut-il basculer vers une mutuelle ou un assureur privé à l’âge de la retraite ? Hélas, il n’y pas de conseil parfait à prodiguer. Chaque cas est unique en matière de santé.

 » Les mutuelles proposent aussi des produits très intéressants, embraye Colette de Dessus les Moustier. Il est néanmoins difficile de donner un conseil général, car un cas n’est pas l’autre. Comment procéder ? Il faut regarder ce qui est couvert, dans quelle limite, s’intéresser à la franchise. Bref, idéalement, il faut faire son étude de marché. Et éventuellement, si l’assuré est en parfaite santé et qu’il ne craint pas un questionnaire médical, il peut aussi retenter sa chance chez un assureur à titre individuel. « 

Reste que, de manière générale, l’assurance hospitalisation de la mutuelle sera moins chère que celle proposée par les assureurs privés. Revers de la médaille : les garanties seront plus limitées. En particulier en ce qui concerne les hospitalisations dans les chambres individuelles. Là, les suppléments facturés sont parfois hallucinants. Ah qu’il est compliqué en matière d’assurance hospitalisation d’avoir à la fois le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière !

Basculer vers une police individuelle

La loi garantit des conditions similaires aux assurés qui basculent d’une police collective hospitalisation à une police individuelle. En gros, ce qui est protégé :

  • Le choix de la chambre
  • Les formalités de remboursement
  • Les garanties pré- et post-hospitalisation
  • Les maladies graves, si elles étaient prévues dans votre police collective

(source DKV)

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