Durabilité: votre banquier doit désormais prendre vos préférences en compte

Banques et assurances ont depuis peu l’obligation de questionner chaque nouvel investisseur sur son intérêt pour la durabilité. Objectif: favoriser une finance plus morale et responsable.

Depuis ce 2 août, les institutions financières doivent demander à leurs clients s’ils sont intéressés par des produits d’investissement et d’assurance durables. C’est l’application de directives européennes sur les produits et les services d’investissement (MiFID et IDD). Si ces pratiques étaient déjà d’application chez certaines institutions, elles sont désormais devenues obligatoires partout.

En clair ? Les banques, les assureurs et les intermédiaires doivent expliquer aux clients ce que signifient exactement ces préférences en matière de durabilité, explique-t-on chez Febelfin (la Fédération du secteur financier). Ils ont également l’obligation de faire le point sur la situation actuelle du marché, de leur fournir des informations sur la gamme de produits et instruments financiers durables.

Les préférences des clients

Si l’investisseur potentiel exprime un intérêt pour ces solutions d’investissement durable, l’institution est tenue de s’enquérir aussi de ses préférences en matière de durabilité. Et ce, après avoir déterminé les connaissances et l’expérience du client, de ses objectifs d’investissement et sa capacité financière. Les attentes en termes de durabilité constitueront alors un aspect important dans l’établissement du profil du consommateur.

L’objectif ultime est de lier les produits d’investissement et d’assurance aux préférences en matière de durabilité et de faire en sorte que les investisseurs aient une meilleure compréhension de l’éventail des produits et instruments durables disponibles. Si leur client le souhaite, ces préférences deviendront un élément essentiel du profil pour tous les conseils ou simplement un volet particulier d’un portefeuille d’investissement et d’assurance ou dans le contexte du mandat pour la gestion d’actifs.

Un défi pour les banques

L’entrée en vigueur de cette législation s’accompagne cependant d’une série de défis importants pour les institutions financières. Car en réalité, il manque toujours de nombreuses données pour qu’elles puissent appliquer correctement la législation.

« Les banques, assureurs et intermédiaires ont en effet besoin de beaucoup de données pour pouvoir associer les préférences des clients en matière de durabilité à des instruments ou des produits financiers spécifiques, explique Karel Baert, CEO de Febelfin. Or, ces données font défaut. Elles ne sont pas encore disponibles en nombre suffisant aujourd’hui. Les entreprises ne seront en effet tenues de rendre compte de leurs performances en matière de durabilité qu’à partir de 2023. »

La charrue avant les boeufs ?

Si la charrue a été provisoirement mise avant les boeufs, car il est actuellement difficile pour les institutions financières d’estimer dans quelle mesure les produits représentent un investissement réellement durable, des jalons importants ont néanmoins déjà été plantés. Et une part non négligeable des investisseurs devrait s’en réjouir. Une récente étude commandée par Febelfin montre que pour près d’un Belge sur trois (28%), la durabilité est l’aspect le plus important d’un investissement.

Quelques secteurs investis par « l’argent durable »

  • Technologies environnementales et la protection de la planète
  • Technologies médicales, amélioration de la santé des individus
  • Responsabilité sociale des entreprises (enjeux sociaux et éthiques)
  • Recherche et enseignement

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