Du changement dans l’air pour la facture d’électricité des Wallons

Les parlementaires wallons ont approuvé un projet de décret introduisant les notions de clients actifs et de communautés d’énergie sur le marché régional de l’énergie. Ce texte conduira, à terme, à une disparition du tarif bi horaire et une multiplication des plages horaires pour la consommation énergétique, avec des incitants à consommer davantage quand la production de renouvelable est la plus forte et la demande la plus faible.

Pour utiliser au maximum l’énergie renouvelable lorsqu’elle est disponible, l’idée est aussi de mieux faire correspondre l’offre d’électricité et la demande.

« Ces tarifs auront comme effet de mieux valoriser l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables, même lorsque celles-ci ne sont pas pilotables, et de réduire le besoin en renforcement du réseau. Ce sont les conditions pour une transition énergétique au meilleur coût pour les clients », peut-on lire dans le texte selon lequel, toutefois, il n’est pas question de pénaliser ceux qui ne souhaitent pas apporter de la flexibilité au système énergétique ou qui ont une faible consommation.

Le texte prévoit ainsi la possibilité, pour les consommateurs, de participer à des activités de partage d’énergie et d’échanger de l’électricité de pair à pair:

  • au sein d’un même bâtiment: par exemple par des panneaux solaires placés sur un immeuble. L’électricité produite par des panneaux, si elle n’est pas consommée directement par le propriétaire pourra être fournie aux autres occupants de l’immeuble.
  • ou via une communauté d’énergie: le futur décret va encourager la mise en commun de l’énergie produite. Une communauté pourra produire de l’électricité, la fournir, l’autoconsommer ou la partager entre ses participants.

Des compteurs communicants

Le projet de décret insère dans le droit wallon la possibilité pour le client final d’avoir le choix d’accepter ou non l’installation d’un compteur communicant ou l’activation de la fonction communicante, tel que prévu dans la déclaration de politique régionale.

Mais qu’est-ce que c’est? Concrètement, un compteur communicant est un compteur électronique qui mesure la quantité d’énergie consommée sur une période de temps définie. Il communique et transmet également des données de consommation, comme vos index, et peut recevoir des informations ou des ordres à votre demande.

Tous les compteurs communicants affichent en permanence 4 index, peu importe que vous ayez une production d’énergie (par exemple, des panneaux photovoltaïques) et peu importe votre choix tarifaire (simple tarif, bi-horaire,...) :

  • la consommation aux heures pleines
  • la consommation aux heures creuses
  • l’injection d’énergie aux heures pleines
  • l’injection d’énergie aux heures creuses

Grâce à cela, le décret donne la possibilité aux citoyens de devenir des clients actifs. En d’autres termes, un client actif est quelqu’un qui participe à un système de partage d’énergie ou à une communauté d’énergie, et qui produit de l’électricité, en stocke, autoconsomme de l’électricité, vend de l’électricité autoproduite qu’il ne consomme pas...

Plages tarifaires

Le décret prévoit aussi une révision des plages tarifaires. Actuellement, il existe des compteurs bi horaire, qui calculent la consommation d’énergie selon les heures pleines (entre 6h et 22h) et les heures creuses (entre 22h et 6h). La consommation en heure creuse est moins chère. La réforme prévoit de multiplier les plages horaires. Ainsi, la tarification serait plus intéressante dans les plages horaires où l’offre d’électricité est plus importante que la demande. Ce sera donc au consommateur de changer sa façon de consommer et de privilégier les heures où la demande est faible.

Une décision loin de rassurer le PTB, qui a vivement dénoncé l’introduction « d’un tarif supplémentaire pour l’électricité variant au cours de la journée, quart d’heure après quart d’heure ». « Personne ne soupera à 15h00 ou ne donnera le bain du bébé à 11h00 du matin. Si ce tarif est appliqué aux familles, les montants des factures vont augmenter et seront incontrôlables », a souligné Germain Mugemangango, le chef de file de l’extrême gauche au parlement wallon. « Contrairement à ce qu’il faudrait faire pour aider les familles, le gouvernement veut déréguler davantage les tarifs d’électricité en appliquant une tarification dynamique des prix de l’électricité alors qu’aujourd’hui déjà, les tarifs variables sont une grande source d’insécurité pour les ménages », a-t-il ajouté.

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