© iStock

De nombreux travailleurs belges quittent leur emploi au bout d’à peine un an

Si la rotation rapide du personnel sur notre marché de l’emploi est légèrement en baisse depuis quelques années, la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit actuellement tire la sonnette d’alarme pour les entreprises belges. Un quart des contrats de travail à durée indéterminée rompus concernent un travailleur engagé dans l’entreprise depuis moins d’un an, selon une analyse du prestataire de services RH Acerta.

Lorsqu’une entreprise conclut un contrat de travail à durée indéterminée avec un travailleur, elle le fait en principe dans l’intention de collaborer sur le long terme. Toutefois dans la pratique, il n’est souvent pas question de collaboration durable. Un quart des contrats rompus en 2021 (24,7%) l’ont été dans l’année. La séparation survient parfois à l’initiative du travailleur (30,9%), parfois à l’initiative de l’employeur (30,9%), ou est décidée d’un commun accord (34,4%).

La rotation du personnel (départ en moins d’un an) suit un rythme effréné dans les entreprises belges depuis plusieurs années, bien que la tendance soit légèrement à la baisse actuellement. Toutefois, la pénurie qui domine le marché de l’emploi depuis l’année dernière envoie de nouveaux signaux d’alarme aux entreprises. Les organisations qui perdent rapidement leur personnel ou s’en séparent tout aussi vite ont aujourd’hui beaucoup de mal à trouver les bons remplaçants.

De nombreux travailleurs belges quittent leur emploi au bout d'à peine un an
© Acerta

La majorité part quand elle commence seulement à devenir rentable

Bon nombre de travailleurs qui prennent le large dans l’année le font entre le septième et le douzième mois après leur entrée en service (41%). En outre, les travailleurs qui s’en vont si tôt le font souvent de leur propre initiative (37,8%), plutôt que d’être licenciés par leur employeur (25,1%). Il s’agit souvent d’un coup dur pour les entreprises, car les nouveaux arrivés ne commencent réellement à être rentables qu’après six mois.

« Dire au revoir à un travailleur au bout d’un an à peine alors que la collaboration était censée durer ne constitue pas un bon investissement en temps et en argent, ni pour l’individu ni pour l’équipe », explique Benoît Caufriez, Director Acerta Consult. « La pandémie complique le bon déroulement du trajet d’onboarding. Si les travailleurs peuvent à peine se rendre sur leur lieu de travail, il est plus difficile de créer un lien avec les collègues et avec l’entreprise. Or, c’est précisément ce lien qui s’avère crucial. Il est donc essentiel pour une organisation d’accorder une attention particulière à l’onboarding dans le cadre du travail hybride. »

Les PME plus durement touchées

Ce sont les PME qui paient le plus lourd tribut de la rotation rapide du personnel. Dans les entreprises de moins de 10 travailleurs, plus de 30% des contrats résiliés le sont dans l’année. Dans les grandes entreprises (entre 200 et 1000 travailleurs), ce taux n’est que de 15 à 16%.

« Un départ laisse un grand vide à combler. La charge de travail des collaborateurs restants augmente et la formation d’un nouveau collaborateur prend également du temps. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire