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Combien coûtera votre tartine de choco?

Les prix de l’alimentation ne sont pas près de baisser. Une grande partie de la chaîne alimentaire, de la ferme à l’assiette, est confrontée à une forte hausse des coûts.

Il ne s’agit pas de plomber le moral, mais d’informer. « Les experts s’attendent à ce que la hausse des prix de l’alimentation sur les marchés internationaux ne soit pas encore terminée, annoncent Véronique Goossens et Frank Maet, économistes chez Belfius. Dans la dernière newsletter de « Belfius Research », ils se demandent « combien va coûter notre tartine de choco ? », une tartine à la pâte à tartiner composée principalement d’huile et de farine. « De plus en plus de pays émergents qui approvisionnent le monde en céréales augmentent les prix des exportations ou cessent complètement d’exporter. Aucune amélioration n’est en vue en Ukraine non plus. D’abord, ce sont les prix de l’énergie qui ont augmenté et, maintenant, ce sont ceux de l’alimentation. Un spectre de l’inflation n’a pas encore fini de rôder que l’autre fait déjà son apparition.

Le constat

Toute une série de produits alimentaires devient de plus en plus chère en raison de la guerre en Ukraine et de la hausse spectaculaire des prix de l’énergie, expliquent-ils. « En Belgique et dans la zone euro, l’inflation de l’alimentation a, de ce fait, déjà atteint respectivement 5,7 et 5% en mars », détaillent les économistes. « Cela a commencé par les factures salées pour l’énergie et, à présent, c’est le prix de bon nombre de denrées alimentaires, comme le blé, le maïs et les huiles végétales, qui grimpe fortement. » Depuis le début de cette année, le blé est devenu 69% plus cher et le maïs, 35 %. L’Ukraine et la Russie représentent 30 et 20% des exportations mondiales de blé et de maïs. L’Ukraine est un grand exportateur d’huile de tournesol et d’engrais. »

Il en résulte...

Qu’une grande partie de la chaîne alimentaire – de la ferme à l’assiette – est confrontée à une forte hausse des coûts. Dans la zone euro, le secteur agricole et horticole se heurtait déjà à des factures d’énergie élevées pour le chauffage et le transport. À cela s’ajoute la flambée des prix des engrais et des aliments pour bétail. Les coûts opérationnels augmentent aussi. La congélation des produits et leur transport jusqu’aux acheteurs sont devenus beaucoup plus coûteux vu la hausse des prix du carburant. Les prix des céréales sont 47% plus chers qu’il y a un an et bon nombre de producteurs sont confrontés à une pénurie de matières premières, comme l’huile de tournesol. Dans la mesure des possibilités, les producteurs cherchent des alternatives, telles que l’huile de soja et de colza. Mais les réserves de ces denrées sont aussi au plus bas après les mauvaises récoltes en Argentine, au Brésil et au Canada en raison de la sécheresse.

L’inflation galopante est due à...

Pas seulement à la guerre en Ukraine. « Récemment, le gouvernement indonésien a annoncé l’arrêt des exportations d’huile de palme, une matière première utilisée dans toute une série de produits, de la margarine au choco, en passant par le rouge à lèvres et le shampoing, précisent Véronique Goossens et Frank Maet. L’Indonésie représente la moitié de l’offre mondiale d’huile de palme. Cette mesure a été prise après les protestations de la population indonésienne contre les pénuries et les prix excessifs des denrées alimentaires primaires, dont l’huile de friture. De grands consommateurs d’huile de palme, comme Unilever et Nestlé, ont déjà annoncé qu’ils répercuteraient les hausses de prix. »

Et pour répondre à la question ?

Combien vous coûtera votre tartine de choco ? La réponse est : « plus cher, assurément et pour longtemps ! »

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