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Brique dans le ventre ou peur dans le ventre ?

À cause de l’augmentation du prix des matériaux, les candidats bâtisseurs et rénovateurs reportent (voire annulent) leur projet par crainte de ne plus savoir le payer. Seule exception : les travaux pour économiser l’énergie.

Le secteur de la construction tire la sonnette d’alarme : les nouveaux contacts et contrats sont en baisse. Les causes sont connues : inflation, hausse des prix des matériaux, énergie coûteuse. C’est ainsi que la moitié des Belges (53%, sondage iVox à l’occasion de Batibouw) pensent que le moment n’est plus propice pour construire ou rénover. Et ce, malgré le fait qu’une grande majorité d’entre eux déclare que leur première occupation lors de projets de rénovation ou de construction serait l’efficacité énergétique du logement.

Des annulations de projet

La Confédération Construction a estimé que six entrepreneurs sur dix font face à une baisse des nouveaux contacts. Et dans un cas sur huit, le client potentiel annule son projet. Tout cela à cause de l’augmentation des prix des matériaux qui entraîne ceux de la construction.  » Pourtant, il vaudrait mieux poursuivre un projet de construction ou de rénovation, estime Niko Demeester, CEO de la Confédération Construction. La pression sur les prix est extrêmement forte. Certes, les entrepreneurs et les installateurs n’ont d’autre choix que de répercuter ces augmentations de prix sur le client. Nous ne savons pas non plus ce que l’avenir nous réserve en termes de prix des matériaux de construction, ni combien de temps cette augmentation va durer.  » Mais malgré leur hausse,  » les taux hypothécaires restent globalement bas, l’investissement dans l’immobilier demeure un bon placement. Une nouvelle construction ou une rénovation permet de faire baisser les factures d’énergie. « 

Les prêts énergie très populaires

Si les travaux de construction et de rénovation  » classiques  » tirent la langue, ceux destinés aux économies d’énergies ne connaissent pas la crise. Que du contraire, ils en profitent même.

Pour preuve, chez Belfius, le nombre de demandes de prêts rénovation verts a progressé de 89% par rapport à la même période l’an dernier. Il faut souligner que le taux proposé était particulièrement attractif pour ces prêts rénovation verts conclus entre le 21 mai et le 18 juin : 1,35% pour les durées allant jusqu’à 60 mois !  » Mais la tendance n’est pas près de s’arrêter, estime-t-on chez Belfius, avec la flambée des prix de l’énergie et l’urgence de diminuer ses consommations pour limiter au maximum l’impact de ces hausses pour les ménages « .

C’est quoi un prêt  » vert  » ?

Dans la pratique, le prêt rénovation vert est principalement utilisé pour financer des travaux d’isolation, l’installation d’une pompe à chaleur, d’un chauffe-eau solaire, d’une chaudière à haut rendement, de panneaux photovoltaïques ou de triple vitrage. Ce prêt à taux avantageux peut également servir, notamment, à faire réaliser un audit énergétique de son logement, à aménager une toiture végétalisée ou encore à financer des investissements dans des batteries domestiques (powerwalls) ou de la domotique en vue de mieux maîtriser ses consommations d’énergie.

Et pour pouvoir avoir droit au prêt rénovation vert et à son taux d’intérêt avantageux, 50 % du montant du crédit au moins doivent avoir pour but d’économiser l’énergie.

Un bon investissement ?

Soulignons aussi qu’en cas de revente, l’écart de prix entre les maisons et appartements les moins bien isolés et ceux qui sont les plus efficaces sur le plan énergétique est désormais de l’ordre de 30%.

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