Baisse des départs volontaires des travailleurs en CDI

Les départs volontaires des travailleurs sous contrat à durée indéterminée ont diminué de 18% l’année dernière par rapport à 2019, selon une étude du secrétariat social de Securex. Les cinq années précédentes avaient pourtant été marquées par une croissance constante de ces départs.

Jouer la carte de la sécurité

Selon Securex, qui a mené son enquête auprès de 42.500 travailleurs, cette diminution s’explique par le contexte de crise sanitaire et donc un sentiment d’insécurité du travailleur, qui préfère assurer ses arrières et garantir une certaine sécurité d’emploi.

« Les opportunités d’emploi sont plus faibles en raison de la crise et les travailleurs, malgré la remise en question de leur rôle au sein de leur entreprise, préfèrent jouer la carte de la sécurité », analyse Guillaume Bosmans, expert en étude RH chez Securex. « Lorsque la crise sera passée, nous devrions nous attendre à une reprise plus dynamique du marché du travail avec des départs volontaires plus nombreux, à condition bien sûr qu’il y ait plus de postes vacants. »

Cette tendance concerne toutes les régions même si le taux de départs volontaires est légèrement plus élevé en Flandre (5,3%, contre 4,44% en Wallonie et 4,84% à Bruxelles).

Faillites, départs en pension et chômage

A l’inverse, les départs involontaires ont augmenté de 16% l’année dernière, notamment en raison d’une hausse importante du nombre de faillites et de départs en (pré)pension qui ont atteint leur taux le plus élevé depuis 2015. Securex s’attend à ce que ce constat s’accentue en raison de la crise.

Selon Paul Verschueren, directeur régional de Federgon, la fédération des opérateurs privés du marché du travail et des prestataires de services RH, les mesures comme le chômage temporaire pour les salariés et le droit passerelle pour les indépendants ont pris un caractère quasi structurel et ont provoqué « un effet de ‘rétention de la main-d’oeuvre’ sans précédent ». « Le résultat est que nous avons une épée de Damoclès, pour ainsi dire, au-dessus de la tête du marché de l’emploi. Les indicateurs traditionnels masquent, pour l’instant, la gravité de la crise », ajoute-t-il.

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