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« Avec uniquement les 20 jours de congé légaux, il sera difficile de conserver ses travailleurs »

Désormais, plus d’un cadre supérieur belge sur deux est ouvert à l’idée d’offrir une semaine de travail réduite, tout comme le télétravail à l’étranger et l’accumulation des heures de récup’. La réforme du travail le permet.

« De nombreuses entreprises sont prises entre deux feux par l’indexation élevée : elles souhaitent verser au personnel l’augmentation qu’il mérite, mais doivent aussi tenir compte de la hausse du coût du personnel », explique Cédric Desmet, Regional Director chez Robert Half. Cette société, experte dans le recrutement, a mené une enquête auprès de 1.800 managers à l’international, dont 300 en Belgique. Les répondants sont des responsables en matière de recrutement. « Trouver le bon équilibre à ce niveau posera certainement des défis supplémentaires à l’approche de la fin de l’année, poursuit Cédric Desmet, période traditionnelle d’augmentation des salaires. Un éventail plus large d’avantages extralégaux pourrait par exemple constituer une alternative. »

Quels sont ces nouveaux avantages ?

Il existe une demande grandissante de flexibilité des candidats qui ne peuvent plus être séduits uniquement par des horaires flottants et le télétravail. L’enquête montre donc, que pour garder leurs talents, les entreprises sont désormais ouvertes à l’idée d’offrir d’autres formes de flexibilité :

« Il est rassurant de voir que les employeurs s’ouvrent à ces nouvelles formes de flexibilité, conclut Cédric Desmet. La réforme du travail récemment adoptée permettra également aux entreprises de se diversifier davantage dans ce domaine, et c’est absolument essentiel. Si vous offrez une flexibilité limitée en tant qu’entreprise, vous manquerez désespérément le coche. Le nombre de jours de congé que vous offrez joue également un rôle. Si vous proposez uniquement les 20 jours de congé légaux, il sera de plus en plus difficile de trouver et de conserver les talents. »

Un temps plein presté sur quatre jours, sans perte de salaire

La réforme du travail proposera, d’ici 2023, plus de flexibilité en termes d’horaires. Un travailleur pourra répartir sa semaine de travail à temps plein sur 4 jours s’il le désire. Il pourra prester jusqu’à 9,5 heures par jour pour atteindre sa semaine de travail à temps plein de 38 heures. Il sera également possible de respecter la durée normale de travail sur un cycle de 2 semaines en alternant des semaines plus intenses et des semaines plus légères en temps de travail (Source UCM).

Attention, comme le rappelle Acerta, c’est le travailleur qui devra prendre l’initiative d’opter pour la semaine de quatre jours ou l’horaire hebdomadaire variable. Il devra en effectuer la demande par écrit à son employeur. L’employeur aura la possibilité de refuser, mais il devra motiver son refus. Le travailleur pourra renouveler ou non son choix tous les 6 mois.

Le deal pour l’emploi ne concerne pas le temps de travail, mais aussi des mesures en matière de formation, de préavis, de travail de nuit dans les activités d’e-commerce et de droit à la déconnexion comme ne pas répondre aux e-mails ou appels téléphoniques en dehors des heures de travail, entre autres.

Le projet de loi concernant le deal pour l’emploi a été approuvé le 30 septembre dernier. Les mesures doivent encore être publiées au Moniteur belge.

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