" Mon grand fils rentre dans la vie professionnelle et me demande quelle assurance hospitalisation choisir. Je ne sais pas trop quoi lui répondre. Les assureurs privés proposent des assurances hospitalisation, les mutuelles aussi. Quelles sont les différences ? Je ne m'y retrouve pas ", s'interroge Caroline, une pétillante quinquagénaire.
...

" Mon grand fils rentre dans la vie professionnelle et me demande quelle assurance hospitalisation choisir. Je ne sais pas trop quoi lui répondre. Les assureurs privés proposent des assurances hospitalisation, les mutuelles aussi. Quelles sont les différences ? Je ne m'y retrouve pas ", s'interroge Caroline, une pétillante quinquagénaire.Un Belge sur sept est admis chaque année dans un hôpital. Une des grandes craintes de nos compatriotes est de ne pas pouvoir assurer le coût d'une maladie ou d'un accident. Lors d'une hospitalisation, les frais engendrés dépassent souvent les remboursements de l'assurance maladie légale, en particulier si on choisit de séjourner en chambre individuelle ou si le médecin n'est pas conventionné. Les frais encourus peuvent alors grimper, grimper, grimper ! Logique donc que le Belge investisse volontiers dans une assurance soin de santé. L'assurance hospitalisation est d'ailleurs une évidence pour 89 % des Belges selon Test-Achats. Mais encore faut-il faire le tri entre les différentes assurances hospitalisation. C'est complexe. Il faut se frayer un chemin dans la jungle des offres. Il y a autant de primes et de conditions générales que de compagnies d'assurances et de mutuelles. Débroussaillons.La grande force des mutuelles, c'est qu'elles proposent une assurance facultative hospitalisation sans questionnaire ni examen médical. C'est particulièrement utile pour les personnes qui ont déjà un problème de santé comme le diabète. L'assuré sera accepté sans devoir répondre à un questionnaire médical et sans passer une visite médicale. Les mutuelles ne vont exclure personne, même si le malade souffre d'un cancer. Elles ne vont pas écarter une personne de plus de 65 ans, ni les moins valides ni les malades chroniques. La mutuelle va généralement proposer un tarif plus intéressant. Tarif qui va cependant augmenter avec l'âge de l'assuré.Les mutuelles mettent l'accent sur la santé de l'assuré et un peu moins sur son " confort ". En clair ? Si le patient choisit une hospitalisation en chambre simple (plutôt qu'une chambre commune ou double), les mutualités ne rembourseront " que " 100 à 200 % du montant de l'assurance maladie légale. Les contrats de certaines compagnies privées n'ont aucun plafond. D'autres limitent les suppléments d'honoraires à 300 %. Pour rappel, l'assurance maladie légale obligatoire dépend de la sécurité sociale. Elle rembourse les dépenses de santé (médecin, pharmacie, etc.) selon des montants fixés par l'Inami.Chez un assureur privé, il n'y a généralement pas de stage d'attente si l'approbation médicale est positive. Le patient est immédiatement couvert pour toute nouvelle maladie. Quid des mutuelles ? Il peut exister des stages d'attente de trois ou six mois avant de bénéficier des avantages. Parfois fâcheux.L'hospitalisé ne doit pas avancer d'argent en cas d'hospitalisation s'il présente sa carte d'assuré. Les questions administratives et le remboursement sont traités directement par l'hôpital et la compagnie. Seule une franchise (ex. 250 €) sera réclamée à l'assuré en cas d'hospitalisation en chambre individuelle.Les assureurs conventionnels sont généralement plus performants en ce qui concerne les remboursements en chambre individuelle. Les indemnisations des soins ambulatoires (soins en dehors de l'hôpital), des frais avant et après une hospitalisation, des frais d'hospitalisation à l'étranger sont en faveur des compagnies d'assurances.Enfin, il y a la règle de la prime à " vie ". " Si vous avez souscrit une assurance hospitalisation auprès d'un assureur, celui-ci est obligé de vous assurer à vie, détaille AG Insurance. Ce n'est qu'en cas de non-paiement ou de fraude de l'assuré que la compagnie est autorisée à modifier ou résilier unilatéralement le contrat. Pour pouvoir souscrire l'assurance hospitalisation d'une mutuelle, vous devez être membre de celle-ci. Lorsque vous ne serez plus membre, votre assurance expirera. Si vous cherchez une nouvelle assurance hospitalisation, elle sera plus chère dans la mesure où vous aurez entre-temps vieilli. "Si la prime est à " vie " chez les assureurs, elle est adaptée en fonction des indexations légales. " Dans le cas des assurances hospitalisation, les primes augmentent régulièrement et il faut probablement s'attendre à de nouvelles hausses. La raison est qu'il faut s'adapter à l'augmentation des coûts des soins de santé ", précise Wauthier Robyns d'Assuralia, l'Union professionnelle des entreprises d'assurances. C'est une obligation. La Banque nationale de Belgique a ainsi imposé, à un des leaders de l'assurance hospitalisation en Belgique, une mise en équilibre de ses tarifs pour coller aux dépenses. Conséquence ? Au cours des cinq dernières années, les assurés ont vu leur prime augmenter de plus de 4 % en moyenne.Les assureurs pratiquent aussi, au contraire des mutuelles, une segmentation qui détermine le profil de risque du client. Ce qui peut le pénaliser. Cette segmentation tient compte de l'état de santé de l'assuré, de son âge et de son domicile. Les Bruxellois sont à ce sujet discriminés, car c'est à Bruxelles que les coûts d'hospitalisation sont les plus chers.Alors, que choisir ? Il n'y a pas de formule miracle. Une des grandes questions à se poser est de savoir si on désire une chambre simple ou commune. Certaines personnes préfèrent ne pas être seules dans leur chambre d'hôpital, d'autres pas. Le rapport qualité-prix de l'assurance hospitalisation sera alors en faveur des assureurs (chambre simple) ou des mutuelles (chambre à deux lits). L'autre critère majeur repose sur l'état de santé du patient. Les mutuelles accepteront de nouveaux assurés, même s'ils sont déjà malades. Les mutuelles n'ont pas pour but de faire des bénéfices. Elles ne doivent pas rétribuer des actionnaires et s'inscrivent donc dans un esprit mutualiste. Les assureurs classiques sont par contre plus stricts quant à l'acceptation de certains risques pour raison médicale. Mais en contrepartie, quand un assuré est admis, le panel des remboursements sera plus large. Dans tous les cas de figure, il est vivement conseillé de bien lire les conditions générales d'un contrat avant d'y souscrire. Et de vérifier si le contrat couvre bien ses besoins les plus importants.