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Assurance-groupe, 188 € par travailleur

La pension complémentaire (l’assurance-groupe en langage courant) est une nécessité pour conserver son niveau de vie après la pension.

La société de conseil Aon réalise tous les quatre ans une grosse enquête sur les plans de pension complémentaire (assurances-groupes et fonds de pension). Près de 300.000 travailleurs belges répartis dans 210 entreprises et 13 secteurs sont sondés. C’est la plus vaste étude sur le sujet. Et qu’en ressort-il ?

Selon l’enquête Pension Survey 2018, le travailleur belge reçoit une pension complémentaire moyenne de 188 € par mois de son employeur (un montant calculé sur la base d’un employé âgé de 40 ans touchant un salaire brut de 3.650 € par mois). Lorsqu’il atteint l’âge de la pension, ce versement représente un capital de quelque 130.000 €, soit un montant mensuel supplémentaire de 326 €. Il faut néanmoins souligner d’importantes disparités entre les statuts d’ouvrier, d’employé et de cadre, sans oublier les différences entre secteurs. Le secteur de la banque-assurance offre les plans de pension les plus généreux. Les secteurs de la distribution, de la logistique et du métal des sont en queue de peloton.

Prise de conscience

Les employeurs cotisent en moyenne 2.260 €/an pour la pension complémentaire d’un travailleur. Ce système représente, en fin de carrière, 2,5 fois le dernier salaire annuel (salaire brut moyen de 4.072 € pour un employé âgé de 64 ans). C’est un effort non négligeable de la part des employeurs.

Mais Aon précise dans un communiqué que « le travailleur belge n’a toujours pas pris conscience du fait que le deuxième pilier représente une partie cruciale du salaire. Seulement 9% des salariés comprennent la composition précise de leur salaire et les avantages d’une pension complémentaire. Une « absence de plan de pension équivaut à une forte baisse du niveau de vie après le départ à la pension (...) La pension légale moyenne d’un employé ne s’élève qu’à 71% de son dernier salaire net. Pour un cadre, ce chiffre plonge même à 52%, c’est-à-dire la moitié du revenu perçu à la veille de la pension. »

Pas un luxe !

La pension complémentaire n’est donc plus un luxe depuis longtemps. Elle est même devenue un passage obligé pour conserver un revenu décent. La pension complémentaire est aussi un des moyens les plus intéressants, fiscalement parlant, de se constituer un capital. Les personnes qui n’ont pas constitué de deuxième pilier s’exposent à une forte diminution de leur niveau de vie après leur départ à la retraite. La pension légale belge est actuellement une des plus basses d’Europe. À la pension, le salarié belge touchera en moyenne 71% de son dernier salaire net, soit 1.656 €. La proportion pourra monter à 84% grâce à une assurance-groupe contractée par son employeur.

Changement de cap ?

Par ailleurs, la pension complémentaire va devoir se réinventer à terme, car elle se trouve sous pression à cause des taux d’intérêt qui demeurent très bas sur les marchés financiers.

« L’origine de ce problème est à rechercher dans le financement des plans de pension : 82% de plans de pension sont financés via la Branche 21 à un taux d’intérêt garanti », précise Colette de Dessus les Moustier (Aon). « De toute évidence, les Belges ne comprennent pas la gravité de la crise qui touche le régime de pension (...) La plupart des plans relevant de la Branche 21 offrent un intérêt garanti de seulement 0,25% (...) Si nous tenons compte d’une inflation moyenne de 2% par an, les travailleurs perdent de l’argent avec ces plans (...) Pour atteindre un rendement plus élevé, les entreprises se tournent vers certaines alternatives comme la Branche 23, soit une assurance-groupe sans taux d’intérêt garanti par l’assureur ou des fonds de pension. »

Conclusion ? Les travailleurs et les employeurs devront prendre davantage de risques dans les plans de pension pour obtenir du rendement. Et l’employeur ne devra plus s’engager à constituer un capital prédéterminé à la fin de la carrière de l’employé.

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