Alda Greoli, ministre de la Culture, de l'Éducation permanente et de l'Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles. © BELGA/Filip De Smet

Assurance-autonomie wallonne : 7 questions à Alda Greoli

On l’attendait pour 2017, on l’annonce aujourd’hui pour 2020. La future assurance-autonomie se concrétise tout doucement avec la ministre wallonne de l’Action sociale et de la Santé.

Le gouvernement wallon a approuvé une note de la ministre wallonne de l’Action sociale et de la Santé Alda Greoli, qui présente les deux branches de cette future couverture sociale : d’une part, le financement d’interventions à domicile quel que soit l’âge et d’autre part, pour les 65+ en perte d’autonomie, le droit à une allocation forfaitaire, quel que soit le lieu de résidence.

Pourquoi cette assurance autonomie ?

Il manquait en Wallonie une branche de la sécurité sociale qui réponde au vieillissement de notre population

La sécurité sociale a été mise en place en Belgique après la Seconde Guerre Mondiale et depuis les années 60, on consolide les soins de santé. De plus, on approche de plus en plus du « papy-boom ». D’ici 20 ans, un Wallon sur quatre aura plus de 65 ans. Il manquait en Wallonie une branche de la sécurité sociale qui réponde au vieillissement de notre population. Les Flamands ont déjà intégré ce type d’assurance depuis plus de dix ans.

50€ de cotisation par Wallon de plus de 26 ans, mais auprès de qui ?

C’est auprès de votre mutuelle que vous cotiserez 50€ à partir de l’année de vos 26 ans et tout au long de votre vie. Les personnes bénéficiant de l’intervention majorée (BIM/OMNIO) cotiseront 25€ mensuels. Les Wallons plus jeunes que 26 ans pourront aussi bénéficier de l’assurance autonomie, en tant que personne à charge.

Cette assurance couvre deux situations de perte d’autonomie. L’ex-APA et une nouvelle couverture destinée à tous.

Une branche de l’assurance donnera droit à de l’aide à domicile à toute personne en perte d’autonomie, quel que soit son âge, de 0 à 185 ans. Cela correspond à un compte-crédit d’un certain nombre d’heures (en fonction du degré d’autonomie) pour prestations d’aide-ménagère sociale, d’aide familiale et de garde-malade).

L’autre branche vise les 65+ en perte d’autonomie, l’AFA (Allocation Forfaitaire Autonomie ) correspond à l’actuelle APA (Allocation pour l’aide aux Personnes Âgées), qui est passée du niveau fédéral au régional en 2017. Il s’agit d’un complément de revenu pour lutter contre la pauvreté. Le bénéficiaire peut en faire ce qu’il veut. Par exemple, couvrir une partie de ses frais de maison de repos. Chaque bénéficiaire recevra une allocation mensuelle d’une centaine d’euros à 570 €, selon le revenu, et, dans une moindre mesure, selon le degré de perte d’autonomie. Le montant de cette allocation jusqu’ici fédérale était évalué par le SPF Santé. En 2020, l’évaluation reviendra soit aux mutuelles, soit aux aides à domicile, c’est une des questions qu’il reste encore à préciser.

Cette assurance va coûter 416 millions d’euros à la Wallonie, où va-t-on chercher cet argent ?

Avant que cette assurance ne soit effective, il faut notamment engager et former des services d’aide, et prévoir, par exemple, assez de garde-malades.

Le budget prévu est de 416 millions d’euros, en plus de ce qui existe déjà spécifiquement pour les maisons de repos (un milliard d’euros) et l’aide aux personnes handicapées. Il manquait du soutien aux services à domicile. 100 millions proviendront des cotisations des Wallons et le reste sera couvert en partie par l’ancien budget de l’AFA et le soutien aux aides à domicile (+- 184 millions d’euros).

N’est-ce pas un « impôt déguisé » ?

Non, sauf si vous considérez que toutes vos cotisations sociales sont un impôt déguisé.

Cette assurance-autonomie devait entrer en vigueur en 2017, finalement, ce ne sera pas avant 2020.

Il a fallu un changement de partenaire au gouvernement wallon pour valider enfin cette assurance-autonomie. Auparavant, le blocage venait du fait que certains avaient un problème avec le principe de l’assurance. Ils auraient préféré être plus sélectifs quant au droit à bénéficier de cette aide, en fonction du revenu. D’après notre mouture, tout le monde a le droit de bénéficier de cette aide à l’autonomie.

2018 sera consacrée à l’écriture du décret que le Parlement devra voter, 2019 à la mise en place de cette assurance pour permettre la mise en oeuvre en 2020. Avant que cette assurance ne soit effective, il faut notamment engager et former des services d’aide, et prévoir, par exemple, assez de garde-malades.

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