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Aidant-proche : reconnu légalement, mais à quoi bon ?

C’est la semaine des aidants proches. Du 2 au 8 octobre, les aidants proches sont mis à l’honneur. Ils sont reconnus par une loi, mais n’ont pas pour autant des droits sociaux spécifiques.

Ils ont un enfant autiste ou handicapé, ils ont un compagnon ou un parent atteint d’Alzheimer ou un d’une sclérose en plaques. Ils sont sur le qui-vive de manière permanente... Près de 10% des Belges viennent ainsi en aide à un proche en déficit d’autonomie.

Et cela concerne aussi les jeunes adultes. 14% des Bruxellois de 12 à 25 ans « se reconnaissent » dans une situation d’aidant proche, même si le statut légal ne concerne que les majeurs ou mineurs anticipés.

Selon la dernière enquête de santé publique, il y aurait proportionnellement plus d’aidants proches en Région bruxelloise (18%) qu’en Wallonie et Flandre (8%).

Une loi reconnaît depuis mi-2014 « l’aidant proche aidant une personne en situation de grande dépendance ». Mais qu’est-ce qui est entendu par « grande dépendance » ? Nul ne le sait encore. Seuls les critères auxquels l’aidant proche doit répondre ont été définis : être majeur ou mineur anticipé, avoir développé une relation de confiance ou de proximité, affective ou géographique avec la personne aidée, exercer le soutien et l’aide à des fins non professionnelles, d’une manière gratuite et avec le concours d’au moins un intervenant professionnel et tenir compte du projet de vie de la personne aidée.

Mais cette reconnaissance juridique n’a débouché sur aucune mesure spécifique. Ni au niveau financier, ni dans leur vie professionnelle. Les besoins des aidants proches ne sont pas rencontrés en milieu professionnel. Pourtant, selon une étude récente de Collevio (société de référence qui soutient les aidants proches actifs), 15% des collaborateurs d’une entreprise prennent régulièrement soin d’un proche ayant une maladie chronique ou un handicap, et un quart d’entre eux y consacre au moins 10 heures par semaine. Et pourtant, 86% d’entre eux ne font pas connaître leur statut à leurs employeurs. Selon des enquêtes réalisées dans d’autre pays, les aidants proches ont trois fois plus de risques de souffrir de burn-out ou de dépression et leur taux d’absentéisme est 40% plus élevé que la moyenne dans les entreprises.

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