S’expatrier pour (re)trouver du travail: les 50+ le font aussi !

S’expatrier pour retrouver du travail ou de meilleures conditions de vie... A 50 ans aussi, certains tentent l’aventure. Mais si l’idée est séduisante, mieux vaut bien se préparer !

Si refaire sa vie sous d’autres cieux reste pour beaucoup un rêve passager, ils étaient près de 400.000 Belges à résider à l’étranger début 2014. Parmi eux, une majorité de travailleurs, jeunes... et moins jeunes. Car il est tout à fait envisageable de quitter le pays à 50 ans ou plus, pour trouver ou créer un emploi. Evidemment, il n’est plus question de se lancer à l’improviste sac au dos, comme un jeunot de 20 ans : une émigration doit être mûrement réfléchie et préparée. Pour que la mayonnaise prenne, cinq grands facteurs sont à prendre en compte.

Un projet avant tout

Avant toute chose, il est nécessaire d’avoir un projet qui tienne la route ou un contrat de travail. « Sans cela, à moins de rentrer dans l’illégalité, il est parfois impossible d’obtenir un permis de séjour ou de travail, confirme Christian Bauwens, administrateur délégué de l’Union francophone des Belges à l’étranger (UFBE) et lui-même ancien travailleur expatrié. Inutile de faire ses valises en se disant On verra bien là-bas« .

Méfiez-vous du coup de coeur : ce n’est pas parce que vous adorez une région de France qu’y ouvrir une maison d’hôte sera rentable ou aisé ! Il est indispensable de se lancer dans une étude de marché, de se renseigner sur les conditions de travail, les salaires en vigueur, etc. Par ailleurs, un diplôme obtenu en Belgique doit parfois faire l’objet d’une reconnaissance d’équivalence pour être valable à l’étranger.

Y travailler, mais surtout y vivre !

Penchez-vous sur les conditions de vie dans le pays étranger : si le moteur d’une expatriation est bien le travail, l’épanouissement passe évidemment par tous les à-côtés. Renseignez-vous donc sur la couverture sociale du pays, les soins de santé, le coût de la vie, les mentalités locales... Pour trouver ces informations, contactez les ambassades et naviguez longuement sur internet, notamment sur les blogs d’expatriés. Ils sont truffés de cas vécus et de petits conseils introuvables ailleurs.

Séjourner sur place quelques semaines, afin de se faire une idée précise du quotidien, est déterminant. La qualité de vie peut être beaucoup moins agréable en dehors d’un contexte de vacances ou de la saison estivale ! Cela permet aussi de tâter l’accueil dans la commune où vous souhaitez vous établir : la mentalité de clocher ou l’indifférence face aux « étrangers » n’existent pas que chez nous !

« Si vous partez dans le cadre d’un contrat de travail, il faut enfin que vous fassiez attention au statut du conjoint, ajoute Christian Bauwens. Il est important de savoir si celui-ci pourra lui aussi travailler ou s’il ne possédera qu’un permis de séjour. » Auquel cas, votre conjoint, qui ne bénéficiera pas des relations sociales liées au travail, risque de se morfondre les premiers mois...

Faites-vous aider pour la paperasse

Si votre projet professionnel semble tenir la route et que vous demeurez séduit par le pays étranger, il vous faudra ensuite remplir de nombreuses formalités administratives, parfois longues et compliquées. Il faut préparer son arrivée dans le pays d’accueil (banque, sécurité sociale, domiciliation...) mais aussi s’assurer de remplir ses obligations en Belgique (clôture des contrats de gaz, de l’assurance auto, statut fiscal de non-résident...), surtout si votre départ n’est pas définitif. Il est recommandé de faire appel à un organisme d’aide aux expatriés, comme l’asbl UFBE ou la fondation Vlamingen van de wereld qui vous épauleront et conseilleront dans vos démarches.

Sur place, allez vers les autres !

Dès votre arrivée, inscrivez-vous auprès de l’ambassade ou du consulat de Belgique. Cela vous permettra de rencontrer d’autres compatriotes expatriés lors de réunions et d’être facilement joignable en cas d’urgence (catastrophe naturelle, troubles...). Fréquenter des groupes d’expatriés de votre pays ou partageant votre langue constitue souvent la première étape d’une intégration réussie.

« Pour le reste, soyez ouvert aux différences culturelles et efforcez-vous d’aller vers les autres, conseille Monique Bauwens, épouse de Christian Bauwens. Car les autres ne viendront pas vers vous... » D’où l’importance de maîtriser suffisament la langue locale, si possible avant le départ.

Une décision définitive ?

Certains expatriés veulent se préparer à un éventuel échec, tandis que d’autres préfèrent s’investir au maximum dans le pays d’accueil, sans penser au retour. Ici, tout est question de personnalité. « Soyez bien conscient qu’une expatriation modifiera le reste de votre vie, prévient Christian Bauwens. Une réintégration en Belgique avant l’âge de la pension est souvent compliquée et difficile à vivre... »

Besoin d’un coup de pouce ?

L’union francophone des Belges à l’étranger est une asbl proposant ses services aux Belges expatriés ou désireux de le faire. Moyennant une inscription à 90? (puis une cotisation de 55?/an les années suivantes), ses services sont gratuits. Ceux-ci vont de l’aide fiscale (administration des biens et déclarations d’impôts en Belgique) aux préparatifs et formalités de départ, en passant par les problèmes plus spécifiques (double nationalité, permis de conduire, divorces, mariages, naissances à l’étranger, etc.). Attention : il ne s’agit pas d’une agence de recrutement, inutile de les contacter pour espérer trouver un travail à l’étranger !

UFBE, Rue Joseph II 18, 1000 Bruxelles. Contact : 02 217 13 99 ou www.ufbe.be

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