Les décomplexés de la basket

Dans une interview aux Inrockuptibles, Stromae, pas encore trentenaire et déjà gloire nationale, déclare qu’il espère, à 60 ans, ne plus porter de baskets que dans une salle de sport.

Stromae a un style. Stromae a du style. Il aime la mode, vraiment. On imagine donc qu’à 60 ans, et encore plus tard d’ailleurs, il sera toujours attentif à ne pas pêcher ses vêtements dans sa garde-robe au petit bonheur la chance. Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement. Le vêtement laisse certains indifférents alors que d’autres sont sensibles à son langage et son esthétique. Rien à voir avec l’âge.

Pourquoi le port de la basket deviendrait-il de mauvais goût à partir de 60 ans ? La manière de se vêtir, de nos jours, si on excepte certaines aberrations notoires comme le nombril à l’air ou le pantalon qui dévoile généreusement le caleçon, n’est plus lié au nombre de bougies alignées sur le gâteau d’anniversaire mais à la manière dont on vit sa vie et, bien sûr, à sa silhouette. Il est bien loin le temps où, à partir d’un certain âge, le vêtement, en se faisant le plus neutre et le moins suggestif possible, exprimait la renonciation à la séduction, le retrait de la société qui compte.

Ne me faites pas dire que la basket est liée à la séduction. Franchement, elle n’a jamais mis la jambe en valeur. Mais la basket n’a rien à voir avec l’âge non plus. Devenue tellement universelle, tellement banale en somme, elle n’a pas vocation à singer les jeunes. Elle chausse les hommes, les femmes, les petits, les grands, les ados, leurs parents et leurs grands-parents, les riches et les pauvres, les malades et les bien portants.

Qu’y a-t-il de plus démocratique qu’une basket ? Pour tous, elle s’est émancipée des salles de sport et se vit au quotidien, blanche ou bigarrée, premier prix ou griffée.

La basket portée avec des costumes habillés ? Ce sont les aujourd’hui sexas qui l’ont inventée. Et c’est une sublime grand-mère presque sexagénaire qui, faisons-en le pari, vient de lancer une nouvelle mode... Caroline de Monaco au très mondain Bal de la Rose en robe de soirée et...baskets (cause : opération au genou), c’est quelque chose ! Car la basket, c’est aussi le confort. Cela vous permet de trotter des kilomètres comme un poulain et de rebondir sur les pavés. Les sexas, décomplexés de la basket ? Mais oui, ils la portent depuis leur enfance, pourquoi devraient-ils s’en priver à l’heure où les marques jouent, elles, la carte des rééditions ?!

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