L’odeur de la pluie expliquée par la science

La pluie fraîchement tombée sur un sol bitumé un jour d’été, c’est un peu comme une madeleine de Proust ! Son odeur caractéristique nous fait oublier ses désagréments. Mais savez-vous d’où vient ce parfum si particulier ?

Le pétrichor est l’odeur qui s’échappe du sol lors de certaines pluies. En effet,lorsqu’une goutte de pluie frappe le sol, elle piège des bulles d’air qui emportent diverses molécules et micro-organismes. En éclatant, les bulles émettent des aérosols. Ces derniers emportent des particules du sol qui donnent l’odeur caractéristique d’un début d’averse, une odeur de terre humide. Le terme pétrichor a été donné par deux chercheurs australiens en 1964.Il tire son origine de la décomposition de matières organiques, liée aux minéraux et aux argiles des sols. Quant auxaérosols, il s’agit de particules fines, solides ou liquides. Leur émission est le fruit de processus naturels – éruptions volcaniques, éclatement des bulles d’écume des vagues, etc. – ou de l’activité humaine, notamment la combustion de carburants. Certains aérosols ont un impact nocif sur la santé, d’autres ont une influence sur le climat.

Sol poreux

Deux chercheurs del’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) aux États-Unisont récemment étudié la chute de gouttes sur de nombreuses surfaces à l’aide d’une caméra à très grande vitesse. Ils ont ainsi découvert que c’est sur certains sols que la pluie provoque la dispersion d’aérosols qui transportent les odeurs jusqu’à notre nez.Young Soo Joung et Cullen Buie ont testé environ 600 fois les effets de la chute des bulles sur 28 surfaces différentes, 16 types de sols et 12 matières artificielles. Tous les terrains ne sont pas aussi propices à l’émission de pétrichor et la nature même de la pluie est aussi déterminante. Ainsi, ce sont les précipitations fines à modérées sur des sols sablonneux ou argileux qui produisent le plus d’aérosols. En effet, un sol poreux piège l’air, mais pas trop sinon l’air peut s’échapper.L’effet n’est présent qu’avec les premières gouttes, car une fois le sol mouillé, l’air n’est plus piégé. Quoiqu’il en soit, les bulles grossissent avant d’éclater en atteignant la surface de la goutte. Elles libèrent alors un jet de fines gouttelettes.Des molécules issues du sol pourraient être emportées par ce processus, ce qui expliquerait la diffusion de l’odeur du pétrichor après l’averse.

Poissons et dromadaires

Cette étude originale permet par ailleurs de mieux comprendre la propagation des molécules et des micro-organismes et donc d’expliquer la présence de certains microbes dans l’atmosphère. Sous forme d’aérosols, ils peuvent en effet être portés très loin par les vents. En outre, une partie du bouquet de pétrichor est dû à la géosmine, une molécule produite par des bactéries. Sa présence dans l’eau permettrait aux poissons d’eau douce de connaître la meilleure période pour se reproduire et aiderait les dromadaires à localiser les oasis.

Source : www.pourlascience.fr

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