Echange de maisons: des vacances originales et avantageuses

La formule rend possibles des voyages qui normalement coûteraient beaucoup trop cher. Mais est-ce qu’il est possible d’échanger sa maison mitoyenne pour une villa luxueuse à Hawaï ?

Depuis douze ans, Roger (57) et Machteld (60) Maes de Nieuport échangent leur maison (et leur voiture) avec des personnes d’autres continents. Grâce à cela, ils sont partis cinq fois en Australie, deux fois au Mexique, et encore à Hawaï (leur premier échange), à San Diego, à Vancouver, et en Chypre.  » Grâce au fait que nous ne devons pas payer le logement, ni la location d’une voiture, nous économisons beaucoup d’argent, ce qui nous permet de payer les billets d’avion, qui sont très chers. Sur place, nous ne payons que la nourriture et nos sorties dans les bars, les restaurants, etc. ; mais cela n’est pas différent de ce que nous consommons à la maison. Grâce à l’échange de maisons, nous avons eu des vacances splendides qu’autrement, nous n’aurions pas pu nous permettre. En septembre, nous partons à Curaçao pour trois semaines. « 

Jeffry Vincke (35) et Leen Claes (36) aussi sont très satisfaits de la formule. Depuis trois ans, ils échangent leur maison à Bruges deux fois par an : pendant le mois d’août et deux semaines pendant les vacances de Pâques. Ils optent pour des destinations dans les pays voisins, puisqu’ils ont encore de jeunes enfants.  » Nous aussi, nous nous sommes très bien amusés dans des endroits auxquels nous n’aurions a priori pas pensé. Rotterdam, München et la région de Poitou-Charente par exemple. En plus, on arrive dans une vraie maison qui offre généralement plus de confort qu’une maison de vacances louée. Nous ne devons pas traîner avec des lits d’enfant supplémentaires ou des ustensiles de cuisine. « 

Chaque lieu en Belgique peut être intéressant

Ces deux couples cherchent des candidats d’échange par l’intermédiaire de Taxistop. En moyenne, ils reçoivent spontanément une vingtaine d’offres par an, mais via le site web du service, ils prennent aussi contact eux-mêmes avec des candidats dans les régions qu’ils aimeraient visiter.

 » Pour des personnes d’autres continents, la Belgique est extrêmement intéressante, parce qu’on est au coeur de l’Europe « , racontent Roger et Machteld.  » Beaucoup d’Américains, de Canadiens, d’Australiens et de Néo-Zélandais ont des racines européennes. Ils ne viennent pas ici pour la plage ou pour les parcs d’attractions, mais pour l’histoire et la culture. Ta maison ne doit pas être située à côté de l’Atomium pour être intéressante. Pour un Australien ou un Américain, les distances dans notre pays sont minimes. La Belgique leur sert de point de départ pour visiter toute l’Europe occidentale. « 

Du moment que c’est propre...

Cependant, est-il possible d’échanger sa maison mitoyenne pour une villa luxueuse avec piscine à Hawaï ?  » Nous avons une maison plutôt modeste, toutefois avec l’atout d’être à Bruges « , dit Jeffry.  » C’est pour cette raison que nous avons limité nos échanges jusqu’à maintenant à des maisons classiques mais adaptées aux enfants, avec assez de chambres et de préférence un petit jardin. Je n’oserais pas encore m’adresser à quelqu’un avec une villa chic en Toscane. « 
 » Evidemment, on peut tenter le coup « , opine Roger.  » Nous avons, selon les normes belges, une maison normale, mais en Amérique, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande, nous sommes arrivés souvent dans des maisons énormes avec plusieurs salles de bains. Les personnes avec qui nous échangions, ne s’attendaient pas du tout à la même chose. Le confort de base leur suffisait. Les choses essentielles sont un lit, une douche, une cuisine, une machine à laver et de préférence aussi l’Internet sans ligne fixe. Ils s’attendent néanmoins à ce que la maison soit propre. « 

La voiture aussi ?

Le principe de l’échange de maisons est simple : les deux parties se trouvent via Internet et utilisent leurs maisons respectives et toutes ses facilités pendant une période convenue et sans se payer de loyer. Une opération zéro en d’autres termes. La diffusion d’Internet a stimulé fortement le phénomène. D’après une estimation approximative, environ 750 000 maisons sont offertes mondialement sur les pages web des organisations d’échange.

Notons que presque un tiers des offrants veut échanger tant la maison que la voiture. Ce n’est pas obligatoire. Et si une personne ne veut pas échanger sa voiture, il ne doit pas le faire. Mais il est évident que l’échange devient plus intéressant pour les deux parties si elles sont assurées d’un moyen de transport. Afin de réduire les risques, il est conseillé de prendre une assurance omnium temporaire (pour la durée de l’échange).

N’y a-t-il pas de risques ?

Peut-on se fier à des inconnus qui s’installent dans notre maison en notre absence ?
Il ne faut pas être naïf : il y a des cas connus de victimes de candidats d’échange malhonnêtes, mais le nombre est extrêmement réduit.  » La première fois que nous échangions, j’ai fait un grand effort pour déplacer et mettre sous clé ma vaste collection de cd’s « , rit Jeffry.  » Après coup, ce n’était pas du tout nécessaire.  »

 » Notre expérience nous apprend que les candidats d’échange sont des personnes sociables et parfaitement honnêtes, avec un esprit ouvert « , ajoute Roger Maes.  » Sinon, on n’opte pas pour une telle formule. « 

Simultanément ou pas ?

La plupart des personnes choisissent un échange simultané. Chaque partie séjourne dans la maison de l’autre partie pendant la même période. Cela n’est toutefois pas obligatoire. Les échanges non-simultanés sont possibles.

Lorsque l’autre famille séjourne dans sa maison, on opte pour des vacances ailleurs que dans la maison des autres. Et inversement lorsqu’on séjourne dans la maison de l’autre partie. Cette solution est intéressante si les agendas ne correspondent pas ou si la saison n’est pas idéale.

Une troisième possibilité est le hospitality exchange (échange hospitalier) : dans ce
cas-ci, on reste à la maison lorsque l’autre famille loge chez soi. On est plutôt un hôte qu’un candidat d’échange de maisons. On convient avec ses invités de les guider quelques jours ou de faire quelques visites ensemble ; le reste du temps, les invités font ce qu’ils veulent. Ils nous offrent le même service lorsque nous logeons chez eux. Il va de soi que cette formule-ci est celle qui mène le plus souvent à des contacts humains précieux et même à des amitiés durables.

Plusieurs organisations

En Belgique, Taxistop est une des organisations les plus connues pour l’échange de maisons. Taxistop collabore avec Homelink, une organisation internationale à base non-commerciale active dans 25 pays. Pour plus d’informations : http://www.taxistop.be/2/huisruil/ et 070 222292.

Intervac est l’organisation la plus ancienne et sans doute aussi la plus grande au niveau mondial. Cette organisation est représentée aussi en Belgique. Pour plus d’informations : http://www.intervac.be/fr/index.html

Home Exchange est intéressant si vous voulez échanger avec les Etats-Unis ou le Canada, parce que cette organisation offre un tas de maisons dans ces pays (www.trocmaison.com). L’organisation Digsville aussi est fortement orientée vers les Etats-Unis (www.digsville.com).

Si vous désirez échanger avec une famille du Royaume-Uni, l’organisation Home Base Holidays est une bonne suggestion (www.homebase-hols.com).

Si vous êtes (ancien) professeur, sachez qu’il existe une organisation spéciale pour les personnes qui appartiennent au secteur de l’enseignement (www.teacherstravelweb.com).

Combien ça coûte ?

Toutes les organisations pour l’échange de maisons fonctionnent selon le même principe : vous payez une cotisation annuelle et vous pouvez mettre une description de votre maison et de vos souhaits sur le site web de l’organisation. Vous pouvez prendre contact avec les candidats du monde entier, figurant sur le site. La cotisation annuelle augmente souvent selon le nombre de photos que vous désirez publier. Un exemple : pour Taxistop, vous payez une cotisation annuelle de 12,50 ? plus 70 ? pour publier votre profil et souhaits sur le site web de Homelink. Vous payez 16 ? par photo supplémentaire.

Conseils pratiques

Fournissez une description détaillée de votre maison. Publiez au moins une photo attrayante. Communiquez aussi combien de personnes peuvent loger dans votre maison, les périodes durant lesquelles vous désirez échanger et les choses que vous n’acceptez pas (par exemple : fumer, des animaux domestiques, des nuisances,...)

Rédigez votre profil en anglais (éventuellement une traduction en néerlandais et/ou en français).

N’oubliez pas de dire si vous voulez échanger la voiture.

N’hésitez pas à spécifier l’endroit où vous voulez aller. Avec des descriptions vagues comme  » le monde entier « ,  » l’Afrique  » ou  » l’Europe du Sud « , vous recevrez des offres qui ne vous intéressent pas. Optez pour des endroits spécifiques comme  » Rome « ,  » Californie du Sud « ,  » Province du Cap « ,...

Indiquez la distance de votre maison jusqu’à des villes belges connues comme Bruges, Liège, Anvers et Bruxelles.

Donnez aussi quelques références (par exemple des sites web) sur lesquelles les candidats peuvent trouver de l’information sur la Belgique, sur votre région et sur les transports publics, afin qu’ils puissent préparer leur visite.

Laissez un registre (en anglais). Pas seulement avec des informations pratiques sur votre maison, mais aussi avec des numéros de téléphone utiles (médecin, garage,...), des adresses sympa (des magasins, restaurants, cafés,...) et des choses à voir. Des conseils d’habitants sont toujours plus crédibles que des guides touristiques.

Préparez une boisson de bienvenue

Quelques conseils de Jeffry et Leen :  » Parce que nous échangeons toujours simultanément, nous demandons à nos parents, nos voisins ou nos amis d’accueillir nos invités et de leur montrer la maison. C’est beaucoup mieux que devoir aller chercher la clé quelque part. Nous préparons aussi de la sauce pour les pâtes (éventuellement végétarienne), pour que les gens n’aient pas trop de travail pour leur premier repas. Et s’ils arrivent le dimanche, nous faisons déjà quelques courses. « 

Contenu partenaire