Des crevettes à la place du plastique ?

Des chercheurs de l’université de Harvard sont actuellement en train de mettre au point des contenants (gobelets, emballages...) à base de carapaces de crevettes. Une alternative écologique et sanitaire au plastique !

La plupart des flacons, tubes et autres contenants sont à l’heure actuelle partiellement ou totalement en plastique, une matière emplie de composés chimiques qui lui confèrent certaines propriétés (il suffit de penser au bisphénol A, utilisé comme antioxydant) et laissant parfois passer certaines substances volatiles ou solubles (encres, vernis...). Le plastique est de plus très polluant : sous-produit du pétrole, il met des siècles à se dégrader. A l’heure actuelle, on estime que des  » continents de plastique « , gigantesques amas de déchets, recouvrent des milliers de kilomètres carrés dans les océans du monde. Il est pourtant difficile de se passer de cette matière: le verre, par exemple, est facilement recyclable et constitue une barrière étanche aux polluants, mais s’avère très peu pratique à cause de son poids et de sa fragilité.

S’il existe déjà des bioplastiques, à base d’amidon ou de cellulose végétale, les chercheurs du Wyss Institute d’Harvard (USA) soulignent que ceux-ci ne sont pas totalement biodégradables et que leurs propriétés ne permettent pas de les utiliser pour autre chose que l’alimentation. D’où leur idée de créer un nouveau bioplastique à base... de carapaces de crevettes. Celles-ci sont constituées de chitosane, une forme de chitine très répandue dans la nature : elle serait d’ailleurs la seconde substance organique la plus abondante sur Terre. Que les allergiques aux crustacés se rassurent : la chitosane ne contient aucun allergène et ne présente donc aucun danger.

Engrais en prime !

La nouvelle matière, baptisée  » schrilk « , posséderait les mêmes caractéristiques utiles que le plastique issu du pétrole. Transparente ou opaque, malléable ou rigide, elle pourrait donc être utilisée pour créer des gobelets ou barquettes alimentaires, mais aussi des sacs poubelle, des coques de GSM ou des bidons de lessive. Après son utilisation, le schrilk ne mettrait que quelques semaines à être dégradé dans la nature, libérant par la même occasion des nutriments favorables aux plantes. Enfin, last but not least, la matière première serait inépuisable, puisqu’à eux seuls, les crustacés microscopiques présents dans le plancton produisent chaque année des milliards de tonnes de chitosane.

Plusieurs industriels se sont déjà montrés intéressés par ce matériaux potentiellement révolutionnaire. Il faudra toutefois encore attendre quelques années avant qu’une utilisation industrielle à grande échelle soit envisageable. En attendant de voir débarquer les bouteilles en carapace de crevette dans nos rayons, n’oubliez pas de trier vos déchets !

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