Anne Vanderdonckt

30 ans plus tard, Isabella est de retour

Anne Vanderdonckt
Anne Vanderdonckt Directrice de la rédaction

1988. Les libraires belges voient débarquer sur leurs présentoirs un véritable ovni. Un magazine qui affiche en couverture deux quinquas, alors que la tendance est au jeunisme.

A l’époque, pas d’élégants mannequins à la chevelure argentée pour vanter des shampooings ou des vêtements de luxe. Pas d’actrices aux fines pattes d’oie pour incarner les séductrices. Une Monica Bellucci pour jouer les James Bond  » women  » à 51 ans, comme dans Spectre (2015) eut été impensable. Et souvenez-vous, en 1995, on en a assez parlé à l’époque, l’actrice et mannequin Isabella Rossellini est jugée trop âgée pour personnifier encore la marque de cosmétiques qu’elle représente. Coup de théâtre : vingt ans plus tard, la même marque la réengage. A 65 ans, la belle Isabella rayonne sur papier glacé. S’il ne fallait qu’un exemple pour illustrer trente ans d’évolution positive de l’image et du pouvoir des 50+...

Notez que ce matin-même, à la radio, au printemps 2018, j’ai encore entendu  » les personnes âgées  » pour qualifier les travailleurs de 50 ans. Et puis, il y a eu cette petite phrase de Karl Lagerfeld, 84 ans – que personne n’a relevée sinon pour pointer la langue de vipère du couturier – au décès de son collègue franco-tunisien :  » Azzédine Alaïa ne faisait plus que des ballerines pour fashion victimes ménopausées... « 

La ménopause, ce marqueur de l’âge, toujours brandie comme un épouvantail en 2018, même si de plus en plus de voix s’élèvent pour clamer qu’il s’agit d’un moment de vie qui peut aboutir à un fantastique renouveau. Le plus choquant peut-être, c’est que, dans ce monde où tout le monde s’indigne de tout et du contraire, personne n’a bronché. Twitter est resté de marbre. L’oiseau bleu est resté le bec cloué. Aujourd’hui, on ne peut plus reprocher à une personne d’être trop grosse, trop maigre ou trop boutonneuse, et c’est très bien. En revanche, on peut lui lancer qu’elle est trop vieille, c’est permis. Il y a là encore un tout un chemin à accomplir.

Mais revenons donc en 1988, à nos deux radieux quinquas en couverture. Car oui, ce mensuel né il y a trente ans est dédié aux femmes et aux hommes de 50 ans et plus. Ce n’est pas un magazine qui parle d’eux. Mais un magazine pour eux, qui parle de ce qui les intéresse, les préoccupe, les inspire ou les amuse. Qui traite l’information avec sérieux, mais toujours avec un sourire et un regard positif. Axé sur les solutions. Un magazine qui, sans être un ghetto et en s’inscrivant dans toutes les évolutions de la société, répond aux questions très particulières des 50+ ne trouvant de réponses nulle part ailleurs. Ce magazine vous le connaissez bien, c’est ce Plus Magazine que vous tenez en mains.

Je profite de l’occasion pour vous remercier d’être aussi nombreux à nous lire, sur papier ou sur notre site web. Et surtout de nous faire parvenir vos avis, idées, réactions, témoignages, indignations. Et vos compliments aussi, tellement chaleureux. Au fil des années, j’en suis de plus en plus persuadée : un bon journal ne peut se faire qu’avec de bons lecteurs ! Merci à vous !

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