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Vaincre sa peur de l’eau

Pour certains, approcher une piscine ou tremper un orteil dans la mer relève de l’impossible. Pas de panique ! Il existe des solutions pour vaincre rapidement l’aquaphobie, à tout âge, tout en douceur...

Le plaisir que beaucoup éprouvent à se rafraîchir dans l’eau évoque un cauchemar pour d’autres. Difficile, par exemple, de surveiller des enfants en bord de piscine ou de mer lorsqu’on en a soi-même une peur bleue. Cette crainte peut être liée à l’angoisse de couler, d’étouffer, de l’inconnu, ou encore de se faire aspirer par le fond... L’origine probable de cette phobie ?  » Une situation vécue ou une influence extérieure « , explique Marie-Christine Parret, psychothérapeute, qui reçoit surtout des adultes de plus de 40 ans pour ce type de trauma.

Une situation vécue

 » L’aquaphobie peut remonter à l’apprentissage de la natation. Un de mes patients d’une quarantaine d’années a été traumatisé par son maître- nageur qui lui a tenu la tête sous l’eau pour lui montrer  » que ce n’était pas si terrible que ça !  » Certaines personnes n’osent même pas mettre la tête sous la douche pour se laver. C’est notamment le cas d’une femme dont le frère et le cousin s’amusaient à lui mettre la tête sous l’eau lorsqu’elle était jeune. De ces situations peuvent naître la peur de mourir, du ridicule, la honte de ne pas savoir nager. Les enfants ne se rendent pas compte des effets dévastateurs et durables que peuvent engendrer certains jeux... Le fait d’avoir été témoin d’un naufrage ou d’une noyade ou d’y avoir échappé, d’être poussé à l’eau, peut aussi générer un traumatisme. Parfois, l’aquaphobie est liée à un souvenir de la vie intra-utérine ou à une naissance difficile, comme, par exemple, le cordon autour du cou et la sensation d’étouffer. « 

Une influence extérieure

Un cas d’aquaphobie dans la famille peut se transmettre inconsciemment...  » Si une mère a peur de l’eau, elle risque de poser des limites et d’induire sa crainte de l’eau chez l’enfant. Par ailleurs, la presse, qui relaye des naufrages ou noyades, peut également susciter un blocage par rapport à l’eau. De même que le cinéma avec la projection de films comme Les dents de la mer et Titanic... Le chantage et la manipulation interviennent aussi dans l’aquaphobie. Ils se manifestent par des phrases du style :  » Si tu apprends à nager, tu auras un cadeau  » ou  » Regarde ta s£ur, elle sait nager, elle ! « . Selon sa sensibilité, l’enfant peut souffrir et se sentir honteux. « 

Retrouver le plaisir de l’eau

L’objectif d’une thérapie est d’aider l’aquaphobe à retrouver le plaisir de se laisser envelopper par la douceur de l’eau, de pouvoir s’y relaxer.

 » Nous venons de l’eau, c’est notre élément originel, précise Marie-Christine Parret. Quand on est aquaphobe, il se peut qu’une partie de notre vie soit en déséquilibre. Lorsque les comportements d’évitement de cet élément ne suffisent plus et que la vie quotidienne en pâtit, il est nécessaire de se tourner vers un thérapeute. Son rôle consiste d’abord à aider la personne à accueillir sa peur et à ressentir ses propres limites. L’idée étant que, lors de l’événement micro ou macro-traumatique, l’information s’est trouvée stockée de façon dysfonctionnelle et nécessite donc un retraitement pour pouvoir être intégrée. « 

Une thérapie brève

Basée sur la stimulation bilatérale oculaire, tactile ou auditive, l’EMDR est une approche thérapeutique très efficace pour la crainte de l’eau. » Elle permet de faire remonter l’émotion d’une expérience traumatisante avec une acceptation consciente du vécu émotionnel et corporel du trauma, ce qui vise à dissoudre les émotions bloquées, explique la psychothérapeute. L’aquaphobie peut alors être traitée rapidement, suivant la situation. Si nécessaire, un accompagnement en piscine complète le traitement en cabinet en vue de s’assurer que la personne ait retrouvé sa pleine confiance en l’eau et qu’elle ose s’y immerger sereinement. « 

Stages pour apprivoiser son corps dans l’eau

Il existe différents stages pour se libérer de l’aquaphobie. Ils se pratiquent, par exemple, à Verviers, dans une piscine privée, chauffée à 32°C.

 » D’abord, je m’entretiens avec le participant au bord de la piscine pour savoir d’où vient cette peur, puis je l’aide à apprivoiser son corps dans l’eau, explique Christianne Istace-Mélot, formée en eutonie appliquée dans l’eau. La méthode consiste à sentir comment le corps se comporte dans l’eau. On s’attarde sur les craintes principales : la flottaison, la respiration et le redressement. On termine la séance par la propulsion, c’est-à-dire la progression dans l’eau. « 

D’après Christianne Istace-Mélot, il est possible de se libérer de l’aquaphobie en une séance ou un stage. Les personnes qu’elle encadre pour vaincre la crainte de l’eau sont majoritairement âgées de 50-60 ans.  » Elles viennent entre autres pour pouvoir s’occuper de leurs enfants ou petits-enfants ou pour soulager leurs maux de dos.  » Infos : www.easystress.be

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