Une goutte de sang comme carte d’identité de votre santé

Une seule goutte de sang serait désormais capable de révéler tous les virus qui vous ont infecté tout au long de votre vie. Ce tout nouveau test sanguin, dénommé VirScan, a été mis au point par l’Institut américain Howard Hugues et devrait bientôt être commercialisé.

Alors que les tests actuels n’identifient qu’un seul virus à la fois, VirScan peut détecter dans le sang un millier de souches différentes appartenant à 206 espèces de virus. Ce test d’un nouveau genre pourra être effectué pour 25 dollars (près de 23 euros) par échantillon de sang.

Comment fonctionne-t-il ?

VirScan fonctionne grâce à des virus qui ont été modifiés et qui présentent en surface des fragments de protéines typiques des 206 virus sélectionnés. Dès que le sang entre en contact avec ces virus modifiés, les anticorps (molécules produites lorsque le corps est attaqué par un virus et qui sont spécifiques au micro-organisme mis en cause) présents vont réagir en fonction des protéines et signifier que tel ou tel virus a déjà infecté le patient. Il faut savoir que le système immunitaire continue à produire, des années durant, des anticorps pour se défendre contre un virus rencontré une fois, même après la fin de l’infection de l’organisme.

Tests concluants

Au total, les scientifiques ont synthétisé plus de 93.000 morceaux d’ADN codant différents segments des protéines virales. Ils les ont ensuite insérés dans des virus qui n’infectent que les bactéries (bactériophages). Ils ont testé leur méthode pour analyser des échantillons de sang de malades infectés par le virus du sida ou celui de l’hépatite C. « Cela a vraiment bien marché, avec une sensibilité à chaque signature virale dans le sang de 95 à 100 % et sans aucun faux-positif », a expliqué Stephen Elledge,qui a dirigé le projet au Brigham and Women’s Hospital à Boston.

En étudiant les anticorps et en les comparant à une base de données, il est ainsi possible de fournir un historique complet de toutes les infections virales auxquelles le système immunitaire a été confronté. « Normalement, quand un médecin veut savoir si une personne a été infectée par un virus, il doit deviner de quel virus il s’agit et chercher ensuite de façon spécifique ce virus », selon le spécialiste. Le nouveau test est donc également en mesure de détecter un virus passé inaperçu en raison de l’absence de symptômes.

Près de 600 personnes testées

Les chercheurs ont procédé à une phase de tests menée sur 569 personnes résidant dans quatre pays différents. Les résultats, publiés dans la revue Science, ont montré que celles habitant en Thaïlande, en Afrique du Sud et au Pérou possédaient davantage d’anticorps contre une variété plus importante de virus que les Américains. Il apparaît également que les sujets sont, en moyenne, infectés par dix espèces de virus, les plus fréquents étant les herpèsvirus responsables de boutons de fièvre, les entérovirus à l’origine de maladies digestives et les rhinovirus, principale cause du rhume.

Nouvelles pistes pour le diabète ?

L’intérêt du VirScan est qu’il pourrait être utilisé pour apporter de nouvelles pistes afin de repérer les virus jouant un rôle dans l’aggravation des symptômes de certains troubles ou maladies, telles que le diabète. Il pourrait également permettre aux scientifiques d’étudier comment certaines infections passées peuvent influer sur les maladies futures. VirScan pourrait ainsi être le point de départ de nouveaux traitements personnalisés s’adaptant à l’historique viral de chacun. Toutefois, les scientifiques doivent encore peaufiner le test car certains anticorps sont capables de disparaître assez rapidement et risquent de ne pas être pris en compte dans le diagnostic final.

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