Un bracelet capable de détecter les premiers signes de dépression

Dans la famille des bracelets connectés, je demande l’anti-déprime. Petit nouveau sur le marché 2.0, ce bracelet est censé donner l’alerte dès les premiers signes de dépression. Nouveau gadget ou réel soutien pour les malades ?

Même si elle n’a pas encore été testée sur des patients, cette invention est le produit de la start-up française Myndblue qui voit en son bracelet un espoir pour les personnes dépressives. En Belgique, elles représenteraient 20% de la population. La dépression est une maladie mal repérée, souvent tardivement.  » Ce bracelet vise à donner l’alerte quand la santé psychique flanche « , explique Philippe Nuss, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, qui va tester, dès ce mois de février, le nouvel outil auprès d’une trentaine de patients en rémission.

Des données et un algorithme

Le bracelet, que l’on peut porter sous la douche, est muni de capteurs qui enregistrent différentes données physiologiques et comportementales : temps de sommeil, rythme cardiaque, tension artérielle, température corporelle, acidité de la peau, lumière perçue. Ces informations doivent ensuite être analysées et interprétées selon un algorithme mis au point par Denis Fompeyrine et Pierre Bassaler-Merpillat, les deux Français à l’origine du projet. Le premier est docteur en psychologie clinique et le second ingénieur. En cas d’anomalie, le médecin se demandera si son patient souffre d’un réel épisode dépressif ou d’un coup de blues passager.  » Ce bracelet nous aidera à faire le tri. Et si c’est alarmant, cela permettra une meilleure prise en charge, assure Philippe Nuss. Cela peut aussi déculpabiliser le patient, car la dépression, ce n’est pas que dans la tête, elle engendre de vraies douleurs physiques. Aujourd’hui, on sait que ce n’est pas qu’une simple histoire de neurotransmetteurs qui fonctionnent mal, de signaux chimiques perturbés. En fait, plusieurs zones du cerveau sont concernées et il y a une anomalie de distribution de l’information entre elles. Ce bracelet permet de déterminer à quel type de dépression on se trouve confronté « , précise-t-il.

Cinq ans de souffrance

Si la dépression est diagnostiquée plus tôt, des méthodes plus douces qu’un traitement médicamenteux pourront être entreprises, comme l’exercice physique, la méditation, l’exposition au soleil.  » Les premiers soins sont en moyenne apportés cinq ans après les premiers signes. Ce sont cinq années de perdues et cinq années de souffrances souvent très lourdes à porter. Notre bracelet répond à un besoin médical « , assure Denis Fompeyrine. Avec son confrère, il avance que leur produit est prometteur, mais il faudra encore attendre deux ans avant qu’il ne se retrouve véritablement sur le marché.

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