Ringard, le tricot ? Non, tout un art ... de vie!

Le soir venu, je m’abandonne lentement au rythme régulier du cliquetis des aiguilles. Et plus la laine file entre mes doigts, plus mon esprit se vide des tracas du quotidien. Comme pour beaucoup d’adeptes, le tricot est devenu une nouvelle forme de yoga !

Pourquoi une activité qui nous fait du bien doit-elle être qualifiée de ringarde ? Les mailles à l’endroit, à l’envers, le jersey et les torsades n’appartiennent plus au temps de nos grands-mères. Des cafés tricots fleurissent au coin des rues (comme celui-ci) et même les très jeunes apprécient la rigueur du geste et la beauté du résultat.

De l’arrêt du tabac au traitement des insomnies

Quand on sait qu’aux Etats-Unis le corps médical prescrit des séances de tricot comme anti-stress, on comprend mieux pourquoi ce passe-temps est si prisé. Certains médecins le prescrivent aux patients qui subissent des traitements lourds et douloureux, pour soulager des douleurs chroniques, réduire l’hypertension ou encore combattre les insomnies. D’autres encore le considèrent comme l’un des dix meilleurs moyens pour arrêter de fumer.

Apaisement et mémoire

Les mouvements répétés des aiguilles activent les mêmes zones du cerveau que la pratique du yoga : la répétition continue des gestes a pour effet d’apaiser notre corps, de se relaxer et de ressentir un certain calme. Tricoter semble également diminuer le taux de cortisol, l’hormone du stress en faveur des molécules du bien-être, la dopamine et la sérotonine. Serait-ce une solution pour soulager la dépression ? En 2013, sur 3.545 tricoteurs interrogés par la physiothérapeute britannique Betsan Corhill, 81% ont affirmé se sentir plus heureux après avoir tricoté et voient dans cette activité manuelle  » une source de relaxation, de créativité et de soulagement du stress « . Une autre étude menée à la Mayo Clinic, aux Etats-Unis, a démontré que ce genre de pratique permettait de réduire la perte de mémoire : les risques de détérioration cognitive diminueraient de 30 à 50%. Dans le même ordre d’idées, le tricot aurait aussi un effet bénéfique sur des pathologies telles que la démence et la maladie d’Alzheimer. En tricotant, certaines parties du cerveau sont mises à contribution, stimulant de la sorte les connexions neuronales qui permettent de travailler vite et bien.

Estime de soi

Alton Barron, un chirurgien orthopédique américain avance pour sa part que tricoter empêche l’apparition de l’arthrite. Les articulations des doigts bougeant sans arrêt, le liquide synovial, qui entoure les articulations, assure pleinement sa fonction de lubrification, gardant les articulations correctement hydratées. Enfin, le tricot engendre un énième bienfait, et non des moindres : l’estime de soi. A l’ère du consommable et du jetable, quoi de plus valorisant que de passer du temps à la confection de chandails et autres tricots ? Fierté, sentiment de satisfaction et d’accomplissement sont autant d’émotions ressenties grâce à ces gestes séculaires !

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