Rajeunissez votre sourire: facettes ou blanchiment?

Sans forcément viser le sourire ultra-brite, nous avons tous envie de dents nettes et blanches. Les facettes offrent-elles une solution valable ? Ou vaut-il mieux opter pour un blanchiment de l’émail, si on a les dents colorées, abîmées ou irrégulières ?

Au fil des ans, les dents subissent une lente érosion qui se manifeste de diverses façons. Par la couleur, notamment. Tout comme la teinte de la peau ou celle des cheveux, le degré de blancheur des dents est déterminé génétiquement. Leur blancheur intrinsèque évolue avec l’âge mais pas uniquement. Les dents sont exposées à des facteurs externes qui jouent, eux aussi, un rôle déterminant : la cigarette, les colorants alimentaires, certains médicaments...  » La plupart des dents endommagées peuvent être rectifiées de manière esthétique mais le résultat – plus ou moins réussi – dépend de la technique choisie. Il s’agit d’une décision très personnelle qui dépend du type de problème, ainsi que des habitudes et des préférences du patient. Il faut savoir qu’on ne peut faire subir un traitement esthétique qu’à des dents en parfaite santé « , détaille le Pr Roeland De Moor, spécialiste en dentisterie restauratrice.

La pose de facettes compte au nombre des techniques esthétiques envisageables. Il s’agit d’une très fine couche protectrice (maximum 0,5 mm) qu’on applique sur la face avant des dents à l’aide d’une colle spéciale.  » Les facettes agressent moins les dents que les couronnes, parce que le dentiste se contente de limer légèrement la surface des dents avant de les coller, précise le Dr De Moor. Le dentiste peut confectionner les facettes directement dans la bouche. Cette sorte d’amalgame blanc réalisé à base de résine (un composite) permet toutes les gradations de couleur et de forme pour une rectification sur mesure du sourire. Les dentistes les plus chevronnés sont capables de réaliser de très belles facettes en résine (quasi comparables à celles en porcelaine). Depuis quelques années, si la qualité du matériau s’est fortement améliorée, la résine reste plus vulnérable à l’usure. Les facettes en résine finissent par se colorer légèrement mais ont l’air, de ce fait, plus naturelles à côté des autres dents. Elles sont aussi assez faciles à retoucher, par exemple si un morceau se casse. « 

Les facettes en porcelaine, elles, sont fabriquées dans un laboratoire technique spécialisé. Plus coûteuses, elles résistent mieux à la coloration et à l’usure.  » Cela signifie qu’elles ne vont pas progressivement jaunir comme les dents alentour. Au bout de cinq ans, une facette en porcelaine paraîtra toujours plus blanche que les autres dents. Si vous ne devez facetter qu’une dent – colorée ou abîmée – optez pour un blanchiment ou pour une facette en résine. Les facettes en porcelaine sont plus indiquées lorsqu’il s’agit de recouvrir une série de dents. « 

Les rangées de facettes réalisées sur base d’un unique moulage, puis collées aux dents tiennent souvent trop peu compte de la forme spécifique de la mâchoire et de l’arc dentaire – qui varient d’une personne à l’autre. Mieux vaut donc choisir des facettes réalisées sur mesure, dent par dent. Bien placées, les facettes n’ont pas de durée de vie bien déterminée.  » En principe, elles finissent par s’user. Leur durée de vie dépend de ce qu’elles subissent. Les facettes ne réclament aucune routine particulière d’entretien mais on évitera évidemment de croquer des aliments trop durs, comme des noix « , met en garde le Dr De Moor.

– La fluorose dentaire

La fluorose dentaire, qui peut être de plusieurs types, modifie la coloration des dents à la suite d’une consommation excessive de fluor. Le blanchiment a peu d’effet sur les taches étendues. Mieux vaut alors opter pour des facettes.

– Les déformations : dent(s) trop petite(s) ou trop grande(s)

L’important est de respecter les justes proportions et de poser les bons choix. Mieux vaut parfois raccourcir une dent trop longue que d’allonger une dent trop courte.

– Le diastème ou dents du bonheur

Ici encore, le dentiste doit tenir compte des dents voisines. Si la facette doit prendre trop d’espace pour boucher l’écart, le résultat risque d’être asymétrique et d’obliger à multiplier les facettes sur les dents voisines.

– Les dents cassées

S’il s’agit d’un tout petit morceau de dent, un peu d’amalgame blanc peut suffire, sinon la solution passe par une facette.

– Les fortes colorations

La coloration peut être provoquée par différents facteurs, comme un traumatisme qui fait tout à coup jaunir une dent. Grand classique : la dentition jaunâtre ou brunâtre due à la tetracycline, conséquence d’une prise trop fréquente d’antibiotiques au cours de l’enfance, généralement pour soigner des affections ORL. Dans certains cas, le blanchiment des dents offre d’excellents résultats. S’il ne suffit pas ou si vous voulez rectifier la forme de vos dents, songez aux facettes, assorties ou non de blanchiment.

– Les dents mal positionnées

Si vos dents sont vraiment mal alignées, les facettes sont déconseillées, même si on entend parfois promouvoir cette technique pour aligner des dents irrégulières. Sur ce type de dentition, les facettes peuvent provoquer des écarts trop importants. Ainsi, une dent positionnée trop en arrière exige une facette épaissie pour garantir son bon alignement avec les autres dents. Si on essaie d’aligner plusieurs dents mal positionnées avec des facettes prêtes à l’emploi, on court le risque de se retrouver avec la lèvre gonflée ou la bouche trop prononcée.

– Le bruxisme ou grincement des dents

Les facettes sont déconseillées aux personnes qui ont tendance à grincer des dents, à se ronger les ongles ou à serrer souvent les mâchoires. Ces tics exercent une forte pression sur les dents et peuvent même briser l’émail ou le fissurer. Il est très difficile de se défaire de ces mauvaises habitudes (inconscientes) qui risquent fort d’abîmer les facettes. Les personnes qui grincent des dents dans leur sommeil peuvent néanmoins tenter de résoudre le problème en portant une sorte de gouttière qui protège les facettes pendant la nuit.

– Le traitement canalaire et les dents dévitalisées

Si vous avez de nombreux plombages, avez déjà subi un traitement canalaire (endodontie) ou une dévitalisation, mieux vaut éviter les facettes. En effet, celles-ci risquent de se casser plus facilement. C’est d’ailleurs ce qu’on observe dans trois cas sur dix.

 » Quand c’est possible, on opte en premier lieu pour un blanchiment des dents, car ce traitement est moins invasif que la pose de facettes « , explique le Dr De Moor. Pour des raisons de sécurite, une récente directive européenne limite le taux de peroxyde utilisé pour le blanchiment des dents (0,1 à 6 % maximum). Du coup, pour être efficace le traitement doit être prolongé.  » Après quelques tâtonnements, on obtient désormais de très bons résultats avec le blanchiment au laser, et ce sur différentes sortes de taches. Le laser utilise une lumière verte absorbée e.a. par les colorations grisâtres et par les tetracyclines. « 

Dans le cas d’un blanchiment des dents réalisé à domicile sur prescription du dentiste, on met chaque jour un peu de gel dans une gouttière faite sur mesure qu’on fixe ensuite sur les dents. Ce traitement permet d’atténuer la coloration des dents mais par sa plus faible concentration, il doit être poursuivi pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et répété en moyenne une fois par an. Les résultats restent moins intenses qu’avec le blanchiment au laser.

Après un blanchiment, les dents peuvent devenir sensibles. Si vous avez déjà les dents sensibles, traitez d’abord cette hypersensibilité, par exemple à l’aide d’un gel minéralisant.