Peut-on encore consommer un produit alimentaire au-delà de la date limite?

Certains produits alimentaires (y compris les boissons), se conservent jusqu’à une année après leur date limite de consommation, et ce sans aucun danger pour la santé. Tel est le message qu’entend faire passer l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) dans une récente circulaire. Pourquoi ce courrier ? De quels produits s’agit-il ? De quelle date parle-t-on au juste ? Et quelles sont les règles préventives à respecter en la matière ?

Non au gaspi !

La circulaire de l’AFSCA concernant les dates de péremption n’est pas neuve, puisqu’elle date déjà du 23 décembre 2011. La nouvelle circulaire du 2 août 2013 par contre fournit « des lignes directrices en qui concerne l’interprétation des dates de péremption (...) spécifiquement destinées aux banques alimentaires et aux associations caritatives. Cette initiative cadre dans une politique sociale et durable en matière de sécurité alimentaire en vue de parvenir à une protection maximale du consommateur et à une réduction du gaspillage alimentaire, » peut-on y lire en substance.

Mais la circulaire a fait énormément parler d’elle dans les médias, parce que ses lignes directrices peuvent bien évidemment être transposées aux citoyens comme vous et moi. On va donc pouvoir cesser de jeter les emballages périmés qui traînaient dans le frigo ou au fond des armoires ? Non, mais on va gaspiller un peu moins de nourriture...

Deux dates limites différentes

Il existe pas mal d’imprécisions sur l’utilisation et la signification des dates de péremption. Il faut tout
d’abord faire une nette distinction entre la date limite de consommation et la date de durabilité
minimale.

  • La date limite de consommation (mention sur l’étiquette: ‘à consommer jusqu’au‘) ne se rapporte qu’à
    la sécurité du produit, elle est indiquée sur des denrées alimentaires périssables. Au-delà de cette
    date, les produits ne peuvent plus être vendus et ne doivent pas non plus être consommés en raison
    des risques potentiels qu’ils impliquent pour la santé du consommateur.
    Les produits présents dans le commerce avec un dépassement de la date limite de consommation
    sont considérés comme nuisibles selon l’AR du 3 janvier 1975.
  • La date de durabilité minimale (mention sur l’étiquette: ‘à consommer de préférence avant le (fin)‘) est
    indiquée sur les produits moins vulnérables microbiologiquement parlant, et qui présenteront donc
    moins rapidement un risque pour la santé du consommateur.
    Jusqu’à cette date, le fabricant garantit un produit sûr et de qualité. Après cette date, cette garantie
    n’est plus présente, mais il n’y a pas de risque pour la santé si l’emballage est intact. Il existe par
    contre un risque que la qualité du produit diminue en fonction du type de denrée et de la période de
    dépassement. Les biscuits peuvent, certes, sécher ou durcir, les céréales du petit déjeuner peuvent ramollir, mais restent parfaitement comestibles. Le fabricant a tout intérêt à ce que ses produits plaisent au consommateur et le fidélisent, c’est pourquoi il inscrit une date de péremption qui fait office de garantie.

Une exception : il arrive que des produits à conserver au frais soient estampillés « à consommer de préférence avant le... », bien qu’il s’agisse d’une denrée périssable. Il va de soi que ces produits doivent toujours être stockés à la juste température (chaîne du froid), chose que le consommateur peut difficilement vérifier. D’où il ressort que cette date limite apparemment plus souple doit bel et bien être considérée comme un « à consommer jusqu’au... ».

« Un vendeur qui décide de laisser en vente des denrées dont la date de péremption est dépassée le fait sous sa propre responsabilité », précise la circulaire de l’AFSCA datée du 23/12/2011. Il ne peut en aucun cas modifier la date inscrite sur le produit ou sur son emballage.

« Il revient également au consommateur d’estimer les risques encourus lorsqu’il consomme un aliment dont la date conseillée de consommation est dépasséee », indique encore la même circulaire.

A quoi faut-il être attentif ?

Les produits pourvus d’un « à consommer de préférence le... » ne doivent pas automatiquement finir à la poubelle une fois l’échéance atteinte. Il faut cependant se poser les questions suivantes :

  • L’emballage est-il intact, n’est-il pas abîmé (ex. déchirure, fissure, conserve bombée, marquée d’un coup ou rouillée, etc.) ?
  • Le produit a-t-il encore un bel aspect (ex. la couleur n’a pas tourné, il n’est pas moisi ou ranci) ?
  • Le produit semble-t-il normal à la vue et à l’odorat ?

Si la réponse à ces trois questions est affirmative, vous pouvez consommer le produit sans aucun risque.

A l’attention des banques alimentaires et des associations caritatives auxquelles était destinée la récente circulaire, l’AFSCA a dressé la liste des lignes directrices à prendre en compte pour la consommation des denrées une fois la date de péremption dépassée, ainsi que les éléments permettant de détecter les produits (classés en quatre catégories) devenus impropres à la consommation. Vous trouverez cette liste en annexe.

dateperemption.pdf

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