Nous ne sommes pas tous égaux face aux moustiques !

Mais pourquoi c’est toujours moi que le moustique choisit ? Telle la complainte des êtres alanguis, l’interrogation revient inlassablement en même temps que la saison des moustiques, entre mai et septembre. Est-ce une question d’odeur, de température, de grain de peau ? Une étude nous éclaire.

Une chose est certaine: la responsable de ces multiples piqûres, c’est la femelle. Car madame a besoin de sang pour se gorger de protéines avant la ponte. Autre certitude, selon une nouvelle étude anglo-saxonne, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One, si on se fait piquer et pas notre voisin, c’est à cause de notre ADN. Une affaire de génétique en somme, qui montre une prédétermination à se faire dévorer par ces insectes. Ainsi, les composés chimiques volatils émis par le corps humain, tels que l’odeur, seraient à l’origine de l’attirance des moustiques femelles pour certaines personnes.

Moustiques-tigre

L’étude a été menée au sein de la London School of Hygiene and Tropical Medicine en Angleterre. Les scientifiques ont réalisé leur expérience auprès de 74 jumeaux (36 monozygotes, les vrais jumeaux, et 38 dizygotes). Ils se sont servis de moustiques-tigre femelles de l’espèce Stegomyia aegypti qu’ils ont placées en présence des odeurs corporelles de 18 paires de jumeaux partageant exactement le même patrimoine génétique, baptisé groupe A et 19 paires n’en partageant qu’une partie, appelé groupe B. Pour suivre le choix des 20 moustiques, les chercheurs ont utilisé un olfactomètre en forme de Y, soit un tube avec une entrée commune puis une bifurcation vers deux sources d’odeurs différentes. Cet appareil était relié aux mains des participants et les moustiques n’avaient plus qu’à choisir la voie odorante qu’ils préféraient.

Patrimoine génétique

Lors de chaque test, les scientifiques ont permis aux moustiques de choisir entre la main d’un individu du groupe A et la main d’un individu du groupe B (faux jumeaux), ou entre la main d’un individu du groupe A ou B et pas de main (air pur), ou encore entre deux sources d’air pur. Selon les statistiques, l’attraction exercée par les odeurs des vrais jumeaux était semblable – puisqu’ils partagent le même patrimoine génétique – alors qu’elle ne l’était pas pour les faux jumeaux. Et donc l’odeur dégagée par le corps est un facteur prépondérant dans le choix des moustiques et ceux-ci réagissent statistiquement de la même manière aux odeurs d’individus ayant le même patrimoine génétique.

Traitements défensifs

Cette découverte semble importante car elle permettrait d’explorer de nouveaux traitements de défense contre les moustiques porteurs de maladies graves, comme la dengue, le chikungunya ou la malaria, soulignent les scientifiques.

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