Maladie de Parkinson : les nouveaux espoirs

Quelles avancées peut-on attendre dans un avenir proche ?

Contenu :

Le traitement à base de dopamine
La stimulation électrique
Les fausses pistes
Les voies prometteuses

 » Comme on ne connaît pas les causes de la maladie de Parkinson, les traitements actuels visent à minimiser ses principaux symptômes : tremblements, lenteur et rigidité, explique le Dr Gaëtan Garraux, neurologue et chercheur FNRS au Centre de recherche du Cyclotron de l’Université de Liège. « 

Mais les chercheurs continuent à plancher sur de nouveaux traitements.

Le traitement à base de dopamine

La maladie étant caractérisée par une carence en dopamine dans le cerveau, l’une des approches consiste à la suppléer.

Le traitement le plus courant est un traitement médicamenteux, L-dopa, par voie orale.

La pompe à dopamine

Depuis 2007, un nouveau mode d’administration de la L-dopa est en Belgique : l’infusion directe dans l’intestin, réservée aux malades à un stade avancé.  » Cela nécessite de réaliser une gastrostomie avec un tube qui se termine dans le duodénum. Le patient porte une pompe qui infuse à débit constant le médicament à base de dopamine. « 

Un plus pour le patient ?  » L’avantage est de ne plus prendre les pilules par la bouche. De plus, la pompe a une infusion constante et permet d’obtenir ainsi un état clinique plus stable.  » Qui peut bénéficier de la pompe ?  » Un nombre restreint de patients. Les critères de sélection sont assez stricts. De plus, ce traitement est onéreux : de 700 euro/semaine. « 

Très bientôt : le patch

Un patch (timbre transdermique) remplace certains médicaments.  » Mais il ne remplace pas la L-dopa « . L’idée est toujours de simplifier le mode d’administration de la dopamine. Le patient renouvellera le patch sur son bras toutes les 24 heures. Son principe actif, la rotigotine, est délivré en continu.

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La stimulation électrique

Le principe ? Envoyer du courant électrique dans le cerveau.  » Tout d’abord, on implante les électrodes 10 à 12 cm sous la surface du crâne. Cela se fait sous anesthésie locale, car le patient doit rester conscient pour évaluer la présence d’effets bénéfiques et d’effets secondaires. Quelques jours plus tard, une seconde opération implantee un boîtier de pacemaker sous la poitrine ; il enverra le courant électrique dans les électrodes, 24h/24. « 

Cette opération reste délicate et les critères pour en bénéficier, stricts : 5 à 10 % des patients pourraient en bénéficier.  » Les patients trop âgés (en général au-delà de 70 ans), ou ceux qui refusent l’opération, se verront proposer la pompe à dopamine. « 

Avantages ? Selon diverses études, la mobilité et le confort de vie des patients est améliorée, le temps passé en période de bien-être augmente. « Les patients continuent à prendre des médicaments par la bouche, mais les doses sont réduites de moitié en moyenne. « 

Cette technique est-elle perfectible ?  » Ls problèmes d’équilibre et de chute ne sont pas améliorés par l’opération. Parmi les développements actuels, on essaie de trouver d’autres cibles dans le cerveau afin d’améliorer ce symptôme. « 

Des études sont en cours pour stimuler une région du cerveau plus profondément située au niveau du tronc cérébral.  » Il faudra attendre quelques temps pour juger l’efficacité et les effets secondaires de l’opération. « 

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Les fausses pistes

Au cours de leurs travaux, certains chercheurs se retrouvent à un moment donné face à un mur.

Cellules embryonnaires

La recherche sur les greffes de cellules embryonnaires humaines a débuté dans les années 80.  » L’idée était d’y prendre des cellules fabriquant de la dopamine, et de les greffer dans le cerveau. Aujourd’hui, cette technique est momentanément abandonnée, le traitement n’était pas assez efficace chez la plupart des patients « . Sans parler des questions éthiques concernant les embryons humains...

Facteurs de croissance

Une autre technique interrompue injectait dans le cerveau des facteurs de croissance pour freiner la perte de neurones et favoriser l’activité des neurones résiduels.

Parkinson en bref

Cette maladie neurodégénérative qui atteint les patients vers l’âge de 60 ans, se caractérise par une perte de neurones dans une zone précise du cerveau, le Locus niger, zone impliquée dans le contrôle du mouvement. Ces neurones sont responsables de la fabrication d’un neurotransmetteur, la dopamine. Les patients ont donc d’une carence en dopamine.

Principaux symptômes moteurs : tremblement, lenteur des mouvements, rigidit musculaire. Les causes de la maladie sont inconnues. Des facteurs génétiques ou environnementaux interviennent probablement.

En Belgique, près de 30.000 personnes en souffrent. Ce chiffre peut augmenter avec le vieillissement de la population.

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Les voies prometteuses

La recherche réalise aussi de belles avancées, porteuses d’espoir.

Les greffes de cellules souches

 » Il s’agit pour le moment d’études sur des rongeurs. On utilise des cellules souches dont on modifie le destin pour qu’elles deviennent des cellules productrices de dopamine, explique le Dr Garraux. Ensuite, il faut qu’elles s’intègrent dans les circuits attendus. Malgré les difficultés, c’est une voie pleine d’espoirs. « 

La thérapie génique

 » Une des approches en cours d’évaluation consiste à administrer, dans une région du cerveau, un virus dont on a modifié le génome pour qu’il fabrique des substances utiles au patient parkinsonien.

Les chercheurs ont constaté une amélioration de la mobilité du corps du côté opposé à l’intervention. Dans le cerveau, les voies sont croisées : le côté gauche contrôle le côté droit du corps, et vice-versa. Ils vont maintenant passer à une étude de Phase II. Il faudra du temps pour juger de l’efficacité du traitement. « 

Ralentir la dégénérescence ?

Peut-on imaginer aussi de ralentir, voire stopper, la perte de neurones caractérisant la maladie ?  » C’est une grande voie de recherche ! Toute la difficulté est de détecter la maladie à un stade très précoce : au moment où les symptômes apparaissent, au moins 50 % des neurones du Locus niger ont disparu. « 

 » De plus, il n’y a probablement pas une mais plusieurs maladies de Parkinson. A l’avenir, il faudra trouver des traitements davantage ciblés sur certains sous-groupes de patients. Cela nécessite qu’on définisse mieux les causes de la maladie et les mécanismes qui conduisent à la perte de neurones. »

Et le sport ?

Le sport protégerait-il de la maladie de Parkinson ? Des études rétrospectives l’avaient déjà suggéré. Aujourd’hui, des études prospectives abondent en ce sens : une activité physique régulière pourrait avoir un effet neuroprotecteur.

Sports indiqués : natation, tennis, vélo.

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