Mais à quoi sert donc la salive ?

Discrète, la salive n’en travaille pas moins jour et nuit, s’adaptant à nos activités, de la digestion au sommeil. Mais à quoi sert-elle au juste ?

La salive n’est pas seulement liée à l’alimentation : elle a d’autres fonctions.

Trois sources différentes

La salive est produite par trois sortes de glandes salivaires : les parotides (sous les oreilles, vers l’avant), les sous-maxillaires (sous la mandibule), et les accessoires (sous la langue).

La salive se compose d’eau, de mucus, d’enzymes digestives, d’ions. Les trois sources de production donnent des salives différentes.  » La salive des glandes parotides est la plus liquide, elle contient plus d’eau, explique le Pr Pierre Damseaux, stomatologue au CHU Brugmann, à Bruxelles. C’est elle qui augmente le plus lorsqu’elle est stimulée (par un repas, ou l’idée d’un repas). La salive des glandes sous-maxillaires est plus visqueuse, et celle des glandes accessoires encore plus visqueuse ; la proportion de mucus y est plus importante « .

La production de salive diminue la nuit.  » On fabrique un minimum d’un demi-litre de salive par jour, précise le Pr Damseaux. La quantité maximale irait de 1,5 litre à 3 litres par jour « .

Les différents rôles

Mâcher lentement pour bien imprégner les aliments de salive et favoriser la digestion est judicieux, mais la salive a d’autres services à nous rendre.

Nettoyage

Elle assure l’auto nettoyage de la cavité buccale.  » D’abord par simple mécanisme de lavage, tel un courant d’eau qui emporte bactéries, morceaux d’aliments, etc. Ensuite, la salive contient des facteurs antibactériens. Si sa production diminue, les bactéries s’en donnent à coeur joie... Ceux qui souffrent d’une production insuffisante ont plus de caries dentaires. La salive nous protège donc des caries et d’autres infections pathogènes ».

Lubrification

La salive facilite les mouvements buccaux.  » Comme l’huile d’un moteur, elle est le lubrifiant des muqueuses buccales. Les gens qui ont la bouche sèche se plaignent de douleurs, car leurs muqueuses frottent les unes contre les autres ». La lubrification facilite aussi l’élocution : dur de parler avec une bouche sèche !

Digestion

Grâce aux enzymes, les amylases, qu’elle contient, la salive participe à la digestion.  » Mais les amylases sont sensibles à la chaleur ! Si on mange très chaud, au-dessus de 40°, l’amylase salivaire sera inactive. Ça n’a pas de conséquence sur la digestion, car l’amylase est aussi dans le pancréas. On a ainsi une  » autre chance  » d’obtenir cet effet « .

La bouche sèche

 » La sensation de bouche sèche, l’ hyposialie, est le problème le plus fréquent. La principale cause est la prise de médicaments.  »

Un effet secondaire courant

Certains médicaments (somnifères, tranquillisants, anxiolytiques, antidépresseurs, anti-diarrhéiques,...) diminuent la production de salive. « Il faut savoir que les glandes salivaires non stimulées s’atrophient : si vous prenez des somnifères longtemps et que vous arrêtez, les glandes salivaires ne fabriqueront plus de la salive en quantité normale « .

Les conséquences de ce manque de salive sont multiples : bouche sèche, augmentation du nombre de caries, apparition de calculs salivaires.  » C’est surtout la teneur en eau qui diminue. La quantité de mucus est constante. La salive plus épaisse augmente la possibilité de calculs. « 

L’hyposialie touche plus les femmes, notamment après la ménopause.  » Le profil-type, c’est une femme ménopausée sous tranquillisants « .

Pas de solution évidente

Traiter l’hyposialie n’est pas simple.  » Si vous prenez des tranquillisants, le sevrage sera difficile. Certains médicaments stimulent les glandes salivaires mais vont aussi stimuler d’autres, avec pour désagréments : transpiration excessive, risque d’acidité, d’ulcère gastriques, etc. Enfin, il y a des substituts salivaires : liquides, en spray, chewing-gums, etc. Mais leur effet est fugace. « 

Une bonne hydratation générale reste essentielle.  » Si vous êtes déshydraté, le corps économise l’eau en restreignant la salive.  » A noter : la sensation de soif diminuant avec les années, il faut boire régulièrement, surtout en période de chaleur.

Un réflexe archaïque

Plus anecdotique, une grande frayeur donne la sensation de bouche sèche.  » C’est une réaction archaïque face au danger : vous êtes en alerte, certaines choses en vous fonctionnent mieux et d’autres se mettent au ralenti, dont la production de salive. « .

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