Laborantin analysant des échantillons de sang © iStock

Les connaissances sur l’hépatite C ne sont pas encore au top

Une meilleure sensibilisation, un dépistage accru et de nouvelles options thérapeutiques devraient permettre de venir à bout de l’hépatite C, une maladie qui tue toujours davantage que le sida. Or, nos connaissances sur cette maladie restent encore approximatives.

Actuellement, l’hépatite C, une maladie du foie causée par le virus VHC, touche quelque 70.000 Belges, mais 42% d’entre eux n’en sont pas conscients, estiment les médecins. Le virus peut en effet rester caché pendant des années avant de se déclarer. Le nombre d’infections par le VHC ne cesse de croître dans notre pays : chaque année, ce sont quelque 2.000 nouveaux cas d’hépatite C chronique qui sont diagnostiqués.

Pas de vaccin ...

A la demande de la société pharmaceutique Bristol-Myers Squibb, le bureau de sondage Ipsos a mené une enquête auprès d’un millier de Belges, âgés de 16 à 70 ans, sur leurs connaissances relatives à l’hépatite C. Ainsi, plus de la moitié des sondés (54%) ignorent comment la maladie se transmet et pensent à tort qu’il existe un vaccin contre ce virus. « Pour nous, médecins, ces résultats sont alarmants. Chacun doit connaître les modes de transmission de l’hépatite C. C’est essentiel pour pouvoir éradiquer le virus, d’autant plus qu’il n’existe aucun vaccin pour le combattre », souligne le Pr Moreno, directeur clinique du Département Hépatologie de l’hôpital Erasme.

Le virus se transmet principalement par le sang. La plupart des Belges sont au courant de ce mode de transmission, mais leurs connaissances se limitent aux transfusions sanguines. Ils ignorent donc qu’il peut également se propager via des aiguilles et seringues usagées. « Outre les seringues et les transfusions, il existe d’autres modes de transmission, beaucoup moins cités par les Belges : les tatouages, l’usage commun de rasoirs, de brosses à dents, de ciseaux à ongles ou de pipes à fumer comme la Shisha, les piercings et même les rapports sexuels. Il est donc important d’éviter tout contact avec les patients porteurs du virus. Il ne faut pas perdre de vue ces situations susceptibles de transmettre le virus », ajoute le Pr Moreno.

... mais de nouveaux traitements

44% des personnes interrogées pensent à tort qu’une infection peut être évitée en se lavant les mains. Un Belge sur dix estime aussi que la consommation de vitamines C protège contre la maladie. Celle-ci n’est pas anodine : dans plus de 80% des cas, elle évolue vers une forme chronique et peut provoquer une inflammation du foie, voire une cirrhose ou un cancer du foie.

Pour diminuer les risques d’infections au VHC, il est essentiel de sensibiliser la population sur les modes de transmission du virus et les moyens de l’éviter. 74% des sondés sont en effet persuadés qu’un vaccin contre l’hépatite C existe. « Malgré tout, grâce aux nouveaux traitements, on peut quand même parler de ‘guérison’. Plus de 90% des patients guérissent en suivant ces thérapies », affirme le Dr Bourgeois, de l’hôpital universitaire de Gand. « Il est intéressant de noter que 74% des Belges interrogés parlent des effets secondaires liés au traitement contre l’hépatite C. C’est effectivement le cas avec les thérapies traditionnelles qui étaient mises en place jusqu’à l’arrivée de nouvelles molécules en janvier 2015. Ces nouveaux traitements sont beaucoup mieux supportés et sont aussi plus efficaces. Leur durée a également été revue à la baisse. C’est important que les patients le sachent car ces trois facteurs permettent une meilleure observance thérapeutique ». Mais même après la guérison, la prudence est de mise pour ne pas contracter à nouveau la maladie.

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