Le peeling : efficace et sans danger ?

Les peelings chimiques ou médicaux existent depuis plusieurs décennies déjà, mais les techniques et produits sur lesquels ils reposent ne cessent de gagner en finesse et en efficacité... Résultat : un véritable coup d’éclat, et de jeune.

Oubliez les yeux, la chevelure ou les mains : ce qui nous donne de l’éclat, c’est avant tout notre peau, et particulièrement celle du visage. Pour avoir l’air (plus) jeune, ce qui est essentiel, c’est que l’épiderme soit ferme, délicatement rosé et exempt d’irrégularités. Le secret ? Ce n’en est pas un : il faut manger sainement et s’hydrater suffisamment. Mais ceci ne suffit évidemment pas toujours... et lorsque la peau a besoin d’un grand entretien, un peeling peut être le bienvenu.  » Cette intervention consiste à appliquer sur l’épiderme un produit plus ou moins puissant qui éliminera ses couches superficielles « , explique le Dr Sandra Swimberghe, dermatologue à la Skin & Laserclinic à Anvers, experte, depuis des années, en peelings et traitements cutanés à visée cosmétique.

Un peeling n’est pas l’autre. On distingue le peeling  » chimique  » et le peeling  » mécanique « . Ce dernier est en réalité un scrub, un gommage que vous pouvez réaliser chez vous. S’il vous débarrasse de quelques cellules mortes, il ne peut pas être comparé à un peeling chimique qui repose, lui, sur un produit qui va vraiment exfolier, en enlevant une couche de peau. « 

Il existe trois grandes catégories de peelings : superficiels, moyens et profonds.  » Ne vous attendez pas à ce qu’ils fassent disparaître vos rides : cela imposerait d’agir à un niveau bien trop profond, dans la zone dite  » à risque « , ce qui n’est évidemment pas à recommander. Les peelings servent avant tout à améliorer la texture de la peau. Par exemple, ils réparent les dégâts causés par le soleil, qui a affiné la peau ou l’a parsemée de taches. En pareil cas, un peeling adapté peut faire des merveilles. « 

Comment les peelings chimiques agissent au niveau de la peau

Le contact de l’acide glycolique ou trichloroacétique va irriter la peau et déclencher ainsi une réaction inflammatoire. C’est celle-ci qui vous permettra, ensuite, de vous défaire de la couche superficielle de l’épiderme.  » Les effets du peeling sont un peu comparables à ceux d’un coup de soleil qui fait peler la peau, explique le Dr Sandra Swimberghe. La technique est semblable à une brûlure contrôlée : en dosant soigneusement l’acide, nous savons exactement jusqu’à quelle profondeur nous allons pénétrer dans l’épiderme. Un peeling léger éliminera une fine couche de peau, sous la forme de pellicules desséchées. Plus l’intervention sera énergique, plus la couche de peau morte éliminée sera importante. « 

1. Le peeling superficiel

A l’heure actuelle, le peeling superficiel est le plus courant et le plus sûr. Aux Etats-Unis, ces interventions très populaires sont parfois appelées  » lunchbreak peels  » ( » peelings de la pause de midi « ), car on en ressort montrable et prêt(e) à retourner travailler.

Ce type de peeling peut être effectué au moyen de différents produits, mais le plus souvent, les dermatologues utilisent l’acide glycolique, un acide de fruit.  » Les acides de fruits, comme l’acide citrique ou l’acide tartrique, tiré du vin, ont été utilisés de longue date pour améliorer l’état de la peau. Ce n’est pas un hasard si Cléopâtre prenait des bains de vin ! Plus tard, les effets cutanés bénéfiques de ces acides ont fait l’objet de recherches scientifiques, qui ont révélé que la plupart d’entre eux possèdent une petite fraction commune : l’acide glycolique, une molécule suffisamment petite pour pénétrer directement dans la peau, ce qui explique qu’elle soit aujourd’hui copiée et utilisée dans les peelings superficiels. Le terme d’acide de fruits a donc beau évoquer de saines habitudes, il n’a plus grand-chose à voir avec les fruits eux-mêmes... « 

Il existe, par ailleurs, différents degrés dans la catégorie des peelings superficiels : la concentration de l’acide glycolique peut en effet varier de faible (15-20 %) à très élevée (70 %).

L’idéal : une cure

S’il a l’avantage d’être doux et respectueux de la peau, un seul peeling superficiel n’aura pas non plus un effet spectaculaire.  » Ces peelings s’inscrivent en réalité dans le cadre d’une cure, où la concentration en acide glycolique est progressivement augmentée au fil des séances successives. La dose dépendra du type de peau : les personnes à la peau épaisse et grasse supporteront mieux des concentrations élevées que celles qui ont l’épiderme plus fin. Les peelings se suivent généralement à raison d’une fois toutes les deux semaines. Chez certains, trois séances suffiront, chez d’autres, il en faudra une dizaine pour observer un résultat probant. « 

Pour quels résultats ?

On peut décider de faire un peeling pour toute une série de raisons. Il peut s’agir de problèmes relativement anodins – teint terne et sans éclat, impuretés, pores dilatés, etc. – que quelques séances permettront déjà d’améliorer. Des peelings réguliers permettent aussi à la peau de mieux retenir l’humidité, et donc d’être mieux hydratée. « 

Les peelings superficiels : pour tout le monde ?

L’intervention peut être réalisée sur quasiment tous les types de peau normales et grasses, sauf, par exemple, les peaux couperosées et très fines, qui n’en retireront que peu de bénéfices et risquent de n’en être que plus rouges. Les peelings concernent surtout la peau du visage, parfois aussi celle du cou, des mains, du décolleté ou du dos. Partez du principe que plus vous vous éloignez du visage, plus il faudra faire attention aux plaies, qui guériront moins vite. « 

COMBIEN ÇA COÛTE ? Un peeling superficiel coûte entre 50 et 80 euro par séance

2. Le peeling moyen

Ce type de peeling, plus énergique, est utilisé notamment dans le cadre des traitements anti-âge.  » Ici aussi, il existe plusieurs degrés ; les plus légers sont très proches des peelings superficiels les plus intensifs « , précise le Dr Swimberghe.

Le produit de base utilisé, l’acide trichloroacétique (TCA), est néanmoins plus puissant. Il peut lui aussi être appliqué à différentes concentrations.

 » Ces peelings comportent également peu de risques, à condition d’être réalisés dans les règles de l’art et moyennant une bonne sélection préalable des patients. Légalement, ils doivent être pratiqués par un médecin. Dans la mesure où ils agissent sur les couches plus profondes du derme, ils sont en effet considérés comme des actes médicaux.  » Pourtant, ils sont parfois pratiqués dans les salons de beauté.  » Il est vrai que la technique elle-même n’est pas très complexe... mais il n’en va pas de même de la sélection des patients. « 

Pour qui ?

Les troubles de la pigmentation et la peau des fumeurs, vieillie et ridée avant l’âge, sont deux indications classiques des peelings moyens.  » Ceux-ci s’attaquent plus ou moins aux mêmes problèmes que leurs équivalents plus légers, mais leur action est plus musclée.

Ils sont aussi plus efficaces en cas de dégâts solaires importants. Chez une femme de 60 ans au visage marqué par le soleil, un gommage superficiel ne servira pas à grand-chose. Elle aura davantage intérêt à avoir recours à un peeling moyen... A condition, bien entendu, que son type de peau supporte ce genre de traitement. « 

Les candidats à ce genre d’intervention sont sensiblement moins nombreux que pour les peelings superficiels et un certain nombre de cas devront être exclus d’office.  » Le peeling moyen est à proscrire chez les personnes qui viennent de rentrer de vacances bien bronzées. Elles devront absolument attendre que leur peau ait retrouvé son teint normal avant d’entreprendre le traitement.  » Il ne convient pas non plus aux peaux sensibles ou fines, ni aux personnes sujettes à la couperose ou au lentigo, ces taches brunes qui sont d’ailleurs justement la principale complication du traitement par TCA.

Un effet coup de soleil

Ce type de peeling ne peut pas être répété trop souvent et se fera de préférence en automne ou en hiver.  » Après le peeling, la personne devra éviter le soleil durant au moins quelques mois, faute de quoi elle risque de voir apparaître des taches de pigmentation plus ou moins importantes selon la sensibilité de sa peau.

Il faut également savoir qu’on n’est pas vraiment montrable pendant quelques jours. La plupart des gens en tiennent compte et en profitent pour prendre congé. Un peeling de ce type a en effet l’aspect d’un méchant coup de soleil : très rouge, la peau pèle lentement, parfois par grandes plaques. Elle reste toutefois exempte de lésions et une fois rétablie, elle semblera plus fraîche et plus égale, mieux irriguée, plus rosée. « 

La plupart des gens ne s’y soumettent pas plus d’une fois ou deux par hiver, car un excès de peelings moyens peut provoquer une hypersensibilité cutanée.

COMBIEN ÇA COÛTE ? Un peeling moyen coûte de 150 à 300 euro.

3. Le peeling profond

 » Nous nous abstenons d’effectuer et même de recommander les peelings profonds : les risques pèsent trop lourd en regard du résultat. Certes, ils agissent en profondeur et peuvent avoir de beaux effets, que d’aucuns n’hésitent pas à comparer à ceux d’un lifting. Par contre, plus l’action s’exerce profondément dans la peau, plus on approche d’une sorte de  » zone à risque  » susceptible de subir des dégâts persistants et irréparables, touchant en particulier les cellules pigmentaires. Les peelings profonds reposent sur l’utilisation du phénol, un produit qui brûle la peau et ne peut être appliqué que sous anesthésie. Il peut en outre avoir un impact sur le c£ur et les reins, ce qui impose de prévoir un monitoring de ces organes et représente évidemment un risque supplémentaire.

Nous voyons parfois passer des patients qui présentent, à la suite de ce genre de peeling, des zones dépigmentées, des taches blanches qu’il ne reste plus qu’à dissimuler sous une épaisse couche de maquillage. La technique était très à la mode il y a une vingtaine d’années, et aujourd’hui encore, on rencontre des femmes qui en ont gardé ces taches caractéristiques. « 

Parmi les autres complications, citons l’hyperpigmentation (taches brunes) ou une rougeur persistante suite à l’atteinte de certains vaisseaux sanguins. Bref, les dermatologues sont aujourd’hui revenus de ces peelings profonds, même s’ils n’ont pas encore complètement disparu : certains chirurgiens esthétiques ou salons de beauté les pratiquent encore de temps à autre.  » Lorsqu’il est nécessaire d’agir si profondément dans l’épiderme, en cas de pathologie cutanée grave, nous disposons pourtant aujourd’hui d’une alternative plus efficace et plus sûre : le traitement au laser, très précis et moins dangereux. « 

Comment se déroule un peeling ?

Le peeling est un traitement très simple. Le dermatologue commence par le nettoyage/démaquillage de la zone visée et l’application d’une lotion, une sorte de fluide pré-peeling qui contient déjà un peu d’acide glycolique. Suit la procédure proprement dite, au moyen d’un produit dont la nature et la concentration dépendent du type de peeling, superficiel ou moyen. Ce produit sera appliqué au moyen d’un mouchoir en papier ou d’un coton-tige.

Comme il s’agit d’un acte médical, le dermatologue est présent durant toute l’intervention et la réaction de la peau est surveillée en continu. Si des rougeurs font mine d’apparaître trop rapidement, elles sont neutralisées. Chez certains, elles se manifestent après 30 secondes déjà, tandis que d’autres supportent le produit jusqu’à 3 ou 4 minutes maximum. On utilise le plus souvent de l’acide glycolique non tamponné, qui est le plus efficace mais demande aussi un suivi professionnel.

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