Le nombre de patients diabétiques a plus que doublé en 15 ans

Dans le cadre de la Journée mondiale du Diabète, célébrée le 14 novembre dernier, l’occasion est donnée de se pencher sur cette maladie qui ne cesse de croître. La Belgique n’échappe pas non plus à l’explosion de la maladie, selon les résultats d’une enquête menée par l’Institut de Santé publique.

« Dans l’Enquête de Santé de 2013, il apparaît que 5,3% de la population âgée de plus de 15 ans souffrent d’un diabète de type 1 ou de type 2 », indique Johan Van der Heyden, du service Enquêtes, mode de vie et maladies chroniques de l’ISP. « En comparaison avec la précédente enquête, menée en 2008, ce pourcentage représente une augmentation de 25% », précise-t-il. L’augmentation très nette de la prévalence de cette maladie dans notre pays est assez préoccupante, d’autant plus que, selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le diabète pourrait devenir la 7ème principale cause de décès dans le monde d’ici 2030. Pour contrer ce fléau parfois appelé ‘maladie de civilisation’, les autorités sanitaires belges ont doté le pays d’un système de soins uniques, destiné aux patients traités par injections d’antidiabétiques. Il repose sur la mise en place des « conventions diabète » et sur les « trajets de soins ».

Les conventions diabète

Les conventions diabète représentent un programme spécifique réservé aux adultes et aux enfants qui sont traités par injections d’insuline en cas de diabète de type 1 ou de type 2. Il s’agit d’un accord conclu entre l’Institut national d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI), les mutuelles et les centres de soins spécialisés dans le traitement de patients diabétiques. Ces conventions ont pour but d’offrir aux patients les meilleurs soins tout au long de leur vie, évitant ainsi ou retardant les complications liées à la maladie. Depuis 2001, l’ISP surveille et mesure la qualité des soins dispensés dans les centres spécialisés. Selon l’ISP, ces soins sont d’une qualité élevée et les centres tiennent compte des directives nationales et internationales. Au cours de ses enquêtes, l’Institut a également constaté une évolution positive de différents indicateurs, comme l’usage croissant des médicaments contre le cholestérol, qui sont administrés aux patients présentant un risque élevé de développer une maladie cardiovasculaire, afin de prévenir ou de traiter les complications dues au diabète, explique le Dr Viviane Van Casteren du service Surveillance des Soins de l’ISP.

Les trajets de soins : organiser et coordonner les traitements

Face à l’augmentation du nombre de patients diabétiques, principalement de type 2, et vu que la maladie doit être traitée de manière adéquate à un stade précoce, les autorités sanitaires du pays ont ajouté aux systèmes de soins adaptés à ces patients ce qu’elles appellent les « trajets de soins ». Ceux-ci permettent d’organiser et de coordonner la prise en charge, le traitement et le suivi du patient diabétique. Dans cette optique, les médecins généralistes jouent un rôle essentiel car ils orchestrent les soins multidisciplinaires apportés aux patients et font aussi office d’interface entre les patients et les spécialistes.

Un élargissement des programmes de soins ?

Les patients traités par antidiabétiques oraux ou pour qui un régime adapté et des habitudes de vie suffisent à endiguer la maladie, sont beaucoup plus nombreux que les patients traités par injections. Ce premier groupe de patients n’a pas accès aux programmes « conventions diabète » ni aux « trajets de soins ». C’est pourquoi, les autorités sanitaires, épaulées par différents experts, étudient la possibilité d’élargir les programmes de soins existants aux patients atteints de diabète à un stade précoce.

Le passeport du diabète

Tous les patients diabétiques vivant en Belgique ont la possibilité de demander gratuitement leur passeport du diabète. Grâce à ce document, il peut se voir rembourser (en partie) certains avantages dans le cadre de l’assurance-maladie. Ces remboursements portent sur l’usage du passeport du diabète par le généraliste agréé ainsi que sur certains soins dispensés par des diététiciens et des podologues. Ils peuvent se le procurer en le demandant auprès du médecin-conseil de leur mutualité ou au moyen d’un formulaire à télécharger ici.

Concrètement, l’utilisation de ce passeport implique qu’il y ait une discussion entre le médecin généraliste et son patient au sujet des objectifs de son accompagnement. Le médecin notera ensuite ces objectifs dans le passeport et dans le dossier médical global du patient. Pour cette prestation, le médecin demande 17,93?. Le patient diabétique se voit rembourser l’entièreté de ce montant et ne paie donc pas de ticket modérateur. Attention toutefois, cette prestation n’est remboursée qu’une seule fois par année civile et le patient diabétique doit bien sûr disposer d’un dossier médical global.

Quant aux soins dispensés par les diététiciens et les podologues, il s’agit d’une évaluation diététique individuelle et/ou d’une intervention ainsi que d’un examen ou de soins podologique(s). Ces soins sont en grande partie remboursés afin que le patient ne paie qu’une petite partie du ticket modérateur.


Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à consulter le site de l’Association belge du Diabète www.diabete-abd.be

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