La tuberculose encore bien présente en Belgique

L’Institut de Santé publique (ISP) rappelle que la tuberculose infectieuse est encore bien présente en Belgique et résiste de plus en plus aux antibiotiques.

Malgré la stagnation de la maladie, voire une légère diminution, le Fonds des Affections respiratoires (FARES) a encore enregistré, en 2013, 8,8 nouveaux cas pour 100.000 habitants. On note un taux d’infection plus important dans les grandes villes comme Bruxelles, Liège ou Anvers où les conditions de vie sont propices à la transmission de la maladie. En effet, de telles agglomérations se caractérisent par une concentration des personnes à risque (personnes âgées, en situation précaire, immigrés, etc.), une grande promiscuité, des habitations parfois insalubres, etc.

Efficacité limitée chez l’adulte

Un vaccin existe sur le marché, le vaccin BCG, qui est généralement injecté aux enfants. Son efficacité est prouvée chez les jeunes patients car il est capable de prévenir l’infection par M.tb, la bactérie responsable de la maladie. En revanche, son efficacité est limitée chez les adultes notamment si le patient est porteur d’une infection tuberculeuse latente: il est en bonne santé, mais il est porteur de la bactérie sans que la maladie se soit déclarée. « Divers facteurs, comme le stress, la vieillesse, une mauvaise alimentation, une consommation d’alcool exagérée ainsi que le VIH, peuvent affaiblir le système immunitaire. L’infection tuberculeuse qui était latente devient ainsi active. Dans ce cas, le vaccin BCG semble inefficace », explique Kris Huygen, chef de service Immunologie à l’ISP.

Comprendre le mécanisme de protection

L’ISP travaille actuellement sur un nouveau vaccin de troisième génération capable de prévenir l’apparition de la tuberculose et basé sur l’ADN. « Nous essayons de comprendre le mécanisme de protection de la maladie. Pourquoi certains porteurs ne développeront jamais le bacille responsable de la tuberculose alors que d’autres seront très rapidement affectés », questionne Kris Huygen. La tuberculose peut être traitée par antibiotiques, mais ce traitement est particulièrement longs et lourds. Sa durée varie de 6 à 24 mois en fonction de la résistance aux antibiotiques caractérisant la souche infectant le patient. La maladie est en effet de plus en plus résistante aux antibiotiques. L’ISP mène des recherches actives sur ce phénomène inquiétant. « Nous constatons depuis peu l’émergence d’épidémies de tuberculose multi-résistantes, voire ultrarésistantes. Ces dernières résistent à tous les traitements actuels, dont les antibiotiques de deuxième ligne sous forme d’injection », souligne Vanessa Mathys, responsable du Centre national de référence « Tuberculose et Mycobactéries » de l’ISP.

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