La thyroïde, au coeur de notre métabolisme

Cette glande endocrine joue un rôle essentiel dans notre métabolisme. Mais que se passe-t-il quand le fonctionnement de cette formidable machine s’enraie ? Explications.

Table des matières:

La thyroïde est une glande endocrine : elle secrète des hormones dans le corps, régulant ainsi de nombreuses fonctions de l’organisme. La thyroïde libère deux hormones dans le sang, où elles sont véhiculées par des protéines porteuses. Les hormones T3 (triiodothyronine) en constituent environ 10 %, et les hormones T4 (thyroxine), environ 90 %. Cette production est régulée par une troisième hormone, la TSH (thyroid-stimulating hormone), elle-même produite par une autre glande, l’hypophyse. Un oligo-élément, l’iode, est indispensable à la production de ces hormones.

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Un rôle essentiel

La thyroïde tient les rênes de notre métabolisme. « C’est l’organe qui s’occupe du métabolisme de toutes les cellules du corps humain, c’est-à-dire de l’énergie musculaire (dont le muscle cardiaque), de notre concentration, du pouvoir de décision du cerveau, etc., explique le Dr Guy Andry, chirurgien à l’Institut Jules Bordet, à Bruxelles. Elle gère l’énergétique de notre corps. Chaque cellule du corps humain dispose de récepteurs qui reçoivent les hormones secrétées par la thyroïde. « 

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L’hypothyroïdie

Les affections thyroïdiennes sont fréquentes et touchent plus souvent les femmes.

Les symptômes ? Une fatigue venue progressivement, des troubles de la concentration, des pertes de mémoire, une frilosité, des épisodes de constipation et, souvent, une prise de poids. « Une prise de sang permet de vérifier s’il s’agit d’une hypothyroïdie. »

Autrefois, une carence chronique en iode était souvent responsable des hypothyroïdies. C’était notamment le cas dans les régions éloignées de la mer, où les apports en iode étaient faibles. Aujourd’hui, cette carence est plus rare. D’autant que le sel de table est souvent iodé préventivement.

La thyroïdite de Hashimoto est une cause fréquente d’hypothyroïdie, touchant davantage les femmes C’est une maladie auto-immune : des anticorps sanguins détruisent les cellules de la thyroïde. Son volume augmente, et on constate un goitre. Cette thyroïdite se traite par l’administration d’hormones thyroïdiennes à vie et peut nécessiter l’administration de traitements plus complexes.

Un mauvais fonctionnement de l’hypophyse peut également être à l’origine d’une hypothyroïdie secondaire.

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L’hyperthyroïdie

Dans ce cas, la thyroïde, au contraire, s’emballe, fait tourner le corps à plein régime. Le métabolisme augmente de manière sensible.  » Les symptômes sont une hyperactivité de la personne, des palpitations, les mains moites, une sensation d’avoir trop chaud, un regard brillant, une perte de poids et, éventuellement, une exophtalmie (globes oculaires protubérants). « 

La principale cause d’hyperthyroïdie est une maladie auto-immune appelée maladie de Graves-Basedow. Des anticorps stimulent la thyroïde de manière excessive. Des médicaments permettent de ralentir cette production.  » Dans les hyperthyroïdies qu’on n’arrive pas bien à contrôler par les médicaments, on peut avoir recours à la chirurgie et enlever la glande thyroïde.  » Un traitement à l’iode radioactif peut aussi être proposé : absorbé par les tissus thyroïdiens, l’iode, du fait de sa radioactivité, permettra de détruire une partie des cellules thyroïdiennes.

Certains nodules se formant dans la glande thyroïde, peuvent aussi produire des hormones thyroïdiennes en excès et conduire ainsi à l’hyperthyroïdie.Enfin, des inflammations de la thyroïde, de nature infectieuse ou autre, peuvent déclencher une hyperthyroïdie temporaire.

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Les nodules

La plupart des nodules thyroïdiens sont bénins.  » Ces nodules sont des formations qui prennent du volume dans la glande thyroïde. Il en existe une grande variété, explique le Dr Andry. Si l’endocrinologue le désire, une scintigraphie (injecter un produit radioactif en très faible quantité au patient) permettra de voir si le nodule sécrète des hormones thyroïdiennes (nodule  » chaud « ) ou non (nodule  » froid « ). Les nodules froids sont susceptibles d’être le siège d’une tumeur maligne une fois sur dix environ.
En présence d’un nodule froid, le médecin cherchera à en savoir plus, grâce à la cytoponction: quelques cellules de tissu thyroïdien sont prélevées à l’aide d’une aiguille fine pour être analysées. « 

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Le cancer

Les cancers de la thyroïde sont rares (environ 1 %), et leur pronostic est majoritairement très bon.

 » L’appellation de cancer est trop lapidaire, insiste le Dr Andry. Il y a plusieurs types et leurs pronostics sont variables. Plus le patient est jeune et plus la tumeur est bien différenciée, meilleur est le pronostic. Chez les moins de 45 ans, le pronostic est même excellent : 95 % vivront sans séquelles. Chez les hommes de plus de 45 ans, et les femmes de plus de 50 ans, le pronostic sera plus sévère au fur et à mesure que l’âge avance. Il devient sévère à partir de 65 ou 70 ans et nécessite des traitements plus énergiques : enlever totalement la thyroïde et un certain nombre de ganglions aux alentours, donner une dose d’iode radioactif pour éradiquer les cellules restantes. « 

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Le recours à la chirurgie

Il est possible d’ôter tout ou partie de la glande thyroïde. Quand est-ce nécessaire ?

« Quand il y a suspicion de tumeur maligne, selon certains critères comme l’échographie et la ponction, mais aussi quand un goitre comprime la trachée et l’oesophage ou qu’un nodule devient toxique. »

L’opération a lieu sous anesthésie générale, et doit être pratiquée par un chirurgien expérimenté.  » Pendant l’opération, un prélèvement est analysé pour décider si un geste chirurgical complémentaire est nécessaire, explique le Dr Andry. »

Après l’opération, une paralysie de corde vocale transitoire peut survenir (dans 7 % des cas), une paralysie définitive est rare (< 1 %).

Après une ablation totale, le patient devra prendre, à vie, des hormones thyroïdiennes synthétiques, sous forme d’une pilule chaque matin. Elles joueront le rôle d’une thyroïde normale et donneront au patient une meilleure qualité de vie. Le patient sera surveillé à vie.  » Ce traitement est assez facile à doser. Cette hormone est largement distribuée, elle se trouve dans le monde entier « .

Si l’ablation est partielle, ce qu’il reste de thyroïde produit assez d’hormones pour continuer à fonctionner normalement.

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Le rôle de l’iode

  • L’iode est un oligo-élément indispensable à la fabrication des hormones thyroïdiennes. Une carence en iode peut conduire à une hypothyroïdie (fatigue, déprime, trous de mémoire, prise de poids...).
  • Les apports conseillés en iode sont de 150 microgrammes /jour pour les adultes. Outre le sel de table iodé, on trouve l’iode dans les algues, le poisson, les crustacés, le soja, les haricots verts et les laitages.
  • La glande thyroïde capte l’iode. Dans le traitement du cancer de la thyroïde, de l’iode radioactif est administré au patient. Il permet de détruire les cellules thyroïdiennes restantes après ablation de la thyroïde, par exemple.

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