© iStock

La mammographie pour détecter les risques cardiovasculaires

Des dépôts de calcium dans les glandes mammaires pourraient être le signe de la formation précoce de calcification dans les artères coronaires. Les détecter grâce à une mammographie serait utile pour prévenir le risque de maladies cardiovasculaires chez les femmes, surtout chez les jeunes patientes, selon une étude américaine.

Une mammographie classique, normalement destinée au dépistage d’un éventuel cancer du sein, semble être un moyen efficace pour déceler un risque accru de pathologies cardiovasculaires, avance cette étude dont les résultats ont été présentés récemment lors du congrès annuel du Collège américain de cardiologie à Chicago.

La calcification, signe important de complications

Les résultats montrent pour la première fois le lien existant entre les micro-calcifications observées dans les vaisseaux mammaires, facilement décelables grâce aux mammographies numériques, et l’accumulation de calcium dans les artères coronaires. Cette calcification est l’un des premiers signes de complications cardiovasculaires. En effet, ces dépôts de calcium peuvent, à terme, altérer la paroi des artères et conduire à l’obstruction du vaisseau. La calcification au niveau des artères mammaires semble être un facteur à risque important, voire plus important que d’autres facteurs comme un taux de cholestérol trop élevé, de l’hypertension ou le diabète. Les données de cette nouvelle étude corroborent les résultats de recherches antérieures établissant une relation entre la calcification des artères mammaires et l’athérosclérose ou les attaques cardiaques. La mammographie permet aujourd’hui de quantifier la masse de calcium. « De nombreuses femmes, surtout de jeunes femmes, n’ont pas idée de l’état de leurs artères coronaires. Si la mammographie révèle des calcifications artérielles dans la poitrine, c’est un signal d’alarme à prendre en compte car il y a un risque d’athérosclérose », explique le Dr Harvey Hecht, chef du service d’imagerie cardiovasculaire à l’Hôpital du Mont Sinai de New York.

Un examen à réaliser dès 50 ans

Pour les besoins de cette étude, les chercheurs ont fait appel à 292 femmes qui avaient effectué une mammographie et un tomodensitogramme des artères au cours des douze derniers mois. Parmi ces femmes, 42,5% présentaient des micro-calcifications sur leur mammographie et 70% de celles-ci avaient également des dépôts de calcium apparaissant sur le tomodensitogramme, un appareil d’imagerie radiologique très perfectionné. En examinant plus particulièrement les femmes les plus jeunes (âgées de moins de 60 ans), les médecins se sont aperçus que 83% de celles qui avaient des micro-calcifications avaient également des dépôts de calcium dans les artères. « Cette étude montre que la mammographie réalisée dès 50 ans pourrait fournir l’occasion d’identifier les femmes à risque cardiaque qui, normalement, n’auraient pas été soumises à un dépistage cardiovasculaire ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire