L’hygiène des hôpitaux belges passée au crible

L’Institut scientifique de santé publique (ISP) a, pour la première fois, dressé un rapport sur l’évaluation de l’hygiène dans 105 hôpitaux du pays. Et les nouvelles sont plutôt rassurantes ...

Quand on sait que lesinfections nosocomiales, c’est-à-dire contractées à l’hôpital, entraînent chaque année plus de décès que les accidents de la route, il y a de quoi vouloir repousser une hospitalisation. Pourtant, en s’intéressant aux efforts fournis par les hôpitaux en matière de prévention de ces infections, l’ISP a constaté une forte diminution des infections à MRSA (staphylocoques dorés résistants à la méticilline). Leur incidence a été divisée par trois en dix ans : environ 3 cas/1000 admissions en 2003 contre 1 cas/1000 admissions en 2013.

L’Institut scientifique a également salué l’amélioration du respect des recommandations pour l’hygiène des mains.

Quid de la surveillance épidémiologique?

En revanche, le rapport pointe certains manquements au niveau de la surveillance épidémiologique, plus particulièrement des infections contractées dans les unités de soins intensifs et à la suite d’une opération chirurgicale. Nombreux sont les hôpitaux qui ne sont pas capables de quantifier avec précision les taux d’infection au sein de leur structure.

Au total, 105 hôpitaux (12 à Bruxelles, 39 en Wallonie et 54 en Flandre) ont fourni des données concernant l’hygiène dans leurs services. Ces données, datées de 2013, ont ensuite été classées par l’ISP sur base de trois indicateurs: l’organisation (existence d’un plan stratégique en hygiène hospitalière etc.), les moyens et effectifs investis en hygiène hospitalière ainsi que l’indicateur action. Ce dernier évalue la surveillance des infections et les audits réalisés dans les hôpitaux.

Le rapport épingle ausside fortes disparités entre les Régions du pays, mais également entre les hôpitaux au sein d’une même Région. Ainsi, à peine quatre hôpitaux sur dix mentionnent l’existence d’un plan stratégique en hygiène hospitalière (HH) intégré dans le plan stratégique de l’hôpital, dont seulement 5 en Wallonie sur les 39.Au niveau de l’organisation,la moyenne nationale est donc de 4,7 points sur 6, elle est de 3,8 à Bruxelles et de 4,3 en Wallonie. La Flandre est à 5,1.

L’indicateur des moyens tient compte du nombre de médecins et d’infirmiers présents en hygiène hospitalière. Si la moyenne nationale est 5,1 points sur 7, elle est de 5,5 à Bruxelles et de 5,2 en Wallonie. La Flandre est à 4,9. L’ISP remarque quand même qu’un hôpital sur trois n’a pas un référent en HH par service, et dans un hôpital sur 5, « la quantité de travail effectivement prestée par un médecin en HH est inférieure à la quantité effectivement financée ». Le nombre d’heures de formation en HH varie fortement entre les hôpitaux, ainsi que le nombre de participants.

Moins d’actions en Wallonie

Les indicateurs d’action représentent letaux de surveillance des infections, les systèmes d’alerte, l’hygiène des mains, etc. La moyenne nationale est de 13,6 sur 20, comme à Bruxelles, la Wallonie offre un petit 12,5 par rapport au beau 14,4 en Flandre. Une majorité des hôpitaux qui obtiennent un score bas se trouvent en Wallonie.

Sur un total de 33 points, on note la cote de 30 des cliniques universitaires St-Luc à Bruxelles et des cliniques universitaires de Mont-Godines. À Bruxelles, c’est l’HUDERF qui est pointé du doigt avec 13/33 alors qu’en Wallonie, c’est I.F.A.C de Marche-en-Famenne qui occupe la lanterne rouge (12/33).

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