L’anesthésie locale en 12 questions

Nous avons tous déjà subi une anesthésie locale chez le dentiste. Mais bien d’autres interventions peuvent être pratiquées sans anesthésie générale.

Table des matières:

Pour chaque personne, il convient de déterminer le type d’anesthésie le plus approprié.

1. Qu’entend-on par anesthésie locale ?

Contrairement à l’anesthésie générale (narcose) qui agit sur le cerveau, l’anesthésie locale bloque les nerfs qui transmettent la sensation de douleur d’une partie du corps. Résultat, les stimuli douloureux n’atteignent plus le cerveau. Comme les nerfs qui transmettent la sensation de douleur sont entourés d’autres nerfs qui suivent le même chemin, la partie du corps endormie est indolore mais parfois aussi lourde et inerte. La sensibilité à la douleur et à la température disparaît en premier lieu. Ensuite, ce sont les autres nerfs sensoriels (toucher,...) qui sont bloqués, avant la motricité.

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2. Quelles sont les formes d’anesthésie locale ?

Il y a anesthésie locale lorsqu’une petite zone du corps est insensibilisée par l’injection d’un anesthésique, ou à l’aide d’un gel, d’un onguent, ou d’un spray... à appliquer sur la peau ou les muqueuses. Certains dentistes utilisent cette anesthésie superficielle pour les enfants avant de leur faire la piqûre destinée à endormir le nerf dentaire.

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3. Qu’est-ce qu’une anesthésie locorégionale ?

Il en existe différents types :

  • L’anesthésie intraveineuse : utilisée pour anesthésier un avant-bras. On place une bande élastique autour du bras et l’anesthésique est injecté dans une veine. Grâce à la bande élastique, l’anesthésique ne migre pas dans le reste du corps. Ce type d’anesthésie n’est plus beaucoup utilisé car la bande élastique devient gênante et la douleur réapparaît dès qu’on l’ôte.
  • L’anesthésie des plexus : injecter un anesthésique autour d’un gros nerf ou d’un tronc nerveux (plexus), le plus près des nerfs. Pour endormir un bras on peut ainsi injecter l’anesthésique dans l’aisselle ou dans le cou. Il faut attendre 15 minutes à 1 heure pour que l’anesthésie fasse son effet. En fonction de la dose et du produit utilisé, elle durera de trois à six heures. C’est le cas lorsqu’un dentiste soigne une dent de la mâchoire inférieure.
  • L’anesthésie spinale : utilisée pour anesthésier la partie inférieure du corps, en cas de hernie inguinale, d’intervention au genou ou au pied... Au niveau du dos, des nerfs importants partent de la moelle épinière vers le bas du corps et les jambes. L’anesthésiste insère, après une anesthésie cutanée, une aiguille entre les vertèbres de la zone lombaire, à travers la dure-mère, directement dans le liquide céphalo-rachidien. L’anesthésie est rapide, endort et paralyse bas-ventre et jambes. Selon type de produit et la quantité injectée, elle dure une à trois heures, assez pour pratiquer une césarienne, par exemple.
  • L’anesthésie péridurale : se déroule de la même façon que l’anesthésie spinale, hormis que le médecin ne pique pas une aiguille à travers la dure-mère, mais autour, dans l’espace péridural. Il faut attendre 15 à 30 minutes pour que l’anesthésie agisse. On place généralement un cathéter permettant d’administrer un anesthésique en continu, pour prolonger l’anesthésie. Cette technique est utilisée pour accoucher sans douleur, et dans les cliniques de la douleur.

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4. Pourquoi une anesthésie locale?

  • Pour les patients facilement nauséeux ou qui vomissent après une narcose.
  • Pour les patients devant subir une intervention urgente et qui ne sont pas à jeun. L’anesthésie locorégionale ne bloquant pas le réflexe de toux, le patient ne risque pas de s’étouffer au cours de l’opération.
  • Certaines opérations requièrent une analgésie plus longue, telle celle de l’anesthésie locorégionale.
  • Lors d’opérations urologiques et orthopédiques, l’anesthésie locorégionale réduit la perte de sang.
  • Une anesthésie locale est moins lourde qu’une anesthésie générale.
  • Elle n’arrête pas l’activité des intestins et permet de recommencer plus vite à manger et à boire.

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5. Peut-on combiner anesthésie locale et anesthésie générale?

Lors d’interventions lourdes, on peut les combiner pour réduire la profondeur de la narcose (et la quantité de l’anesthésique). Lorsqu’un patient ne veut pas subir une opération en état de conscience, on peut lui administrer un léger sédatif en plus de l’anesthésie locale.

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6. Quels produits utilise-t-on ?

Il y a tout d’abord l’anesthésique. Et parfois un vasoconstricteur afin d’éviter que l’anesthésique ne migre dans le reste du corps et limite les pertes de sang. L’anesthésie est prolongée grâce à la contraction des vaisseaux sanguins. Lorsqu’un anesthésique est associé à un vasoconstricteur, il faut y adjoindre un conservateur afin d’empêcher l’oxydation.

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7. Une anesthésie locale est-elle douloureuse ?

Généralement, l’injection d’un anesthésique local n’est pas plus douloureuse qu’une simple piqûre. Cependant, certains endroits sont certes plus sensibles : le palais, les mains et les pieds, par exemple.

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8. Une anesthésie locale agit-elle toujours ?

Dans 1 à 10 % des cas, elle n’agit pas ou peu. Le médecin décide alors d’augmenter la dose, de réinsérer le cathéter péridural ou de procéder à une anesthésie générale. Une anesthésie locale agit plus difficilement à un endroit enflammé, voilà pourquoi il est plus difficile d’endormir une dent quand il y a inflammation.

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9. Quand l’anesthésie locale est-elle impossible ?

  • Lors d’opérations dans la cavité thoracique ou abdominale au-dessus du nombril (coeur, poumons, intestins, vésicule biliaire,...). Une anesthésie locorégionale bloquerait aussi la respiration et le coeur.
  • Lors de certaines opérations lourdes, longues ou pour lesquelles le patient est en position inconfortable sur la table d’opération.
  • Chez les patients qui ne veulent pas subir une opération en état de conscience.
  • Dans certains cas urgents, lorsqu’on ne peut pas attendre qu’une anesthésie locale fasse son effet.
  • On ne pratique pas d’anesthésie spinale ou péridurale sur les patients qui prennent un anticoagulant ou on leur demande de suspendre le traitement anticoagulant avant l’opération.
  • Chez les patients qui souffrent de saignements.
  • Lorsque la peau est infectée à l’endroit où il faut faire l’injection.

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10. Notre biorythme exerce-t-il une influence ?

Oui. Des études sur le sujet mais celles montrent qu’une anesthésie locale est plus efficace et qu’il faut utiliser moins d’anesthésique si elle est réalisée entre 14 et 16 heures. Le meilleur moment pour prendre rendez-vous chez le dentiste...

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11. Quels effets secondaires peut-elle avoir ?

  • Dans des cas exceptionnels : une réaction allergique.
  • Lors d’une association anesthésique-vasoconstricteur, ce dernier peut avoir une incidence sur le coeur, le système nerveux. Les quantités utilisées sont toutefois si infimes que ce cas est exceptionnel.
  • Une anesthésie spinale peut déclencher une baisse de la tension artérielle, et provoquer nausées et vertiges.
  • Cela peut aussi se produire lors d’une anesthésie péridurale, mais c’est moins fréquent.
  • Les anesthésies spinale et péridurale endorment aussi la vessie. Cela peut rendre la miction plus difficile que la normale au début. Une sonde vésicale est parfois placée.

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12. Quelles complications peut-on craindre ?

  • Après anesthésie du plexus, les nerfs peuvent être irrités, avecsensations de fourmillement dans le membre concerné durant plusieurs semaines ou mois.
  • Si le nerf est touché, il peut y avoir hématome comprimant le nerf et entravant temporairement son bon fonctionnement.
  • Les nerfs sont souvent situés à proximité de gros vaisseaux sanguins : l’anesthésique peut y être injecté par accident, avec goût de métal dans la bouche, fourmillements autour de la bouche, sensation de somnolence et, dans des cas très rares, troubles du rythme cardiaque, convulsions et même perte de conscience.
  • Une anesthésie spinale peut être suivie de violentes céphalées, à l’arrière du crâne et dans le cou, si la brèche dans la dure-mère ne se résorbe pas après l’enlèvement de l’aiguille. L’anesthésiste peut obturer la brèche en injectant un peu de sang à l’endroit de celle-ci dans l’espace péridural, de manière à former un petit caillot. Lors d’une anesthésie péridurale également, on peut piquer par accident (1 %) dans la dure-mère.
  • Si, lors d’une anesthésie spinale ou péridurale, on injecte une dose trop élevée ou si le rachi est réalisé trop haut, respiration et fonctionnement du coeur peuvent poser problème : c’est un cas exceptionnel.

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L’oeil, un cas à part

En ophtalmologie, on recourt à plusieurs types d’anesthésie locale différente.

  • L’anesthésie topique : concerne la face extérieure de l’oeil : par exemple, utilisée pour retirer un corps étranger ou pour certains examens. Les opérations de la cataracte sont parfois pratiquées sous ce type d’anesthésie. Inconvénient : le patient peut encore bouger l’oeil.
  • L’anesthésie péribulbaire : administration de gouttes anesthésiantes, puis injection, via la muqueuse, d’un anesthésique derrière le globe oculaire. L’oeil, immobile, devient totalement insensible. Cette forme d’anesthésie est appliquée pour les opérations de la cataracte.
  • L’anesthésie rétrobulbaire : une injection derrière l’oeil, un peu plus risquée car l’aiguille passe le long de l’oeil. Ce type d’anesthésie est utilisé lors de décollements de la rétine, opérations de la cataracte chez les gens ayant une très petite pupille, opérations du glaucome et transplantations de la cornée.

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