© Getty Images/iStockphoto

Huit problèmes de peau qui se soignent au laser

Ces dernières années, le laser a fait un bond en avant dans le traitement des affections cutanées tant au niveau médical que cosmétique. Pour quels types de problèmes est-il intéressant ? Et est-il vraiment sans risque ?

La technologie du laser évolue rapidement et il existe désormais un large éventail d’appareils possédant chacun ses spécificités.  » Nous obtenons désormais des résultats qui étaient impensables il y a encore vingt ans, souligne le Dr Serge Coopman, dermatologue et spécialiste du laser. Mais le laser n’est pas la solution idéale pour tous les problèmes de peau. Utilisé dans un cadre inadapté, il peut même causer des dommages importants. « 

Selon le médecin américain Mitchel P. Goldman, spécialiste mondial du laser, lorsqu’un traitement au laser n’est pas indispensable, mieux vaut éviter d’y recourir.  » Le Dr Goldman entend par là que les lasers sont utiles dans les domaines où ils sont plus efficaces que d’autres méthodes. Il est également recommandé de faire preuve de prudence visà-vis des traitements qui ne sont pas réalisés dans un cadre strictement médical « , prévient le Dr Coopman.

Quel laser pour quoi ?

Les lasers sélectifs travaillent sur trois cibles possibles :

1. La mélanine (pigment)

Lasers pigmentaires (taches pigmentées, tatouages, épilation...)

Lasers épilatoires (épilation)

2. Le sang (hémoglobine)

Lasers vasculaires (taches de vin, couperose, varices...)

3. L’eau (tissu conjonctif et collagène)

Lasers sélectifs topographiques comme les lasers de resurfaçage (rides et cicatrices, rajeunissement de la peau) et les lasers fractionnés (qui traitent certaines parties de la peau)

Une nouvelle génération de techniques basées sur d’autres sources d’énergie est également apparue :

Sur base de la lumière : lasers mais aussi lampes flash ou IPL (épilation, rajeunissement du visage)

Sur base d’autres sources : radiofréquence, ultra-sons (raffermissement de la peau), froid (cryolipolyse)

1. La couperose

La couperose est due à une sensibilité excessive de certains vaisseaux sanguins du visage et du cou, ce qui entraîne une coloration rose/rouge de la peau de manière permanente. L’âge peut accentuer ce problème cutané.  » La couperose se traite très efficacement à l’aide d’un laser vasculaire, note le Dr Coopman. Celui-ci émet un faisceau lumineux sélectif exclusivement absorbé par les vaisseaux sanguins indésirables, les faisant ainsi disparaître au bout d’une à trois séances. La douleur ressentie durant le traitement est comparable à un petit pincement. Selon le type de laser vasculaire employé, des petites croûtes, plaques bleutées ou rougeurs légères peuvent apparaître temporairement. Après le traitement il est préférable d’éviter le soleil durant deux mois. L’idéal est donc de planifier cette intervention durant les mois d’hiver. « 

Les lasers ne peuvent pas traiter les inflammations ou les boutons. En cas de couperose, le laser permet de gagner visuellement quelques années mais, au bout d’un certain temps, elle peut réapparaître.

2. Les cicatrices

Un grand nombre de cicatrices consécutives à des brûlures peuvent être atténuées grâce au laser.  » Le moeès de l’intervention dépend du type de lésion subie. Les cicatrices rouges sont généralement traitées au laser vasculaire. Pour ze qui est des cicatrices brunes, le laser est déconseillé parce qu’il peut provoquer une hyperpigmentation et donc générer des taches brunes supplémentaires. Quant aux (anciennes) cicatrices blanches, le laser à UV peut activer la pigmentation ou la coloration de la peau. Cependant, l’effet n’est que très modeste. « 

S’il s’agit d’une cicatrice qui a altéré la texture de la peau, comme à la suite d’une opéraion par exemple, le laser topographique sélectif peut lisser l’épiderme. Il peut aussi gommer des marques disgracieuses créées par les cicatrices d’acné. Les cicatrices présentes sur les bras et les jambes sont, elles, plus difficiles à éliminer au laser que celles du visage.

3. Les varices

Le Laser vasculaire peut se montrer efficace sur les petites varices superficielles des jambes. Si la varice est plus profonde et fait partie d’un réseau de veines, elle sera plus difficile à traiter. La pression sanguine étant plus élevée dans les jambes, celles-ci sont plus difficiles à traiter que le visage. La règle de base : s’il s’agit de veines allant du rose-rouge au mauve et dont la taille ne dépasse 1mm de diamètre, le laser est envisageable. Dans les autres cas, la sclérothérapie (qui consiste à pulvériser la veine) reste l’option idéale.

4. Les taches de vin, le maquillage permanent et les tatouages

Les taches de vin se décolorent parfaitement à l’aide d’un laser à colorant. L’intervention déroule sur plusieurs séances (entre 4 et 15). Son action est moins efficace sur les bras et les jambes que sur le visage. Les tatouages et le maquillage permanent peuvent, eux, être supprimés à l’aide de lasers à tatouages permettant de faire éclater les particules d’encre. Les tons jaune, orange, mauve, vert et bleu clair sont plus difficiles à éliminer.

5. Le renouvellement cutané : rides et pores dilatés

Dans le cas de certaines formes de vieillissement de la peau, le laser fractionné superficiel peut donner de bons résultats.  » En cas de fines rides, d’une surface cutanée irrégulière ou de pores dilatés, les lasers doux peuvent s’avérer utiles, souligne le Dr Coopman. La couche supérieure de la peau est traitée à l’aide d’impulsions lumineuses. À l’issue du traitement, la peau est rouge comme après un coup de soleil et pèle au bout de quatre jours d’application d’une crème. Après ce traitement, la peau apparaît revitalisée. « 

Les dernières techniques de resurfaçage proposent un effet similaire mais sans pour autant générer de lésions. Elles agissent directement sur le derme, créant un effet thermique et épargnant l’épiderme grâce à un système de refroidissement.  » Ces techniques nécessitent davantage de séances mais l’effet est beaucoup plus subtil, note le Dr Coopman. On peut le comparer à un peeling aux acides de fruits. On ne souffre en outre pas d’inconfort tels que des rougeurs tandis que d’autres zones comme le décolleté et le cou peuvent être traitées. La plupart des traitements de resurfaçage se déroulent en plusieurs séances où on traite de petites surfaces. « 

L’IPL (Intense Pulsed Light) est également utilisé pour rafraîchir la peau. Il ne s’agit pas d’un laser, mais d’une lampe flash qui émet un plus large spectre de longueurs d’ondes. Son action est moins ciblée.  » Ici aussi, il faut envisager un nombre de séances plus élevé mais le visage reste présentable et l’activité professionnelle ne doit pas être interrompue. Le laser est cependant plus efficace que les appareils IPL « , explique Serge Coopman.

Toutes les rides profondes ou plis indésirables du visage ne peuvent toutefois être lissés à l’aide d’un laser. Le laser n’a aucune prise sur les ridules dues aux froncements des sourcils ou sur les rides plus profondes.  » Elles peuvent se corriger à l’aide de toxine botulique. Les sillons naso-géniens, eux, s’atténuent grâce aux fillers. Pour un meilleur résulat, on utilise le laser en combinaison avec d’autres techniques cosmétiques. « 

6. Le relâchement cutané

S’il est plutôt question de relâchement cutané, un type de laser pénétrant jusque dans les tissus cutanés inférieurs (le derme) sera nécessaire. Dans ce cas précis, les lasers topographiques, qui peuvent agir à des profondeurs bien spécifiques, sont intéressants.  » Ils provoquent une réaction du collagène, les fibres de soutien de la peau, et stimulent ainsi sa production, analyse le Dr Coopman. Résultat, la peau est comme retendue. Le laser n’est pas la seule technique à pouvoir générer cet effet. La radiofréquence le permet également. A l’aide d’ondes électromagnétiques, cette technique crée de petites détériorations dues à l’effet de la chaleur sur la peau et active ainsi le processus de production de collagène et de resserrement du tissu conjonctif. Ces techniques sont intéressantes pour ceux qui souhaitent rajeunir leur visage sans avoir recours à la chirurgie esthétique. Si l’effet est visible, il n’est toutefois pas comparable aux résultats qu’offre un lifting facial. Ce dernier permet au visage de réellement gagner quelques années. « 

7. L’épilation définitive

Les lasers épilatoires et pigmentaires ainsi que les lampes flash (IPL) sont utilisés pour ce genere d’intervention mais ils ne conviennent pas à tout le monde. Le type de peau et de poils est déterminant pour l’efficacité du traitement. Une peau claire et des poils foncés donneront le meilleur résultat.

Les lasers pigmentaires se concentrent sur la mélanine des poils indésirables. Seuls les poils pigmentés (foncés) peuvent être épilés. Le faisceau du laser n’a donc aucun effet sur les poils blancs, gris et clairs. Si la peau est bronzée ou a été épilée à la cire, le faisceau du laser sera incapable de détruire le follicule pileux et des taches blanches persistantes peuvent apparaître. En cas de peau foncée, cette technique est également déconseillée car le laser ne fera pas la différence entre la peau et les poils. Les personnes à peau foncée ou à poils clairs ont donc tout intérêt à recourir à un traitement IPL, même si ce dernier n’est pas aussi précis que le laser.

Pour un traitement au laser, plusieurs séances sont nécessaires : les poils poussent en effet selon des cycles différents ce qui ne permet pas de les éliminer en une fois. Après cette intervention, il est également préférable de rester éloigné du soleil pendant quelques semaines. Pour 90% des personnes qui passent par l’épilation définitive au laser, la croissance des poils est définitivement stoppée.

8. L’élimination des bourrelets

La lumière du laser atteint difficilement les tissus sous-cutanés.  » C’est la raison pour laquelle des lasers à grande longueur d’onde sont utilisés en cas de bourrelets disgracieux, explique le Dr Coopman. Mais d’autres techniques sont davantage conseillées dans ce cas précis, comme la radiofréquence, les ultra sons (ondes de choc) et la cryolipolyse. Cette dernière méthode consiste à masser le tissu adipeux entre deux plaques froides. Les cellules graisseuses sont ainsi congelées puis transformées par le corps lui-même.  » Les résultats sont toutefois mitigés.  » Cette technique a peu d’impact en cas de cellulite. Les meilleurs résultats sont obtenus en traitant localement les amas graisseux (poignées d’amour). Mais ce type de traitement est très onéreux. Pour se débarrasser d’amas graisseux, mieux vaut comparer les résultats et les prix à ceux d’une liposuccion, avant de se décider. « 

Comment ça marche ?

Un laser est une source lumineuse possédant une longueur d’onde déterminée (couleur). Celle-ci est très intense durant une courte durée sur certaines zones ciblées. Les lasers actuels sont particulièrement sélectifs, ce qui permet d’éviter les cicatrices et les lésions cutanées.

Pour être efficace, la lumière du laser doit être absorbée par une partie déterminée de la peau. Il peut s’agir de molécules d’eau (quelque 70% du tissu cutané), de vaisseaux sanguins ou de mélanine (pigments bruns). Tous les problèmes de peau ne peuvent pas être traités à l’aide d’un seul et même laser. En comparaison aux rayons X, les lasers ne génèrent pas de rayonnements potentiellement dangereux.

Même en cas d’utilisation adéquate, les lasers peuvent toutefois engendrer des effets secondaires indésirables, comme des brûlures ou des infections. La combinaison avec certains médicaments peut également être néfaste. Toute personne suivant un traitement à l’or pour des rhumatismes, ne peut pas être traitée au laser. Certains médicaments tels que l’isotretinoïne (prescrit en cas d’acné) peuvent être responsables de cicatrices. Le laser est également contre-indiqué en cas de maladies du tissu conjonctif.

Le coût des traitements au laser varie énormément en fonction du type de laser, des lésions spécifiques et du nombre de séances nécessaires. Informezvous avant, éventuellement dans plusieurs centres pratiquant cette technique, afin d’avoir une idée du coût global.

Contenu partenaire