Grosse fatigue : les causes

Si on se plaint tous de fatigue un jour ou l’autre, on a tendance à se dire que ce n’est rien. Or, il ne faut pas hésiter à consulter car elle peut faire partie des symptômes d’une maladie.

« Docteur, je suis fatigué...  » Les généralistes entendent souvent cette phrase.  » Il y a tout un vocabulaire, explique le Pr Elie Cogan, chef du service de médecine interne à l’hôpital Erasme, à Bruxelles. Les patients disent manquer d’énergie, être épuisés, n’avoir envie de rien, éprouver lassitude et abattement, ou avoir envie de dormir en journée... Cela peut traduire un véritable manque de force physique, ou une fatigue psychique. Les femmes consultent davantage pour ce motif, surtout après 50 ans, ce qui s’explique sans doute par les changements hormonaux « .

Symptôme qui en dit... peu

Pas facile de tirer un diagnostic à partir du seul mot  » fatigue « . Elle est subjective : deux personnes peuvent réagir différemment face à une activité fatigante, ou décrire leur ressenti avec des mots différents. L’une se dira un peu fatiguée, l’autre à bout de forces. C’est l’intégration, au niveau de l’individu, d’une série de choses qui vont moins bien, et qu’on va traduire par  » fatigue  » est une sorte de traduction symbolique « .

De plus, la fatigue n’est pas liée à une seule maladie, et se retrouve dans une multitude de pathologies : rhume, déprime, hypothyroïdie, troubles du sommeil, cancer...

Du bon sens

 » Une fatigue normale résulte d’un effort physique ou intellectuel « , souligne le Pr Cogan. Autre élément évident : le sommeil sert à récupérer.  » Si on n’a pas un nombre d’heures de sommeil suffisant et efficace, il est normal d’être fatigué. Beaucoup ne se rendent pas compte que leur fatigue vient de leur rythme de vie, alors qu’il y a clairement un équilibre anormal entre activité professionnelle, ludique, et quantité de sommeil. On est dans un contexte du surmenage, stress, anxiété... Souvent, ils ne font pas le lien car la fatigue leur semble trop importante « .

Chez le généraliste

Tout commence par l’anamnèse, l’entretien classique dans lequel le médecin interroge le patient sur sa plainte et son contexte. Puis il procède à l’examen clinique du patient.  » En fonction de cela, et s’il le juge nécessaire, il peut demander des examens complémentaires dont une prise de sang standard. « , précise le Pr Cogan.

Souvent psychologique

 » Les patients n’aiment pas trop l’entendre dire, mais dans 80 % des cas, la fatigue est d’origine psychologique, affirme le Pr Cogan. Les troubles psychologiques et psychiatriques représentent effectivement la plus grosse partie des causes de fatigue. Dans le contexte de crise économique que nous connaissons, ce type de fatigue revient à l’avant-plan de façon majeure, sans doute plus qu’avant « ...

Comment retrouver une certaine sérénité, un état de bien-être ? Il n’y a pas de remède miracle, et, le  » traitement  » se fera au cas par cas. Pour certains, il suffira de se coucher plus tôt, d’augmenter son temps de loisirs, consacrer plus de temps à sa vie sociale, reprendre la marche ou le vélo, diminuer l’exposition au bruit, de demander un coup de main à son entourage, etc. Pour d’autres, une prise en charge psychologique sera peut-être nécessaire.

Troubles du sommeil

 » Les troubles du sommeil se situent à mi-chemin entre le normal et le pathologique « , explique le Pr Cogan. Si une meilleure hygiène de vie ne suffit pas à retrouver un sommeil récupérateur et régulier, le patient a la possibilité de se rendre dans une consultation spécialisée, dans un laboratoire du sommeil. L’objectif est de comprendre pourquoi le sommeil n’est pas de bonne qualité.

Un élément à prendre en compte dans le cadre des troubles du sommeil est le surpoids ou l’obésité, qui ont deux conséquences néfastes sur la fatigue.  » Imaginez que vous portez un sac de 30 ou 40 kilos, toute la journée. Vous ne serez pas frais le soir. C’est ce qui se passe en cas d’obésité : les kilos représentent une fatigue supplémentaire. De plus, le surpoids augmente le risque d’apnées du sommeil qui perturbe la nuit. ».

Les 20 % restants...

Si la fatigue n’est pas d’origine psychologique (dépression, anxiété, stress, surmenage, somatisation,...), des symptômes complémentaires orienteront le médecin vers une autre direction.  » Une transpiration importante fera penser à une maladie inflammatoire, explique le Pr Cogan. Un souffle court, à des problèmes de coeur ou de poumons, etc. « . Parmi les causes possibles : pathologies infectieuses virales ou bactériennes (hépatite, mononucléose, toxoplasmose, maladie de Lyme, etc), troubles endocriniens et métaboliques (hypothyroïdie, hyperthyroïdie, diabète, insuffisance rénale), affections hématologiques et oncologiques (anémie, carcinome, etc), maladies cardio-pulmonaires, affections neurologiques et neuromusculaires.

Enfin, des médicaments peuvent provoquer une certaine fatigue : antidépresseurs, antiépileptiques, antihistaminiques, antihypertenseurs, corticoïdes, antiviraux, somnifères (les benzodiazépines), diurétiques, hypocholestérolémiants, immunosuppresseurs, laxatifs, neuroleptiques et certains vaccins.

Le syndrome de fatigue chronique sur le site de l’Inami

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