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Froid et santé: les précautions à prendre pour les personnes sensibles

Si le froid peut se révéler bénéfique à plusieurs niveaux, il représente aussi un risque pour les personnes fragiles. Les personnes qui ont des problèmes respiratoires ou cardiovasculaires doivent notamment être vigilantes.

Risque plus élevé d’AVC et d’infarctus

Sous l’effet du froid, le coeur se met à battre plus vite pour nous aider à mieux réguler notre température corporelle et garder au chaud les organes vitaux (coeur et cerveau). Ce qui lui occasionne un surcroît de travail. Un coeur âgé ou fragilisé par des antécédents coronariens le supportera mal : une baisse de température de 10% augmente de 7% le risque d’infarctus selon une étude présentée en septembre 2014 par l’ESC (Européen Society of cardiology).

Et plus la température baisse, plus la tension artérielle augmente. Pour limiter la perte de chaleur, les vaisseaux sanguins se contractent, ce qui accroît la pression, augmente la viscosité du sang et le risque de formation de caillots. A la clé, des risques accrus d’AVC, d’angine de poitrine, d’athérosclérose, d’insuffisance cardiaque.

Recommandations

– Sortir bien couvert (multiplier les couches de vêtements).

– Eviter les efforts physiques pour limiter la surconsommation d’oxygène et donc les troubles du rythme cardiaque.

– Boire 1,5l d’eau par jour pour compenser la déshydratation liée au froid.

– Attendre au moins 15 minutes pour prendre une douche chaude en rentrant du froid. Sinon risque de troubles du rythme et malaise.

– Prendre scrupuleusement ses médicaments.

Augmentation des spasmes bronchiques et des crises d’asthme

Inhaler de l’air froid active la crise d’asthme. Quand les bronches ultra-sensibles de l’asthmatique sont ainsi agressées, les muscles qui les entourent se contractent: sous ce spasme le calibre des bronches diminue, l’air passe moins bien jusqu’aux poumons et c’est la crise d’asthme. Les risques sont accrus quand le froid est associé à l’humidité.

Recommandations

– Respirer par le nez plutôt que par la bouche: l’air met alors plus de temps à arriver aux poumons et y parvient plus chaud. Ou respirer à travers une écharpe, toujours pour réchauffer l’air.

– Eviter les efforts physiques.

– Consulter dès les premières gênes pour réajuster le traitement de l’asthme qui évolue avec les conditions extérieures.

– Se faire vacciner contre la grippe: le virus peut accentuer l’hyper réactivité des bronches.

– Ne pas sortir sans bronchodilatateur.

Maladies infectieuses et complications plus fréquentes

Plus il fait froid, plus la durée de vie des virus rallonge. C’est le cas notamment du virus du rhume, de la gastro-entérite, de la grippe, ce qui accroît leur pouvoir contagieux.

Fatiguées par le froid, nos défenses immunitaires baissent, ce qui favorise la sensibilité aux virus. Lesquels profitent de l’assèchement des muqueuses nasales (dû au froid extérieur et à l’air sec de nos maisons) pour se faufiler plus facilement dans l’organisme. Le froid occasionne aussi plus de bronchites car il réduit l’efficacité des cils qui nettoient les bronches. Sur un organisme fragile, ces attaques combinées du froid et des virus augmentent le risque d’infections croisées et peuvent provoquer des complications cardio-vasculaires par accélération de la fréquence cardiaque.

Recommandations

– Aérer et humidifier les pièces de la maison.

– Doper ses défenses immunitaires (vitamines A, C, zinc, magnésium)

– Eviter les remèdes anti-rhume (qui assèchent les muqueuses) en cas d’hypertension ou antécédents cardiovasculaires.

– Eviter le contact avec les personnes infectées.

– Se laver les mains fréquemment.

– Ne pas oublier vaccin antigrippe et contre le pneumocoque.

Attention à l’hypothermie

Rester dans le froid peut être très dangereux. La température interne du corps se situe normalement entre 35 et 37°C. En dessous de 35° (1er des 4 stades de l’hypothermie), il y a perte d’équilibre, de vigilance, confusion mentale, difficultés à tenir un objet, à parler, apparition de gelures. Plus l’hypothermie progresse, plus il y a de risques de complications (cardiaques, saignements, atteinte cérébrale, coma).

Les personnes âgées, les malades chroniques sont plus vite en hypothermie car la mise en oeuvre des défenses thermorégulatrices (accélération du rythme cardiaque, frissons...) les épuisent plus vite et sont moins performantes. Les sujets souffrant du phénomène de Raynaud ou d’une hypothyroïdie aussi. Certains médicaments (les bêtabloquants) peuvent aussi limiter la résistance au froid.

Recommandations

– Superposer 3 couches de vêtements (qui laissent respirer la peau, isolent du froid et protègent du vent).

– Toujours se couvrir la tête (sinon, 30% de déperdition de la chaleur corporelle).

– Boire beaucoup d’eau (ou de tisane chaude): le froid accélère la déshydratation.

– Eviter l’alcool qui ne réchauffe pas, bien au contraire.

– Manger suffisamment, de préférence des aliments riches en vitamines A, C, zinc, magnésium, pour apporter des calories qui réchauffent.

Auteur : Magali Quent (nt-f.com)

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