Des cancers de la thyroïde détectés grâce à un chien renifleur

Nom : Frankie. Race : berger allemand. Particularité : détecte les cancers de la thyroïde avec sa truffe. Eh oui, la science s’intéresse de plus en plus aux chiens renifleurs capables de déceler des cancers et de faire la différence entre des nodules bénins et des tumeurs cancéreuses.

Les performances de Frankie ont été annoncées en mars dernier, à l’occasion du Congrès annuel de la Société américaine d’endocrinologie. Il avait mis la truffe sur les cancers de la thyroïde avec une précision de près de 90%. Pour cette démonstration, les chercheurs de la faculté de médecine de l’Arkansas ont fait appel à 34 patients : 15 souffraient d’un cancer de la thyroïde, tandis que les 19 autres présentaient des tumeurs bénignes. Le berger allemand a reniflé des échantillons d’urine et a été en mesure de livrer un diagnostic correct pour 30 des 34 participants, soit une fiabilité diagnostique de 88,02%. Cliniquement parlant, le dépistage du cancer de la thyroïde se fait grâce au dosage dans le sang des TSH (Thyroid Stimulating Hormones) qui régulent la production des hormones thyroïdiennes ; une échographie du cou ; une cytoponction (prélèvement des cellules du goître pour les analyser) et une scintigraphie thyroïdienne. Mais un chien bien entraîné est capable de ‘pister’ dans l’urine les composés organiques volatils marqueurs du cancer de la thyroïde. Avec 200 millions de cellules olfactives, les chiens sont 40 fois mieux équipés que l’Homme !

Cancer de la prostate

En 2014, des chiens renifleurs avaient déjà été capables de détecter des cancers de la prostate et ce de façon plus efficace que le test PSA (Prostate-Specific Antigen) de référence : ils avaient reniflé juste dans 98% des cas. Trois ans plus tôt, un berger malinois avait désigné 30 malades sur 33 d’après leurs échantillons d’urine, lors d’une expérience menée dans l’armée française. Mais la prouesse de Frankie, c’est d’avoir distingué des nodules bénins de tumeurs cancéreuses portant sur le cancer de la thyroïde, jamais pris en compte auparavant dans ce type d’étude. Auparavant, le défi des chiens aux capacités olfactives extraordinaires était de distinguer des personnes saines des personnes atteintes d’un cancer.  » Nous avons examiné cela avec scepticisme, d’un point de vue scientifique, mais les données recueillies n’ont fait que valider le fait que les chiens présentent un potentiel clinique remarquable « , indique Arny Ferrando, principal auteur de l’étude, relayé par le magazine Sciences et Avenir.

Implications thérapeutiques multiples

Si les résultats de cette étude venaient à être confirmés par d’autres recherches, les implications thérapeutiques pourraient être multiples. En effet, le recours au flair canin pourrait non seulement permettre de diminuer les coûts engendrés par les techniques de dépistage actuelles, mais également limiter le nombre d’interventions chirurgicales inutiles. Cependant, des spécialistes prévenaient déjà en 2014 qu’il serait compliqué d’utiliser des chiens dans les hôpitaux. En outre, les chiens ne sont efficaces que sur une courte période de leur vie et ils sont incapables d’enchaîner les échantillons. Mais l’industrie médicale semble déjà engagée dans le développement d’appareils de diagnostic basé sur des ‘nez artificiels ‘.

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