Comment soulager les sinusites ?

L’alternance du chaud et du froid, de temps sec et du temps humide met les sinus à rude épreuve. Vous souffrez d’un mal de tête aigu qui irradie vers les yeux ou les dents ? Voici comment réagir lorsque la sinusite s’installe.

Contenu :

Refroidissement ou allergie ?
Evitez les écarts de température
La sinusite chronique

Les scientifiques ignorent le rôle exact de nos sinus, déclare Sophie Claeys, ORL à l’UZ Gand. Mais ils ont au moins une dizaine de bonnes raisons d’exister. Les cavités nasosinusiennes allègent le crâne tout en lui assurant une grande solidité et régulent aussi la température du cerveau. Mais les sinus ont besoin d’une bonne ventilation et des complications ne tardent pas à apparaître quand ce n’est pas le cas. « 

Refroidissement ou allergie ?

La sinusite est souvent la conséquence d’une affection de la sphère ORL, comme une rhinite ou une allergie. « Avant, 3 à 4 % de la population souffrait d’allergies. Aujourd’hui, près de 25 % des gens sont allergiques à cause de divers facteurs : pollution, présence accrue d’allergènes, cadre de vie trop hygiénique... Ce qui explique que l’on rencontre aussi plus de sinusites.

Notre mode de vie nous oblige en permanence à changer d’atmosphère. On passe d’une maison surchauffée à l’air froid du dehors avant de monter dans une voiture climatisée et de passer la journée dans des bureaux pas toujours bien aérés. Ces incessantes variations malmènent les muqueuses des sinus. »

Retour

Evitez les écarts de température

Si vous êtes sujet aux allergies ou si vous souffrez d’une rhinite, évitez de laisser dégénérer la situation en sinusite.  » Rincez-vous le nez à l’eau salée (Sterimar ou Physiomer, par ex.), et évitez les écarts de température et de pression (en avion, en plongée).  » Les gouttes nasales peuvent aider mais il ne faut jamais les utiliser plus de 6 jours d’affilée.

« Ne traitez pas les gros rhumes à la légère, conseille le Dr Claeys. Buvez une tasse de lait chaud au miel avant de vous coucher. C’est un excellent moyen pour éviter les complications. « 

Une allergie ou un refroidissement stimule les cellules productrices de mucus, ce qui occasionne une multiplication des glaires, qui créent elles-mêmes un environnement humide, idéal pour la prolifération des bactéries et/ou des virus.

Si vous ressentez une douleur forte et persistante autour des yeux et sur le front, et si la douleur s’aggrave lorsque vous vous penchez en avant, vous souffrez vraisemblablement d’une sinusite. Consultez votre médecin sans tarder.

Bien que la sinusite soit souvent d’origine bactérienne, les antibiotiques ne sont que rarement d’un grand secours, ainsi que l’atteste une récente étude britannique. Ceux qui avaient une sinusite et ont reçu des antibiotiques n’ont pas guéri plus vite que ceux traités à l’aide d’un placebo. Pire, ceux qui ont consommé des antibiotiques ont souffert de diarrhée ! Le médecin ne prescrira donc d’antibiotiques qu’en présence de facteurs supplémentaires qui les justifient.

Retour

La sinusite chronique

Si une sinusite aiguë ne dure qu’un moment, il en va tout autrement d’une sinusite chronique. On parle de sinusite chronique lorsque les symptômes reviennent constamment ou s’éternisent sans jamais vraiment guérir.

 » On ignore comment une sinusite peut devenir chronique, reconnaît le Dr Claeys. La première mesure consiste à améliorer la circulation de l’air dans les sinus. On peut, par exemple, les décloisonner afin d’agrandir les cavités. Il s’agit d’une opération délicate, qui ne peut être réaliséee que par un ORL chevronné. On travaille, en effet, tout près du cerveau. Ce type d’intervention chirurgicale dure environ 90 minutes et le patient se voit prescrire quinze jours de convalescence. Les ouvriers du secteur du bâtiment, appelés à souvent se pencher, doivent s’arrêter de travailler plus longtemps. Après une telle opération, le patient ne pourra plus faire de sport, nager ou aller au sauna pendant quelques semaines. »

Autres solutions, moins contraignantes, pour soulager une sinusite chronique : l’ablation de polypes nasaux (en sachant que les polypes peuvent revenir) ou le redressement d’une cloison nasale déviée. « Ce ne sont pas des opérations anodines, précise le Dr Claeys. Elles réclament des examens préalables et sont parfois prescrites à des patients qui viennent nous trouver pour un tout autre problème. Certains ignorent qu’ils souffrent de sinusite chronique. L’excès de mucosité est parfois évacué par la gorge. Lorsque le réflexe de toux s’affaiblit, comme chez certains patients âgés, l’infection descend dans les voies respiratoires basses. Ce qui présente un danger de complication, comme une bronchite chronique ou une pneumonie. »

Retour

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire