Comment protéger et soigner vos mains ?

Le bricolage est un loisir très tendance qui permet aussi de réaliser de substantielles économies. Mais un accident est vite arrivé... Voici tout ce qu’il faut savoir pour protéger ses mains et les soigner en cas de blessure.

Table des matières:

Souvent, nous utilisons des outils dont nous ne maîtrisons pas le maniement et risquons l’accident... Nos mains sont très vulnérables et une lésion mal soignée peut laisser des séquelles...

Avant de commencer

Mieux vaut prévenir que guérir. Partant de ce sage constat, voici nos conseils.

  • Vaccination anti-tétanique. La bactérie du tétanos est présente dans la terre et, lorsqu’on n’est pas vacciné, une blessure banale peut provoquer une infection. La vaccination anti-tétanique doit être répétée tous les dix ans. N’oubliez pas vos rappels ! Si le dernier a eu lieu il y a plus de dix ans ou si vous avez totalement oublié à quand il remonte, le médecin vous fera un vaccin complet, soit deux piqûres à un mois d’écart, suivies d’une troisième un an après. S’il existe un réel danger de surinfection et que vous n’êtes pas vacciné, le médecin peut vous prescrire des anticorps spécifiques.
  • ôtez toutes vos bagues. Lorsque vous effectuez un travail manuel, vos mains peuvent gonfler et vos bagues comprimer vos doigts au point d’empêcher une bonne irrigation sanguine. Si vous oubliez malgré tout de les ôter et que vous vous blessez, retirez-les sans tarder, car la chair risque d’enfler et vous serez obligé de les scier. Vous n’arrivez pas à les enlever ? Appliquez un peu de savon ou de vaseline.
  • Portez des gants adaptés. Les gants de cuisine en caoutchouc ne conviennent pas au jardinage. Si, grâce à eux, vos mains restent propres, elles ne bénéficient cependant d’aucune protection. Au jardin, portez des gants capables de faire écran aux petites coupures et aux épines. Le port de gants adaptés est également requis pour éviter la formation d’ampoules.
  • Utilisez du matériel adéquat. N’utilisez pas n’importe quoi pour faire vos travaux. Par exemple, n’ouvrez pas un pot de peinture à l’aide d’un couteau...
  • Ne fouillez pas à l’aveuglette dans une boîte à outils. Elle peut, en effet, contenir des objets tranchants...

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Quand faut-il appeler le médecin ?

Toutes les blessures n’exigent pas que l’on consulte un médecin. Dans tous les cas, tâchez d’évaluer la gravité de la blessure. Il faut consulter dans les cas suivants :

  • si vous n’êtes pas en ordre de vaccination anti-tétanos
  • si la plaie continue à saigner
  • si la blessure est profonde de 2 à 3 mm ou plus. La profondeur d’une lésion compte plus que sa longueur
  • si vous ne parvenez pas à nettoyer parfaitement la plaie
  • si la lésion dépasse le niveau cutané. En cas d’atteinte au tendon, il est important de se faire soigner au plus vite. Lorsque le tendon est à nu, le muscle se rétracte. Si vous tardez trop, il risque de ne plus pouvoir être suturé
  • si un corps étranger est entré dans la plaie. Si vous vous transpercez la main avec un tournevis ou un couteau, n’essayez surtout pas de le retirer vous-même. Primo, vous aggraveriez la blessure, secundo, la présence de l’objet empêche peut-être une hémorragie et, tertio, le médecin retirera le corps étranger sous anesthésie locale, ce qui vous évitera de souffrir inutilement
  • s’il s’agit d’une coupure étendue, béante et nécessitant des points de suture
  • s’il s’agit d’une morsure, car le risque d’infection est élevé
  • en cas de brûlure au deuxième ou au troisième degré
  • si un doigt, ou toute autre partie de la main, est clairement enflé ou déformé. Si vous soupçonnez une cassure ou une fêlure, immobilisez la main. Faites-la reposer dans un foulard que vous nouez autour du cou
  • si vous ne pouvez plus bouger votre main ou une partie de la main.

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Avant d’aller chez le médecin ou aux urgences...

Si la blessure vous semble sérieuse ou si vous avez le moindre doute, rendez-vous chez le médecin ou aux urgences. Avant cela :

  • rincez la plaie à l’eau claire et nettoyez-la délicatement à l’aide d’une compresse stérile
  • n’utilisez aucun désinfectant.
    Les produits colorés sont à bannir, car ils empêchent le médecin d’évaluer la gravité de la lésion. Faites également l’impasse sur les désinfectants incolores. Certains produits tuent une partie des cellules et peuvent compliquer la cicatrisation. De plus, le médecin pourra désinfecter la blessure plus à fond s’il endort le doigt ou la main
  • vous pouvez éventuellement poser un garrot autour d’une petite blessure qui saigne abondamment, afin de limiter l’hémorragie. Superposez plusieurs compresses stériles et faites-en un tampon que vous appliquez sur la blessure et maintenez à l’aide d’une bande Velpeau
  • enveloppez la blessure dans un essuie-main ou un vêtement en coton bien propre, pour éponger le sang. N’utilisez ni ouate ni tissu susceptible de laisser des peluches dans la plaie
  • tenez votre main en l’air : un peu au-dessus du niveau du coeur
  • s’il s’agit d’un saignement artériel (le sang s’écoule au rythme du pouls), garrottez le bras à hauteur du coude ou du poignet (là où bat le pouls), afin de comprimer l’artère. Pour ce faire, vous pouvez vous servir d’un ruban large ou d’un mouchoir en tissu mais surtout pas d’un lien trop étroit qui entaillerait la chair. En tout état de cause, vous devez vous rendre toutes affaires cessantes à l’hôpital, quitte à bâcler un peu le garrot
  • si le doigt ou une partie de la main sont sectionnés, essayez coûte que coûte d’emmener le membre avec vous à l’hôpital. Placez-le dans un sachet plastique fermé hermétiquement et mettez le tout dans un gant de toilette ou un essuie-main, puis dans un sac plastique rempli de glaçons. Le membre sectionné doit absolument être refroidi afin de ralentir au maximum le métabolisme des cellules (qui ne sont plus oxygénées). Si vous n’avez pas de glace sous la main, de l’eau froide peut aider. Mais ne surgelez surtout pas le membre sectionné. Cela endommagerait les cellules et ferait échouer l’intervention.

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Les petites blessures

Vous pouvez parfaitement soigner les petites blessures vous-même. A condition d’observer les quelques précautions suivantes.

  • Les piqûres, par ex. d’épines, d’aiguille ou d’insecte peuvent sembler bénignes au premier coup d’oeil mais peuvent, par la suite, entraîner des complications à cause d’une infection. Il est, en effet, particulièrement difficile de désinfecter une piqûre en profondeur et, en outre, la plaie a tendance à se refermer très vite. Les bactéries se développent progressivement dans le doigt ou la main. Sous la peau cicatrisée, l’infection se fraie un chemin par les voies offrant le moins de résistance. C’est ainsi qu’elle peut s’étendre par le biais des tendons et des tissus internes. Il est donc important de consulter un médecin dès les premiers signes d’infection qui se caractérise par une douleur ir- radiante, des rougeurs, un gonflement ou une sensation de chaleur. Et ceci est valable non seulement pour les piqûres mais aussi pour toute autre blessure !
    En cas de piqûre, veillez aussi à ce que rien ne reste dans la plaie (dard, fragment d’épine, écharde...). Désinfectez sans tarder et aussi profondément que possible.
  • Les coupures doivent avant tout être nettoyées à l’eau fraîche et au savon sans parfum. Procédez d’abord autour de la plaie, puis sur la plaie elle-même. Attention, si vous maintenez la blessure une demi-heure dans l’eau, elle saignera pendant une demi-heure, puisque vous éliminez aussi les plaquettes sanguines responsables de la coagulation. Une fois la blessure bien nette, vous devez stopper le saignement. Si vous n’arrivez pas à bien nettoyer la plaie, consultez un médecin qui pourra le faire sous anesthésie locale.
    Désinfectez la coupure à l’aide d’un bon antiseptique. Enveloppez-la d’un pansement, afin de la protéger et de freiner le saignement.
    Si vous avez un doute concernant la blessure, consultez un médecin sans tarder. La blessure finit toujours par cicatriser, il est vrai, mais une plaie bien soignée guérit plus vite et sans risques de complications ou d’infection. Il faut réagir endéans les six heures. Après, le risque d’infection augmente, ainsi que celui de voir se nécroser les tissus autour de la plaie.
  • Les ampoules ne doivent pas obligatoirement être percées. Mieux vaut ne pas toucher à une petite ampoule. Les ampoules plus volumineuses sont gênantes et risquent de s’ouvrir spontanément. Dans ce cas-là, désinfectez et percez l’ampoule à l’aide d’une aiguille stérilisée (placez la pointe sur une flamme, puis laissez refroidir). Videz délicatement l’ampoule en faisant rouler un coton-tige dessus. Recouvrez d’un pansement. Il en existe de spécifiques (hydrocolloïdes, type Compeed).
  • Les brûlures doivent avant tout être refroidies sous un grand jet d’eau tiède, durant minimum 15 minutes. Les brûlures au premier degré (rougeur comparable à un coup de soleil) et les petites brûlures au deuxième degré (avec formation d’ampoules) seront protégées ensuite d’une gaze stérile. Ne les enduisez jamais d’un corps gras !
    Les brûlures au deuxième degré plus étendues ou au troisième degré (paradoxalement moins douloureuses, car elles ont détruit les terminaisons nerveuses), présentant une zone blanche ou noire en leur centre, doivent être traitées par un médecin, car la cicatrisation risque fort de compromettre la mobilité de la main.

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L’inflammation des tendons

Lorsqu’on bricole ou que l’on jardine, on répète machinalement des gestes que l’on n’est pas habitué à faire. Songez aux mouvements du bras quand on peint ou aux frottements du tournevis dans la paume lorsqu’on monte ou démonte un meuble. Ils peuvent provoquer une inflammation des tendons, parfois très douloureuse, qui peut prendre des semaines à guérir. Le traitement ? Du repos et des anti-inflammatoires. La règle d’or : ne pas se surestimer, ne pas bricoler durant des heures et, surtout, alterner les mouvements et les activités.

La paume de la main est plus fragile qu’on ne le croit et elle est hypersensible au frottement. Elle supporte donc mal les vibrations d’une ponceuse électrique, les frottements du manche d’une bêche... Pour la protéger, on enfile des gants renforcés à hauteur des paumes.

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Les ongles endommagés

En essayant d’accrocher un cadre au mur, vous ratez le clou et le marteau écrase l’extrémité de votre doigt et votre ongle par la même occasion. Que faire ?

  • Un saignement sous l’ongle peut être terriblement douloureux, car le sang comprime sa matrice, naturellement très sensible. Si le saignement est limité et ne fait pas mal, ne faites rien. Au bout de quelques semaines, une partie de l’ongle va tomber et sera remplacée par un nouveau. En cas de saignement plus important et douloureux, mieux vaut consulter. Le médecin pratiquera un petit trou dans l’ongle, afin de faire s’écouler le sang et de libérer la matrice.
  • Un ongle peut se déchirer. Il faut couper aussi vite que possible tout morceau d’ongle partiellement détaché, afin qu’il ne se déchire pas davantage. Ne tirez surtout pas dessus ou ne l’arrachez pas ! Désinfectez ensuite le bout du doigt. Si l’ongle risque de se déchirer plus encore, recouvrez-le d’un sparadrap ou portez des gants jetables.
  • L’ongle est entièrement arraché ou en partie. Vous devez consulter. Emmenez l’ongle détaché. Il pourra servir d’implant pour maintenir la matrice unguéale ouverte. Et s’il y a en plus une coupure à l’extrémité du doigt, le petit morceau d’ongle offrira une protection bienvenue.

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Le bon antiseptique

Il est primordial de nettoyer et de désinfecter correctement une blessure avant d’y appliquer un pansement, ceci pour éviter tout risque d’infection. Mais on a trop souvent tendance à utiliser des produits mal adaptés.

OUI aux antiseptiques très légèrement ou non colorés, qui ne piquent pas. Ceux formulés à base de chlorhexidine, par exemple. Certains sont présentés en monodoses (usage unique). Si vous utilisez un flacon déjà entamé, vérifiez la date de péremption et veillez à ce que l’embout du flacon n’entre pas en contact avec la plaie ou avec une compresse usagée.

NON

  • au mercurochrome qui n’a qu’un très faible pouvoir désinfectant, est trop coloré pour laisser voir la gravité de la blessure et provoque souvent des réactions allergiques
  • à l’ alcool qui brûle terriblement les plaies ouvertes et ne peut être utilisé que pour désinfecter une peau saine. Vous pouvez vous servir d’alcool antiseptique pour désinfecter une pince, par exemple, en l’y trempant deux minutes
  • à l’ éosine, inefficace comme antiseptique. Elle a un pouvoir asséchant qui peut être utile si l’on veut assécher une éraflure ou soigner des escarres
  • à l’ éther qui ne peut servir que pour éliminer les restes d’un sparadrap ou dégraisser les zones de peau intacte afin que le pansement colle mieux
  • à la teinture d’iode qui peut se révéler irritante et allergisante. De plus, elle colore la peau
  • à l’ eau oxygénée qui peut être utilisée pour nettoyer une plaie mais elle n’a qu’un faible pouvoir antiseptique.

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