© Bernd Friedel

Comment lutter contre les infections hivernales

C’est en hiver que notre immunité est la plus faible et il faut lui donner un petit coup de pouce pour la doper face aux virus et bactéries qui prolifèrent. La vitamine D, le sélénium et le zinc sont là pour nous aider !

Quel est leur apport spécifique, dans quels aliments les trouve-t-on et comment remarque-t-on les carences?

Vitamine D, soleil et poisson gras

Cette vitamine liposoluble est la vitamine d’hiver par excellence.  » De plus en plus d’études scientifiques démontrent le mécanisme spécifique de la vitamine D dans bon nombre d’affections « , souligne Hervé Mees, pharmacien. Les deux types principaux sont la D2 (ergocalciférol) et la D3 (cholécalciférol). Nous n’absorbons qu’une faible quantité de vitamines D nécessaires – 10 à 20% – via notre alimentation. Elles sont surtout présentes dans les poissons gras, les oeufs et l’huile de foie de morue. Mais la plus grande partie vient du soleil et particulièrement des rayons UV B. Les vitamines D2 et D3 sont alors activées par le foie et les reins.

Près de 8 Belges sur 10 développent une carence en vitamine D, surtout pendant les mois d’hiver, puisque le soleil est plus timide.  » Certains groupes ont aussi des difficultés à absorber la vitamine D. Ainsi, les peaux matures, plus fines, l’assimilent moins bien, tout comme les peaux brunes et les patients soignés avec des antiépileptiques. Les personnes qui mettent peu le nez dehors ont aussi plus de risques de faire face à des carences. La crème solaire est nécessaire en été, mais protéger la peau toute l’année n’est en revanche pas une bonne idée. En le faisant, on empêche la peau d’absorber les vitamines D indispensables. Il faut s’exposer entre 15 et 20 minutes chaque jour aux rayons UVB « .

Immunité, cancer et diabète

La vitamine D est une aide importante pour se sentir en bonne santé de manière générale. Cette hormone est par exemple nécessaire à l’absorption de calcium, pour s’assurer de bons os, des dents et des muscles sains ainsi qu’un bon fonctionnement de notre système immunitaire. Elle accroît l’activité des globules blancs qui freinent la propagation des infections.  » De faibles niveaux de vitamines D traduisent également d’autres affections comme un cancer, de l’hyperventilation, des affections cardiovasculaires, une dépression ou un diabète « .

Il vaut mieux prévenir les carences en vitamines D en hiver.  » On peut y arriver en s’exposant au soleil et en faisant attention à son alimentation. Un traitement sera recommandé en cas de carence très importante. Si après une prise de sang, le médecin constate un niveau moyen, il sera préconisé de prendre des suppléments vitaminés entre la fin du mois d’octobre et le mois de mars. Les doses seront mensuelles ou quotidiennes « .

Zinc et sélénium

Le sélénium est un oligo-élément qui joue un rôle important dans de nombreuses fonctions du corps, telles que le système immunitaire. On le trouve dans les jaunes d’oeuf, les crustacés et coquillages, les poissons, l’ail, les champignons, les volailles et les viandes. Le sélénium naturellement présent a sensiblement diminué dans la nourriture au cours des dernières années, notamment en raison de la pollution.  » Une carence en sélénium peut conduire à une moindre résistance au stress et aux infections (dont celles qui sont virales), à du diabète, à un dysfonctionnement de la thyroïde ainsi qu’à des maladies vasculaires « , souligne Angelique De Beule, directrice de FIOW, l’Institut Faché des sciences ortho moléculaires.

 » Le sélénium semble également nécessaire dans le cadre d’un travail de prévention contre le cancer. Le méthylsélénol, une certaine forme de sélénium, renforce les cellules tueuses naturelles dans notre système immunitaire inné. On le trouve notamment dans le brocoli et l’ail « .

Le zinc minéral est naturellement présent dans notre corps et défend notre organisme contre les effets nocifs des radicaux libres. Lorsqu’on souffre d’une carence en zinc, des problèmes de peau (acné) peuvent apparaître et on peut avoir un goût de métal dans la bouche, des soucis d’odorat et ressentir une certaine irritabilité. Tout comme pour le sélénium, il est nécessaire d’absorber une petite quantité, mais de manière régulière.  » C’est possible via l’alimentation, comme les huîtres, les céréales complètes, la viande rouge, les fruits à coque, les oeufs et le foie « , ajoute Angelique De Beule.

 » Pour prévenir les refroidissements, le gluconate de zinc combiné à la vitamine C est d’une grande efficacité. Les deux boostent les globules blancs et le fonctionnement des cellules tueuses. Prendre du zinc dès l’apparition des premiers symptômes du rhume permet de bloquer l’infection ou du moins d’en diminuer la durée. La gravité des symptômes (toux, nez qui coule, ...) est également moindre « .

Grippe

La combinaison sélénium-zinc augmente par ailleurs l’efficacité du vaccin contre la grippe.  » Selon une étude réalisée en France auprès de quelque 700 sexagénaires, il est apparu que ceux qui ont pris des compléments alimentaires à base de sélénium et de zinc produisaient davantage d’anticorps après la vaccination contre la grippe et montraient une meilleure réaction du système immunitaire. Ces personnes étaient également moins sujettes aux infections des voies respiratoires (18%) que celles qui étaient seulement vaccinées « .

Cinq conseils alimentaires

1. Notre corps absorbe du zinc et du sélénium principalement à partir d’aliments d’origine animale : volaille, oeuf biologique, fromage de chèvre et poisson gras.

2. De nombreuses variétés de pains et de pâtes contiennent ce qu’on appelle de l’acide phytique qui bloque la disponibilité de certains micronutriments et empêche la libération de minéraux (fer, sélénium, zinc, calcium, etc.) lors de la digestion. Adoptez de préférence une alimentation riche en zinc en préférant les légumes et du pain au levain.

3. Ne prenez pas de compléments alimentaires à base de zinc et de sélénium en même temps que des produits laitiers ou d’un apport en fer supplémentaire. Les produits laitiers contiennent du calcium et tant le fer que le calcium inhibent l’action du zinc et du sélénium. Continuez à consommer des produits laitiers, mais à d’autres moments.

4. Changez vos habitudes et essayez de nouvelles collations : des noix du Brésil, des morceaux de fromage de chèvre, des graines de citrouille ou de la soupe citrouille-carotte. Toutes contiennent énormément de sélénium et de zinc.

5. Si vous pratiquez beaucoup de sport, si vous êtes sujet à un stress permanent ou si vous souffrez de diabète, il est conseillé de consommer davantage d’aliments à base de sélénium ou de zinc.

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