Chute de cheveux ? Prenez le problème à la racine!

On pense souvent que l’alopécie est un problème masculin. Or, 3 femmes sur 4 en souffrent aussi . Si les dermatologues n’en cernent pas encore bien les origines, ils disposent de thérapies valables.

Dans ce domaine, poudres de perlimpinpin et soi-disant thérapies miracles sont légion. Or, mieux vaut s’adresser à des spécialistes : pharmaciens, nutritionnistes, dermatologues, etc. Et garder la tête froide : en cas de réelle calvitie, seule la chirurgie fournit de bons résultats...

Une alopécie n’est jamais brutale, sauf la pelade (voir Pelade). La masse de cheveux s’amenuise progressivement, se fragilise, ce qui accélère encore la chute. Bien sûr, la perte de cheveux quotidienne est normale car ceux-ci se renouvellent en permanence. Nous perdons, chaque jour, de 10 à 15 % de cheveux en phase télogène (fin de vie).Ce chiffre varie selon notre capital génétique (les cheveux des hommes se renouvellent plus vite), la morphologie du crâne... On peut donc perdre de 20 à 100 cheveux par jour, sans que cela n’inquiète le corps médical. En cas de doute, on pose un diagnostic en observant les cheveux éliminés, la qualité des repousses (en phase anagène) et l’affinement des poils.

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Les causes

Dès la perte, on panique. Or, il existe les chutes occasionnelles, limitées dans le temps (deux à trois mois), réversibles et surgissant après un événement ponctuel (changement de saison, intervention chirurgicale, etc.) Et les chutes chroniques liées à une affection (hypo ou hyperthyroïdie, diabète...), à un stress important, etc. Ces dernières sont partiellement ou totalement réversibles. Voici les principaux coupables d’alopécie.

Les saisons : on perd davantage de cheveux au début du printemps et de l’automne. Cette situation ne dure pas plus de six semaines. Mais elle peut aggraver d’autres causes de chute... Après quelques semaines, la chevelure réapparaît aussi dense. Les scientifiques connaissent partiellement le mécanisme: en été, les hormones dopant la pousse sont stimulées et en fin de la saison, la perte semble donc plus importante. Et celle du printemps serait liée à l’accumulation des toxines durant l’hiver.

Les régimes : notre chevelure pâtit d’un régime déséquilibré en vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides aminés, acides gras essentiels et, surtout, le fer...  » Les Belges consomment trop peu de fruits et légumes (276 g par jour au lieu des 600 recommandés), précise le Dr Marie Béjot, nutritionniste et fondatrice de la société Oenobiol. Les cheveux ont besoin de micronutriments, dont la vitamine B. Si vous ne les puisez pas dans votre alimentation, dirigez-vous vers des compléments alimentaires. « 

L’âge : lorsque les hormones féminines se raréfient, à la ménopause par exemple, cela induit une chute de cheveux. Le taux d’oestrogènes dégringolant et le taux d’androgènes (hormones mâles également en moindre quantité chez la femme) restant stable, ce déséquilibre provoque des pertes importantes. Surtout chez celles qui, par prédisposition génétique, présentent une sensibilité du cuir chevelu aux androgènes. C’est la chute androgénétique qui surgit dès la pré-ménopause et ne s’améliore jamais spontanément. Cette sensibilité se combat avec des traitements hormonaux substitutifs contenant des progestatifs très actifs contre les hormones mâles. Ou avec le Minoxidil, médicament sans action hormonale mais très efficace (voir Les thérapies). Certains spécialistes recommandent des thérapies locales (massages, shampooings spécifiques...) mais il ne faut attendre aucun miracle !

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L’hérédité: chez l’homme, une réceptivité aux androgènes (hormones sexuelles masculines) est responsable, dans 90 % des cas, d’une chute dite androgénétique. Le cycle de vie des cheveux s’accéléré, les follicules ne parviennent plus à suivre la cadence de production jusqu’au moment où ils cessent toute activité. Mieux vaut agir avant cette étape irréversible.

La femme présente aussi quelquefois une sensibilité excessive du cuir chevelu aux androgènes (hormones mâles présentes en faible quantité). Elle est souvent aggravée par certains contraceptifs, TSH (traitements de substitution hormonale), etc. La perte est progressive, caractérisée dans un premier temps par un affinement du poil. Le sommet du crâne se dégarnit progressivement en l’absence de thérapie.

Une consultation dès les premières pertes permet de bénéficier rapidement de thérapies. D’ailleurs, certain(e)s se sachant menacé(e)s par une alopécie (par antécédents familiaux) se prennent en charge rapidement. Et présentent finalement une chevelure plus fournie que ceux qui n’ont aucun trouble !

Le stress : Des études récentes confirment l’influence nocive des agressions répétées : UV, pollution, sèche-cheveux, colorations, surmenage, la fatigue.

 » Le stress provoque des micro-inflammations se répercutant jusqu’au bulbe, explique Cyrielle Jacquemart, chef de produit La Roche-Posay. Ce qui étouffe la racine et expulse le cheveu. Nous avons désormais des actifs susceptibles d’agir sur cette cause. » Le bulbe, très vascularisé, est hyper-réceptif au stress. Or, ce dernier augmente la sécrétion de sébum, génère des toxines, favorisant une irritation locale et, à long terme, un risque d’alopécie. Celle-ci provoquant aussi des tensions psychiques, la situation est à traiter rapidement, notamment par une meilleure alimentation saine, des massages doux et un apport de compléments alimentaires.

Les médicaments : anti-hypertenseurs, anti-inflammatoires, anti-cholestérols, cortisone, antidépresseurs et substances utilisées lors d’une anesthésie générale. Ici, les premières chutes s’observent trois mois après l’intervention chirurgicale ou le début du traitement. La gravité des symptômes dépend des doses prescrites et de la sensibilité personnelle. L’alopécie est réversible dès l’arrêt de la prise médicamenteuse et récidive dès la reprise. Dans ce cas, la situation est compliquée : il faut s’assurer que la chute est bien la conséquence du traitement. Puis, le médecin doit tenter de remplacer les molécules néfastes pour le cheveu, en continuant à soigner la pathologie de son patient...

La pelade : est la cause aiguë d’alopécie la plus impressionnante, car la zone touchée devient totalement et rapidement glabre. Elle survient par plaques ou peut être totale. Dans 50 % des cas, les cheveux repoussent, après six à douze mois.

Les scientifiques suspectent un mécanisme auto-immun : l’organisme ne dirige pas ses mécanismes de défense contre un agresseur extérieur mais contre lui-même. Cette affection dermatologique, qui touche environ 0,1 % de la population, peut apparaître tant chez les hommes que les femmes, à tout âge. Tant que les origines de la pathologie restent inexpliquées, une thérapie semble utopique; les solutions visent essentiellement la repousse...

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Les solutions

Si les méthodes cosmétiques restent sans effets, consultez un dermatologue. Un trichogramme est fréquemment prévu : il consiste à arracher quelques cheveux avec leur bulbe, de déterminer sa phase (voir encadré Les cycles du cheveu). Ces consultations spécialisées se retrouvent dans la plupart des hôpitaux universitaires (Liège, Leuven, Gand, V.U.B., St-Pierre, Erasme...).

Les médicaments : en association avec d’autres thérapies ou employé seul, le Minoxidil est fréquemment prescrit. Selon les dermatologues, il s’agit de l’unique molécule efficace permettant de freiner l’alopécie et de favoriser la repousse. Les bémols : cette lotion doit être appliquée sur le cuir chevelu, deux fois par jour, tous les jours sans interruption, sous peine de récidive. Elle présente certaines actions secondaires gênantes dont l’hypotension. Quant au Finastéride (sous forme de gélules), il bloque l’action des androgènes et fournit de bons résultats chez l’homme, mais est responsable, chez certains, de dysfonctions érectiles et d’une baisse de. Tératogène (susceptible d’entraîner des malformations foetales), il est interdit chez les femmes jeunes et semble peu utile après la ménopause.

L’alimentation : les légumes frais ou surgelés fournissent notamment la vitamine A aux propriétés antiradicalaires. Plus on accumule les années, plus la production de radicaux libres augmente, les vaisseaux se sclérosent, les rides apparaissent... Les substances antiradicalaires (des antioxydants) renforcent le système d’élimination de ces radicaux libres.

Les végétaux contiennent aussi les vitamines E et C. Lorsqu’on en manque, ongles et cheveux deviennent cassants. Incorporez aussi quelques noix dans la salade : ces fruits secs apportent dix fois plus de manganèse que tout autre végétal et jouerait un rôle antiradicalaire.

L’huile d’olive (non cuite) : riche en vitamine E, indispensable pour l’absorption de certaines vitamines. Ne la bannissez pas complètement !

Les différents compléments alimentaires qui aident : La gelée royale est des aliments les plus riches en acides aminés (dont 8 sont essentiels à la santé), en nutriments (calcium, cuivre, fer, phosphore, potassium, silicium, soufre) et en vitamines A, B (B1, B2, B3, B6, B7, B8, B12), C, D...

La levure de bière renferme essentiellement des vitamines B, du fer, du potassium, du phosphore.

Le pollen est riche en oligoéléments, en sels minéraux et en acides aminés essentiels, est entièrement naturel. Il ferait des miracles sur les chevelures tristounettes. Prenez une petite « pelote » de pollen à jeun et laissez-la s’imprégner de salive avant de la mâcher soigneusement, deux fois par jour .

Quand le bulbe a disparu, les microgreffes ne font qu’améliorer l’état disgracieux. Si 70.000 cheveux sur les 100.000 initiaux sont présents, le spécialiste les prend sur les zones où les cheveux sont denses et les réimplante où le crâne est dégarni. La chirurgie des lambeaux, plus lourde, consiste à découper une bande du cuir chevelu (peau + cheveux) et à la tourner sur la tonsure. Cette intervention doit être réalisée par un chirurgien plasticien confirmé. (A partir de 1.200 euros).

5 idées reçues

La chute se mesure au nombre de cheveux retrouvés sur le peigne.

Faux. Le problème devient préoccupant quand, chez les hommes, le crâne devient d’abord glabre autour des tempes. Chez les femmes quand le sommet de la tête qui se dégarnit.

Les cosmétiques ne valent pas grand-chose.

Ni vrai ni faux Les dermatologues ne disposent pas ou peu d’études prouvant leurs effets. Ce qui n’exclut pas leur efficacité...

On peut prévenir la chute avant un régime ou une intervention en consommant des vitamines spécifiques.

Faux. On n’interfère pas avec le cycle du cheveu, ni avec sa nature.

Pour prévenir le problème, il faut se faire couper les cheveux souvent.

Faux. Ce qui est vrai pour le gazon ne l’est pas pour les cheveux ! Les ciseaux favorisent l’embellissement car ils éliminent les pointes fines et cassantes. Mais ils n’ont aucune influence sur la pousse ou la repousse.

Mieux vaut envisager rapidement une consultation.

Vrai. Plus vite on identifie l’origine du problème, plus vite la riposte sera couronnée de succès.

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