Bien-être: 6 façons de trouver le silence

Chut ! Ceci n’est pas une invitation à se taire mais bien à (re)découvrir les aspects positifs du silence et de la tranquillité.

1. S’accorder des parenthèses de silence chaque jour

« J’ai éprouvé un vrai besoin de silence lorsque j’ai changé de travail, raconte la journaliste Kristien Bonneure qui a depuis trouvé plusieurs chemins vers la sérénité. J’avais l’impression d’être un enfant le jour de la rentrée des classes : abasourdie par le bruit et l’agitation d’une cour de récré. Cette sensation ne m’a jamais tout à fait quittée.

Nous vivons dans un monde bruyant et agité, au travail ou ailleurs. Le silence est rare. Je commençais à en avoir assez de devoir constamment filtrer tous ces stimuli. Je manquais de calme, de temps et d’espace pour absorber le flux d’informations. Pour retrouver un équilibre, j’essaie de me créer des parenthèses de silence au quotidien. Il suffit parfois de très peu de chose.

Je me lève une demi-heure avant ma famille, ce qui me permet de profiter de la paix du petit matin, avant que la maison ne s’agite. Certains en profitent pour méditer. Moi, je fais toutes ces petites choses du quotidien comme mettre la table, préparer les tartines... J’attends 7h pour ouvrir le journal et écouter les infos matinales à la radio. Je me concentre sur les bruits de l’extérieur et de la nature. Cette demi-heure de tranquillité me donne une pêche incroyable pour toute la journée. »

2. Déjeuner en paix

Pour retrouver un peu de tranquillité, on peut aussi prendre de temps en temps son repas de midi seul. Ou avec des collègues mais en silence. Manger ensemble sans rien dire permet de créer un lien spécial, une sorte de connexion. « Sans l’apport des mots, le contact se fait différemment et on sollicite ses autres sens. On se met spontanément à communiquer par gestes « , explique Kristien Bonneure. Lorsque sonne la fin du silence, par exemple avec une clochette comme dans les monastères, on se remet à parler très doucement. « Quand on mange en silence, tout a beaucoup plus de saveur. Résultat, on mange un peu plus... »

3. S’autoriser des temps libres dans son planning

« A la maison, nous avons accroché le planning de toute la famille au mur. J’ai prévu des cases vides, pour les activités non planifiées, précise Kristien Bonneure.

Le temps consacré au silence n’est pas du temps perdu. C’est d’ailleurs plutôt un gain de temps. Ces interludes permettent de s’autoriser des plages de temps rien qu’à soi. Le tout est de savoir les exploiter, car ils donnent de l’énergie. J’espère de tout coeur que le silence ne deviendra pas une mode ou un produit de luxe. Il doit rester accessible à tous. Il serait intéressant que les églises et autres lieux souvent déserts soient consacrés à des moments de silence. »

Bien-être: 6 façons de trouver le silence
© Getty Images/iStockphoto

4. Marcher sans rien dire

La recherche du silence n’implique pas forcément l’immobilité. On peut très bien marcher, faire du yoga ou du tai chi. Ces formes de silence en mouvement permettent de ramener l’attention sur le corps. C’est plus simple de s’initier au silence de cette manière qu’en restant assis une heure, bouche cousue, sur un coussin.

« J’aime aussi me retrouver en pleine nature. Cela me permet de déconnecter instantanément. Je ne dois pas me trouver dans le silence absolu, car même dans les endroits les plus reculés du pays, on continue d’entendre des bruits de fond. Mais cela n’empêche pas l’impression de silence. Au cours de mes recherches, j’ai découvert de vrais endroits de silence, propices à des expériences très fortes, mais ce n’est pas toujours la porte à côté. A défaut d’une forêt tranquille, je me balade le long d’un canal. Seule, à deux ou en petit groupe », précise Kristien Bonneure.

On peut aussi organiser des balades silencieuses en groupe. Seul impératif ? S’interdire de parler pendant tout le chemin. Laissez les mots mourir sur votre langue et vous verrez à quel point c’est apaisant. De quoi mettre en ordre vos pensées. « J’ai déjà remarqué que c’est dans ces moments-là que surgissent les solutions aux problèmes. Ce n’est évidemment pas systématique, et d’ailleurs ce n’est pas indispensable. Il suffit de laisser surgir les pensées. »

5. Ne pas hésiter à se taire

« Les gens qui cherchent le silence ont parfois la réputation d’être asociaux ou intolérants. En parlant avec eux, je me suis rendu compte qu’ils sont, au contraire, très tolérants. Même s’ils sont hypersensibles au bruit, ils ne sont pas du genre à protester lorsqu’ils sont confrontés à des manifestations festives, assure Kristien Bonneure.

Il est difficile de résumer en quelques mots les bienfaits du silence pour chacun d’entre nous. Malgré les différences, je pense qu’il y a un terreau commun. Il serait trop facile de dire que le silence équivaut au bonheur, mais les deux sont liés. A condition qu’il s’agisse d’un silence librement consenti. Le silence forcé, lui, peut être vécu comme une agression. Ou être synonyme de solitude. »

6. Faire une retraite

Retraites du silence dans des fermes, des monastères, des hôtels ou ailleurs... On trouve de plus en plus de formules. « Je ne pensais pas que les retraites me feraient autant de bien, reconnaît Kristien Bonneure. La première fois, j’étais très nerveuse à l’idée de m’ennuyer ou d’avoir des angoisses. On se retrouve sans moyen de communication et même la lecture est déconseillée.

Les journées étaient très silencieuses mais structurées et organisées. Ce séjour m’a pourtant été très bénéfique, car ces expériences apprennent à être bien avec soi-même, sans avoir besoin des autres. Le silence approfondit, crée du lien, assainit, guérit, adoucit, apaise, donne de l’espace et accentue toute chose, mais parfois, c’est difficile... »

Contenu partenaire